© Adèle Chaumette

Live report : et Acid Arab transforma l’Olympia en night-club géant

Rares sont les fois où l’âme d’une salle de con­cert et celle d’un club n’ont fait qu’une. Pour la toute pre­mière fois, le groupe français Acid Arab jouait à l’Olympia à l’occasion de la sor­tie de son dernier album Trois. Habitués des dance­floors et des fes­ti­vals, les pio­nniers de l’électro-orientale ont prou­vé, si besoin était, leur sens de la fête et de la danse, à tra­vers deux heures de live irré­sistible­ment fédérateur.

Il est 20h lorsque la pre­mière par­tie, oeu­vre de la chanteuse algéri­enne Cheikha Had­jla, laisse enten­dre ses pre­miers éclats. Dehors, une longue file d’attente se presse encore devant les portes de la salle mythique du boule­vard des Capucines, qui s’apprête à accueil­lir le tant atten­du con­cert d’Acid Arab. Tan­dis que l’Olympia vibre déjà aux morceaux rai de Cheikha Had­jla, tout le monde attend avec curiosité et exci­ta­tion, ceux que l’on a pour habi­tude de voir en club, passé minu­it. Après un court entracte qui per­met à une bonne par­tie de la foule d’aller se rav­i­tailler au bar ‑eau et autres breuvages adéquats- le moment tant espéré se mon­tre enfin.

 

Il est 21h pile et les trois mem­bres d’Acid Arab (les deux derniers ne mon­teront sur scène qu’à la toute fin) vien­nent de s’installer devant leurs machines respec­tives, prêts à lancer leur Olympia comme il se doit. Dès les pre­mières notes, la salle se rem­plit d’une énergie de fête assez excep­tion­nelle, tan­dis que l’écran géant pro­jette des ani­ma­tions psy­chédéliques de sil­hou­ettes de femmes en néon. L’ambiance est posée. La foule, fos­se et gradins com­pris, se met à danser et à tournoy­er, Acid Arab envoie les dernières pépites de son nou­veau pro­jet sor­ti le 3 févri­er dernier. Et ils ne sont pas seuls pour le faire. Le chanteur et ami de longue date du groupe Sofi­ane Sai­di débar­que sur scène afin d’interpréter le génial “Leila”, intro­duc­tion de Trois. C’est Cheb Hal­im qui enflam­mera ensuite la scène pour l’hypnotique morceau “Hal­im Guelil”, que l’on avait pu décou­vrir en exclu­siv­ité quelques mois avant la sor­tie de l’album… Coté pub­lic, l’engouement ne cesse de croitre. Ceux qui n’osaient peut-être pas danser au début, se lais­sent embar­quer naturelle­ment dans les rythmes implaca­bles du quar­tet français. Pour notre plus grand bon­heur, on a le droit aux clas­siques issus des précé­dents album du groupe. Ain­si on redou­ble de fer­veur lorsque Sofi­ane Sai­di remonte sur scène pour “La Hafla” (Musique de France) et lorsque “Club DZ(Jdid) trans­forme la salle de Bruno Coqua­trix en boîte de nuit, littéralement.

 

Après deux heures de set et de per­for­mances chan­tées plus puis­santes les unes que les autres, Acid Arab amorce la fin du con­cert. Assez émus, les cinq mem­bres du groupe (Gui­do Minisky, Hervé Car­val­ho, Pier­rot Casano­va, Nico­las Borne et Ken­zi Bour­ras) se réu­nis­sent sur le devant de la scène sous un ton­nerre d’applaudissements : on en veut plus ! Et on ne va pas être déçus : “Rendez-vous au Rex dans une heure !” scan­de Gui­do Minisky dans son micro, ce qui provoque des hurlements de joie dans toute la salle. Directe­ment après le con­cert, Acid Arab qui ne perd jamais le nord, file donc au Rex Club comme une évi­dence, pour un after-show des plus fous aux cotés de Par­fait et Gilb’R. Les plus vail­lants du pub­lic suiv­ent, et vu la réus­site de ce pre­mier con­cert légendaire, on ne peut que les comprendre.

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