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5 juin 2023

Live report : We Love Green 2023, les jours d’après

par Corentin Fraisse

Après une édition 2022 marquée par les grandes intempéries du samedi, le premier très gros festival parisien de l’été a repris ses droits au Bois de Vincennes. Pour trois jours remplis de musiques, de fête et de belles promesses. Bienvenue aux jours d’après de We Love Green.

De retour à We Love Green pour un format trois-jours plein de têtes d’affiche, de moments de communion et de jolies promesses – tant dans la prog, que dans le nouveau « Playground », ou le volet food 100% végétarien. Allez évacuons-le tout de suite : le déluge de l’an dernier restait dans pas mal de têtes, mais le festival a eu plus de chance cette année. Le temps fut idéal, et le soleil peut-être même trop puissant par moments. Quelques accrocs techniques évidemment, mais rien comparé aux pluies diluviennes qui avaient provoqué l’annulation du samedi en 2022 : là, on a vu Orelsan enchaîner son concert sans se poser de questions, même quand son micro s’est coupé en plein live.

Ni une, ni deux, il est descendu dans le public pour chanter a capella son « Jour meilleur ». La sensation Caroline Polachek a dû annuler pour « raisons de santé » : c’est un simple message retransmis sur les écrans qui nous l’apprend, avant le concert de Pomme à la Clairière. Elle fut remplacée au pied-levé par Myd en DJ-set, même heure même scène. Enfin, une petite frayeur pour PLK, qui s’est un peu fait brûler la main par les flammes sur le devant de la scène. En même temps, il avait prévenu dans son titre « Émotif » : « C’est par le feu si je péris ».

 

From La La Land to Skate or Die

Vous nous connaissez, on aura passé un bon paquet de moments devant la scène électronique de La La land. Bon, Baccus en ouverture était simplement là pour démarrer le week-end en douceur, rien de plus… C’était à peine mieux pour l’Ukrainienne Miss Monique. Bien plus intéressante, Crystallmess a réveillé la populace sous le soleil plombant. Après Coachella, plus rien ne vous fait peur.

On a vu des petits bouts de Two Shell, Skrillex… Mais un trio de tête se détache clairement dans ce week-end sous la verrière de La La Land : d’abord Jayda G, dansant à la limite de la possession tout au long de son set entre disco funk et house ; la patronne Honey Dijon, qui a joué devant un parterre bien fourni et a tapé fort, faisant monter la température… Et pour les moins connaisseurs, ça a donné l’occasion à ceux qui avaient raté Beyoncé au Stade de France, de profiter du meilleur des lots de consolation : eh oui, Honey Dijon a travaillé sur plusieurs titres de B, donc autant en profiter en set (« MOVE », « THIQUE », « Cosy »…)

Mais la tarte électronique du week-end c’était Nia Archives ! La Britannique a tabassé ce set, entre drum n bass et jungle qui pousse, mêlée de pop par endroits et de voix ragga par petites touches. Et en plus elle chante, très bien même. Avec elle on a vogué entre les remixes très efficaces, que ce soit « Gypsy Woman (She’s Homeless) » -et pourtant, qu’est-ce qu’on aime le titre original-, « What You Wont Do For Love », « Get Your Freak On » de Missy Eliott ou « Little Things » de Jorja Smith. Et l’énergie est dévastatrice. Nia Archives s’en fout qu’on soit dimanche en tout début de soirée : ça envoie aussi fort que dans un hangar à 4h du matin.

 

À lire sur Tsugi :: Portrait : Nia Archives, l’étoile montante de la jungle n’a déjà plus rien à prouver

 

La nouveauté de l’année, c’était aussi le Playground : un nouvel espace avec une toute petite scène, et une énorme rampe/bowl juste devant. Il y avait d’ailleurs des initiations au skate chaque soir, sur une plus petite rampe bien sûr. Y ont défilé quelques cracks du skateboard mondial, comme Edouard Damestoy (France) Jimmy Wilkins (US) Allessandro Mazzara (Italie) ou Rony Gomes (Brésil).

Coté musique, on y aura notamment vu deux duos qui fonctionnent tout aussi bien : Mad Rey et Jwles d’un coté, Tatyana Jane et GЯEG de l’autre ; mais aussi Busy P et son ‘Ed Banger XX’ : après un set le samedi soir, scène Canopée, il est revenu clore le festival au Playground le dimanche, invitant Breakbot, Skrillex, Myd, Tatyana Jane et GЯEG en special guests.

 

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« C’est les émotions »

On retiendra évidemment l’émotion pendant les lives de Pomme (toujours aussi fou de voir sa progression pour devenir une très grande artiste), de Dinos (merci pour « 93 mesures » « Helsiniki » et « Namek ») et Disiz (merci pour tout, pour les larmes et la folie libératrice). On retiendra le concert de NxWorries, où Anderson .Paak a notamment fait monter une armée de danseuses pour lancer une session Soul Train… Les harmonies et les superbes combi’ vert anis de Superjazzclub, avec leur hip-hop sur guitares claires, ça tire sur la bossa, entre Sopico et Daniel Caesar…

Little Simz et son charisme à couper le souffle, qui nous ont fait penser à Lauryn Hill époque Fugees… PLK, sa tête à claques qu’on adore et son nouveau disque d’or -mérité- pour le projet 2069′ fêté sur scène… Et bien sûr la prestation INCROYABLE du groupe Gabriels : Jacob, le chanteur, a une voix hors-norme et sait parfaitement la manier, il se balade autant dans les aigus que dans les très graves. Prestance, orchestrations grandioses, tout cela vient d’une autre époque sans qu’on puisse l’identifier. Un concert plein de soul, de violons, d’harmonies à trois voix… Du gospel pur.

we love green pomme

Pomme © WLG23

we love green disiz

Disiz © WLG23

we love green gabriels

Gabriels © WLG23

 

« Beds Are Burning »

Et puis on est à We Love Green, alors le festival s’accompagne de nombreuses actions –même si des associations dénoncent l’impact de l’événement sur la biodiversité locale. Avant certains lives, on a eu droit à des prises de parole à visée écologique : par exemple celle de The Plastic Forecast sur la pollution plastique, avant la presta de Pomme. Il y avait également pas mal de conférences à l’espace Think Tank avec notamment Camille Etienne, Thomas Wagner, Aurore Stéphant, Salomé Saqué, Raphaël Glucksmann…

Mais on y a aussi vu de nombreux concerts, où des artistes -très- prometteurs ont malheureusement été relégués à cette petite scène, comme Lazuli, Varnish La Piscine, Jyoty, Winnterzuko et évidemment Maureen, nouvelle queen du shatta. En revanche, très heureux de voir que le public a répondu présent tout au long du week-end : le mini-chapiteau était presque toujours plein à craquer. Gros coup de coeur pour le volet food, où grands chefs et restos en vogue ont rivalisé d’ingéniosité pour proposer une carte 100% végétarienne : par ici on a opté pour un sandwich au chou pané de chez Soma Sando, un mafé de chez BMK, et des grilled cheese au Saint-Marcellin et raclette.

C’est donc un retour majoritairement gagnant pour We Love Green, qui continue chaque année à lancer l’été parisien avec un événement d’envergure et rassembleur.

 

Meilleur moment : Nia Archives, de manière assez évidente, même si Gabriels n’est vraiment pas loin derrière

Pire moment : mettre deux heures et demie à rentrer chez soi quand on habite Paris XVIIIe, simplement parce que le réseau téléphonique est trop saturé pour commander un taxi, et qu’il n’y a plus ni métro ni RER après 00h40. Oh Valérie, faut pas charrier.

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