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31 juillet 2019

Mort de Steve Maia Caniço : que dit le rapport de l’IGPN ?

par Claire Grazini

“Là où il y a de la musique, il n’y a pas de place pour le mal.” Cette citation de Miguel Cervantes nous fait réfléchir à l’heure de la mort de Steve Maia Caniço. Le jeune homme est tombé dans la Loire après une intervention musclée des forces de l’ordre. Les policiers étaient venus éteindre le dernier sound system de la Fête de la musique à Nantes, aux alentours de 4h30. Le corps a été retrouvé lundi et identifié hier, soit plus d’un mois après les événements.

Aucun lien n’est établi entre l’intervention de la police et la chute de Steve

Le rapport de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) a été rendu public hier soir. Le Premier Ministre affirme qu’aucun lien ne peut être établi entre la chute du jeune homme et l’intervention de la police, la goutte d’eau pour les proches qui attendaient des réponses depuis plus d’un mois. Un cadre de l’IGPN interrogé par l’AFP a estimé ceci : « On ne peut pas dire que Steve serait tombé à l’eau du fait de l’intervention de la police. On ne peut pas dire qu’il est tombé en dehors de l’intervention non plus. » Lors de son discours hier aux côtés de Christophe Castaner, Edouard Philippe reconnaît que “le déroulement de cette soirée et l’enchaînement des faits reste confus”. Le Premier Ministre annonce donc saisir l’Inspection Générale de l’administration (IGA) pour approfondir l’enquête.

Une intervention policière entièrement justifiée

Dans ce rapport, l’IGPN justifie l’intervention des policiers : “Cet usage de la force, en riposte à des voies de fait perpétrées par une foule de personnes rassemblées sur un terrain public qui troublaient l’ordre public et devaient dès lors être considérées comme un attroupement, était justifié et n’est pas apparu disproportionné.” Suite à la volonté d’interrompre la musique, les policiers ont dû essuyer des jets de projectiles. C’est là que les affrontement ont commencé. La synthèse de dix pages énumère le nombre de munitions utilisées par les policiers : 33 grenades fumigènes, 12 balles de défenses (LBD) et 10 grenades de désencerclement, le tout en vingt minutes d’intervention.

Par la même occasion, le rapport tente de dédouaner la responsabilité des forces de l’ordre en jetant la pierre à la mairie qui n’aurait pas mis en place un système de barriérage assez étendu le long des quais, notamment au Quai Wilson, où se sont déroulés les faits. Toutefois, le rapport reconnaît que le fait d’avoir éteint les neuf premiers sound systems a engendré « un déplacement des fêtards vers le dernier de ces points d’émission de musique situé au bout du quai, en zone non couverte par des barriérages ».

Huit à quatorze personnes sont tombées dans la Loire

Aucun chiffre ne se dégage vraiment, seulement une estimation. Selon le rapport de l’IGPN, qui tient compte des propos des pompiers et de l’association Sécurité Nautique Atlantique, il y aurait eu entre huit à quatorze chutes. Trois d’entre elles ont eu lieu avant l’intervention, mais pour les autres ? Toujours la même rengaine, aucun lien ne peut être établi entre l’intervention et ces chutes : “Aucune des personnes repêchées par les sauveteurs n’avait déclaré avoir été poussée par l’action de la police à se jeter à l’eau.” Le tout est justifié par des témoignages qui ne sont pas publiés. En bref, le rapport n’apporte aucune réponse sur les causes de la mort de Steve. L’IGPN tente plus de dédouaner la police que d’endosser quelque responsabilité que ce soit. Le sort de cette affaire est désormais entre les mains de l’IGA.

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