Quatre productrices ciblées par un artwork misogyne et sexiste

Apparem­ment, c’est insouten­able ! Aujour­d’hui, les femmes font de la musique élec­tron­ique ! Elles rem­plis­sent même des fes­ti­vals ! Et oui, en effet : elles hum­i­lient cer­taines pro­duc­tions d’hommes qui n’en valent pas la peine. Alors for­cé­ment, ça en énerve plus d’un, au pre­mier rang desquels le pro­duc­teur ukrainien Vakula.

En févri­er, celui-ci a sor­ti un EP, inti­t­ulé Per Aspera Ad Astra, assez par­ti­c­uli­er en bien des points. Déjà, parce que l’EP a été pub­lié sous l’alias “Roc­co Siffre­di” — acteur de pornogra­phie mal­heureuse­ment con­nu pour ses scènes de vio­lences envers les femmes. Ensuite, parce que l’art­work dudit EP représente qua­tre pro­duc­tri­ces de musique élec­tron­ique à la tête d’un vais­seau spa­tial en forme de pénis, qui ne sont autres que Nas­tia, The Black Madon­na, Nina Krav­iz et Peg­gy Gou. Ce dessin a resur­gi la semaine dernière, après que Nas­tia l’ait décou­vert (car oui, elles n’avaient même pas été prév­enues !) et qu’elle ait dénon­cé sur son compte Insta­gram le car­ac­tère sex­iste de l’acte. On vous laisse juger de ce que Vaku­la n’a pas man­qué d’ap­pel­er une “mag­nifique cou­ver­ture”, en se tar­guant d’avoir essayé de représen­ter “la plus belle bite que ces filles puis­sent jamais rencontrer”. 

Voir cette pub­li­ca­tion sur Instagram

 

Post in pur­pose ) Our Ukrain­ian artist Vaku­la has announced his next release with me, @ninakraviz , @blackmadonnachi and Peg­gy Gou on the cov­er with the next descrip­tion: “I ded­i­cat­ed this project to my beloved women, where we tried to depict the most beau­ti­ful dick that those girls depict­ed on the cov­er could ever meet. Find in stores, do not miss”. Well.. Sig­mund Freud would be sat­is­fied. I believe it’s that kind of a dick he dreams about! Let’s say when I met him in 2015 he seri­ous­ly told me I am shi­ty and not even a DJ, but if we come togeth­er he can teach me.. The biggest lol I have seen for a while. I always knew he is such an arro­gant and lost sex­ist + sim­ply idiot who believes he is one and only artist com­par­ing him­self with Theo Par­rish, but I didn’t expect he will go that far.. His most prob­lem is that he can’t han­dle our suc­cess ??‍♀️ Can’t tag him here because he banned me last year just because he didn’t want me to see his page )) Gonna go to the store and get my copy! Good adver­tise­ment tho! This is wor­thy a pro­mo­tion for free in my feed ? #vaku­la #cov­er #nas­tia #ninakrav­iz #black­madon­na #peg­gy­gou #sex­ism #hate #lol

Une pub­li­ca­tion partagée par NASTIA (@nastia.dj) le

Le pro­duc­teur s’est ensuite défendu en réponse au post de Nas­tia. Il sou­tient que son art­work ne se veut pas irre­spectueux pour les femmes, qu’il a pour objec­tif de cri­ti­quer une indus­trie de la musique plus “con­cen­trée sur la pop­u­lar­ité et l’ar­gent que sur la musique”, avant d’an­non­cer qu’il allait chang­er d’art­work. Eton­nant, donc, puisque Nas­tia affirme dans son post qu’elle avait déjà reçu des remar­ques sex­istes de sa part, alors qu’il s’é­tait arrogé le droit de la juger sur sa qual­ité de DJ. The Black Madon­na, quant à elle, qual­i­fie toute la démarche, qu’elle soit cri­tique du sys­tème ou non, de “con­ner­ie absolue (…) qui porte préju­dice aux femmes de l’in­dus­trie”, avant d’en­voy­er paître — pour le dire poli­ment — toutes celles et ceux qui sont “OK” avec.

Si Nina Krav­iz n’a pas réa­gi, la réponse de Peg­gy Gou a prob­a­ble­ment su saisir ce que tout le monde avait sur le coeur. (Rien que par la minia­ture de la publication !).

 

Voir cette pub­li­ca­tion sur Instagram

 

Mes­sage to misog­y­nist Vaku­la, don’t you fuck­ing start (we all look bet­ter than that btw) Good luck

Une pub­li­ca­tion partagée par Peg­gy Gou (@peggygou_) le

Sur son Face­book, Vaku­la est actuelle­ment en plein shit­storm et pub­lie toutes les deux heures. Au vu de ses mes­sages, ça serait quelque chose comme la révolte de l’un­der­ground con­tre les haters main­stream… Mince. Act­if depuis 2013 avec plusieurs LP à son act­if, on dirait bien que Vaku­la ne sait plus com­ment faire pour faire par­ler de lui. Il sem­ble bien qu’il risque d’y rester longtemps, dans son underground.

(Vis­ité 2 566 fois)