Rock in The Barn, l’amour dure 15 ans|LIVE REPORT
Déjà la quinzième bougie pour le festival Rock in The Barn. Pour l’occasion, Rock in The Barn n’a pas hésité à concocter une programmation aux petits oignons : Deeper, J.C. Satàn, VLURE, Péniche, ou encore Unschooling étaient de la partie.
On se remet doucement de nos émotions pour cette quinzième édition de Rock in The Barn. Malgré la petite taille de celui-ci (compter moins de 2.000 personnes), les locaux ainsi que les aficionados de rock étaient au rendez-vous. Programmation léchée pour l’occasion : de quoi faire trembler le —superbe— Parc des Tourelles de Vernon à commencer par la performance (le mot est faible) la déferlante Péniche. Concert qui ne nous a pas laissé indemnes, car le trio angevin a enchaîné avec puissance ses morceaux extraits du dernier disque en date TRIPLÉ. Une chose est sûre, ‘K10’ nous fait toujours autant chavirer.
Au tour de Unschooling, là où on avait des attentes au vu de l’EP Random Acts of Total Control (2021), ou même de New World Artifacts (2023)… On y a vu un rock chirurgical, très carré avec un morceau de fin explosif—sauf peut-être au moment où des éphémères ont envahi la scène et que le frontman a sorti ‘c’est la fin du monde‘ (ça va, ce ne sont pas des sauterelles non plus). Mais ça a rajouté un ressort comique.
DEADLETTER enchaîne et sévit avec son post-punk supplément dance music. Affublé d’un couvre-chef bordeaux, le chanteur londonien n’hésite pas à jouer avec le public : au milieu du set, il demande à l’assistance de s’accroupir pendant un morceau avant de sauter dans les airs—un classique. C’est là qu’un festivalier lancera, sans doute, la meilleure phrase du festival : ‘On se croirait à un concert de jazz fusion’. Concert qui finira bien sûr en grosse teuf.
Programmé parmi toutes ces formidables formations, le projet solo de l’artiste belge James de Graef : Loverman a finalement dû annuler sa venue. Remplacé aussitôt par You Said Strange, quintette 100% local qui nous a séduit avec son mélange de rock psychédélique et de shoegaze, on n’aura pas perdu au change. Pour clôturer à la perfection cette première journée, la DJ et productrice Ultranöuk a servi un set entre techno éclatante et house vibrante.
Un goût de reviens-y
L’après-midi suivant débutait en douceur avec Augusta. Seule avec sa guitare sèche, elle a offert une sieste musicale, d’une voix superbe avec un style un peu nonchalant. Parfait pour ceux qui étaient encore en mode récupération après l’after.
Puis, Divorce a débarqué avec son grunge folk, mais on n’a moins accroché, et la performance est restée un peu plate. Fort heureusement, Johnnie Carwash est arrivé pour dynamiser la soirée. Tout leur album No Friends No Pain y est passé. Le trio lyonnais a mis le feu dès le début. Malgré l’horaire (vers 17h), le public —et les musiciens— était bien présent notamment sur ‘Stuck in My Head‘ et ‘I’m a Mess‘. Le bassiste, en plus de jouer avec ses dents, a ajouté un joli clin d’oeil avec un ‘More Women on stage‘ inscrit sur sa basse et des sauts de cabri qui ont bien fait rire.
DITTER a ensuite pris le relais avec une performance extrêmement énergique et joyeuse, le morceau de fin étant particulièrement mémorable. Mention spéciale pour le titre chanté avec un cône de chantier, très fun.
J.C. Satàn a lui aussi réussi le pari d’enflammer le parc vernonais malgré une confession d’Arthur Satàn, le lead singer : ‘on n’a pas joué depuis un an, ça fait bizarre’. Le groupe semblait vraiment prendre du plaisir et a délivré un show qui débordait d’énergie, avec un garage punk brutal et beaucoup de slams. Leur musique, riche et nerveuse, était parfaite pour digérer la soirée.
VLURE a été la grosse surprise du festival. Passés la veille au Supersonic à Paris, les Écossais ont débarqué en forme pour secouer Rock in The Barn. Leur set a été un tourbillon de slam et de pogos. Le chanteur, qui semblait prêt à en découdre, nous a en réalité expliqué après le live que ce n’était pas de la rage, mais un désir de créer un espace sûr où tout le monde pouvait être soi-même. Message plutôt cool, conclu par un ‘Slàinte mhath !’ (santé en écossais).
Pour finir la soirée, direction le stand de vinyles avec DJ Barney. Ses mixes étaient tellement meilleurs que ceux de DJ Vif Argent qu’on ne peut s’empêcher de dire un petit « désolé » au dernier-nommé. Rock in The Barn aura prouvé qu’il sait à la fois allier super ambiance, super équipe et super prog’. On se revoit l’an prochain ?
Et on se permet une petite dédicace à Lionel, notre chauffeur et magicien à ses heures perdues, qui nous a tout simplement éblouis.
Meilleur moment : Le concert de VLURE, une grosse claque.
Pire moment : Le DJ-set de DJ Vif Argent, désolée il va falloir apprendre à faire de meilleures transitions…
À lire également sur Tsugi.fr : Jamie XX & DJ Mehdi, retours en club : le Tsugi 173 est dispo !