© Capture d'écran du clip "Le Banana Split" / George Biard

Pourquoi “Banana Split” devrait très vite devenir un succès mondial, 44 ans après

Depuis mi-mars, la chan­son de Lio “Le Banana Split” con­nait de nou­veau un joli suc­cès, 44 ans après sa sor­tie. Et cette fois l’en­goue­ment est inter­na­tion­al, grâce à 30 petites sec­on­des, matraquées sur nos écrans. On vous explique rapidement.

Ça me déplairait pas / Que tu m’embrasses, na-na-na / Mais faut saisir ta chance / Avant qu’elle passe na-na-na…” Allez, comme ça vous l’avez en tête pour un moment. Mais rassurez-vous, vous ne serez pas les seuls. En effet depuis peu, une chan­son vrai­ment très kitsch, en français dans le texte, s’ex­porte à vitesse Grand V : on par­le bien du “Banana Split”, tout pre­mier suc­cès de Lio sor­ti en 1979, alors que la Luso-Belge a tout juste 16 ans. La chan­son, au sum­mum de la pop bub­blegum surex­citée, s’é­tait alors ven­due à 700 000 exem­plaires… Elle est aujour­d’hui remise en avant avec la toute dernière pub­lic­ité Apple : le spot présente l’i­Phone 14 et la cam­pagne “Hel­lo Yel­low” (“La vie en jaune” dans la ver­sion française).

Le per­son­nage prin­ci­pal du clip saisit son télé­phone et se trans­forme en car­toon, comme tout ce qui l’en­toure. Ça aurait pu être les Bea­t­les et leur “Yel­low Sub­ma­rine”, “Old Yel­low Bricks” d’Arc­tic Mon­keys ou “Mel­low Yel­low” de Dono­van (ou même “Don’t Eat the Yel­low Snow” par Frank Zap­pa, mais là ça va un peu loin). Ce sera donc “Banana Split” ! Pour vrai­ment coller à l’u­nivers car­toon, et pour le plus grand plaisir de Lio.

Trente sec­on­des pour illus­tr­er la réclame d’Ap­ple, que l’on retrou­ve partout à la télévi­sion, sur YouTube et toutes les plate­formes de replay : de quoi don­ner une vis­i­bil­ité folle à la chanson.

 

Surtout, ne refuse pas” 

Lio, mais aus­si Jay Alan­s­ki et Jacques Duvall (le com­pos­i­teur et l’au­teur du “Banana Split”) sont ravis. “Mon compt­able va être con­tent, dit Duvall, celui qui avait repéré Lio ado­les­cente dans la médiathèque où tra­vail­lait sa mère, alors qu’elle n’é­tait encore que Van­da. Il y a quelques mois, Dan Lacks­man, le pro­duc­teur de la ver­sion orig­i­nale, m’a con­tac­té pour me dire qu’Apple avait envie d’utiliser Banana Split pour l’iPhone”, poursuit-il. “Je suis très nul en busi­ness mais des gens de bon con­seil m’ont dit: ‘Surtout ne refuse pas’.” Tu m’é­tonnes.

 

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Et on com­prend les pub­lic­i­taires chez Apple : la chan­son est sur­voltée, dans un univers pop très graphique et col­oré. Un cou­plet, un refrain : embal­lé, c’est pesé. Et puis du texte chan­té en français, ça fait tou­jours son petit effet hors de nos fron­tières. D’ailleurs sur le pas­sage de la chan­son qui a été choisi, on évite les paroles éro­tiques du reste du morceau : en effet ‑et cer­tains lecteurs le sauront sûrement‑, “Le Banana Split” ren­ferme un double-sens. Mi-sucré, mi-lubrique sur fond de dis­cours enfan­tin, façon “Les sucettes” de France Gall. D’ailleurs Lio regret­tera plus tard les paroles de son pre­mier tube, qui ont selon elle “ouvert la porte aux pédocrim­inels”. On rap­pelle, elle a 16 ans quand sort la chan­son en 1979.

Il restera à véri­fi­er le réel impact grâce aux sta­tis­tiques Shaz­am et Bill­board : il est encore trop tôt pour avoir des chiffres exploita­bles. Mais nul doute que l’utra-tube acidulé devrait séduire autour du monde. On en prend les paris. Prêtez l’or­eille quand vous serez hors de France, ou quand des touristes étrangers vien­dront vis­iter nos villes : vous pour­riez enten­dre fre­donner “Banana-na, na-na-na-na…”

 

Écoute “Le Banana Split” sur Apple Music, Spo­ti­fy et/ou Deez­er.

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