Pays de la Loire : le Conseil régional entérine des coupes budgétaires qui fragilisent la culture
Le budget 2025 de la Région Pays de la Loire, adopté à une large majorité ce vendredi , prévoit des coupes drastiques de 100 millions d’euros. Parmi les secteurs les plus touchés, la culture subit une réduction massive des subventions. Entre protestations des artistes, mobilisations citoyennes et défense du projet par la majorité régionale, ce choix politique suscite des débats enflammés.
Le vote du budget 2025 par le Conseil régional des Pays de la Loire, marqué par des coupes drastiques dans le secteur culturel, a suscité une vive controverse. Adopté à une large majorité avec 64 voix pour, 27 contre et 3 abstentions ce vendredi, le budget prévoit un plan d’économies de 100 millions d’euros, soit bien au-delà des 40 millions initialement demandés par l’État. Cette décision passe mal dans les rangs de l’opposition et au sein des milieux artistiques.
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Ces annonces ont provoqué des mobilisations significatives. On en parlait il y a quelques jours, à Nantes, des artistes et associations ont manifesté leur mécontentement en dressant des barricades devant l’Hôtel de Région. Plusieurs centaines de personnes ont également participé à des rassemblements à l’extérieur du bâtiment lors des deux jours de débat. Le mouvement s’est accompagné de performances symboliques, comme des lectures publiques et des expositions improvisées, soulignant l’impact potentiel de ces restrictions.
Les artistes et les professionnels du secteur culturel expriment leur profonde colère. Beaucoup estiment que ces décisions menacent un écosystème fragile mais crucial pour la vitalité des territoires. Sur les réseaux sociaux, des personnalités comme Judith Godrèche, Thomas de Pourquery, VOYOU ou Elodie Frégé ont partagé leur indignation : « Cela affecte également l’accompagnement des jeunes (missions locales), l’égalité femmes-hommes (avec des associations comme le Planning familial, les Cidff ou celles luttant contre les violences sexistes qui perdent leurs subventions), le sport, et le tissu associatif dans son ensemble. Cette toile d’araignée nous emprisonne et nous étouffe. Détissons-la. »
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Malgré ces protestations, la majorité régionale reste ferme sur ses positions. Laurent Dejoie, vice-président en charge des finances, défend un « budget de défis pour l’avenir« . Pour lui, ces économies sont nécessaires pour recentrer les investissements sur des secteurs prioritaires comme l’éducation et l’emploi.
Cependant, cette justification peine à convaincre l’opposition. Pascale Hameau, élue écologiste, accuse la majorité de « trahison envers l’héritage culturel de la région« . Pour elle, ces coupes traduisent un « manque de vision » et risquent d’entraîner une « précarisation des acteurs locaux« .