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Jacob Khrist
1 novembre 2018

Nördik Impakt : 20 ans de musique électronique à Caen

par Dylan Leport

On a tous un anniversaire par an, mais on a qu’une seule fois vingt ans. C’était au tour du Nördik cette année. Hasard ou non, GTA a débarqué sur PlayStation lui aussi en 1998, et pour fêter ça, on a eu la chance de voir une voiture brûler lorsqu’on était dans la navette pour rejoindre le parc expo. Compassion cependant.

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On arrive donc sur le site aux alentours de 19h45. L’organisation est bien rodée, le flux de festivaliers est plutôt bien géré et ceux-ci parviennent à se frayer un chemin entre les gouttes. Plus ou moins. En bons observateurs, on était sur le site avant même l’ouverture de la première scène et le set courageux de Surfing Leons alias Mathieu Fonsny, programmateur du Dour Festival. Il joue pour approximativement 17 personnes dans une salle qui peut en contenir 20000, mais il faut bien commencer à un moment. C’est d’ailleurs un choix singulier qui a été fait par les organisateurs. Comprenez : Les trois hangars sont alignés côte à côtes, et communiquent entre eux. Le plus vaste est au milieu, et c’est précisément dans celui-ci que Surfing Leons ouvre le bal, à 20h30 pétantes. Les deux autres salles sont alors ouvertes, mais vides de décibels. Quelques gendarmes contrôlent on ne sait trop quoi, pendant que quelques curieux regardent les systèmes lumières comme s’ils voyaient le Christ. Ce n’est qu’à 22 heures que les enceintes du Hall of Death se mettent à cracher. Étrange. Il faut encore quinze minutes de plus pour qu’AWB ouvre le Wonder Hall par un warm-up audacieux de variations entre techno, electro et quelques envolées de breaks. Bien plus intéressant que la prestation ultra linéaire – pour ne pas dire random – de Randomer. Par ailleurs, on comprend la démarche mais la dénomination manichéenne des deux salles n’a que peu de sens… Si la musique de Contrefaçon, Blawan et des deux bonshommes sus-cités vous évoque l’émerveillement, vous êtes priés de consulter dans les plus brefs délais. Concernant la salle opposée donc, elle était dédiée aux musiques plus rapides. Disons que ça oscillait entre 140 et 200 BPM, avec un hangar rempli dès 23 heures d’une horde de farfadets prêts à en découdre.

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On notera la performance du danseur de Rebeka Warrior qui a réussi à tournoyer sur lui-même durant trois bonne minutes en guise d’intro, sans se casser la gueule. Jolie prouesse, mais ce n’est rien à coté de l’exploit réalisé par les Fant4stik en jouant de la guitare-synthé pendant un set de hardtek ! Ce n’était néanmoins pas une bonne raison pour s’y éterniser. Un petit tour pour voir une Charlotte de Witte visiblement fatiguée par le trajet -son avion a été annulé, elle est venue de Lyon en voiture-, et on termine la soirée en jonglant avec un Blawan en forme olympique et un Laurent Garnier goût bacon grillé.

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Le lendemain après-midi, rendez-vous à la bibliothèque Alexis de Tocqueville. Pour se donner bonne conscience bien sûr, mais aussi pour écouter – ou vivre – la conférence ultra-captivante de Christophe Brault, célébrant trente ans d’électro. L’aprèm se termine avec une Jennifer Cardini au contrôle des potards et des esprits dans le forum du lieu. Une source de motivation pour la deuxième nuit au parc expo ? Pas tellement. Encore plus que la veille, les gens tardent à venir. Mister météo joue contre nous et la soirée d’hier a du faire quelques ravages. Peu importe, on est là. On commence par aller voir le live de Gangue, alias Fulgeance, Haring et La Fine Équipe, pour un concert d’électro qui groove bien et donne des forces pour le reste de la nuit. Daniel Avery était assez prévisible jusqu’à ce qu’il passe une demi heure à balancer des trucs breakés à l’image du « Touch Absence (Intimidating Stillness Mix) » de Lanark Artefax auquel le public n’était visiblement pas prêt, mais il s’en est bien sorti en bourrinant convenablement pour clore. On est content d’apprendre que Josh Wink est toujours aussi bon dans le mélange house/techno, que Jennifer Cardini a tout cassé pour la deuxième fois de la journée, et que la violence attendue d’Ilario Alicante faisait bien son effet. Pas de dentelles néanmoins.

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Ça aurait pu être le moment de causer de la déco du festival, ou de la convivialité d’un espace chill-out… Ça aurait pu, mais ces deux là étaient aux abonnés absents. En parlant avec différents festivaliers, plusieurs habitués sont déçus quand les tout juste baptisés sont émerveillés. La scène du Hall of Fame, positionnée de façon à être vue à 360° était la pierre angulaire d’un spectacle qui aurait mérité d’être plus abouti dans les deux autres salles. Hormis ça, c’est une édition anniversaire rondement menée qui célèbre le passage du Nördik Impakt dans la cour des grands, s’il n’y était pas déjà.

 

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