Sea You Festival : Tunisee, tech and sun | LIVE REPORT
Du 19 au 21 juillet, on est parti taper du pied en Allemagne pour le Sea You Festival. Cette année, le festival allemand célébrait ses dix ans ! À cette occasion, les petits plats ont été mis dans les grands.
On s’est exportés de l’autre côté du Rhin direction Fribourg-en Brisgau, et c’est avec beaucoup d’ambition (pas moins de 170 artistes programmés) et le maillot de bain dans le sac que l’on s’est rendus au Sea You festival.
Si on nous avait dit qu’on irait se dorer la pilule au bord d’un lac à Fribourg-en-Brisgau (et accessoirement aussi le Wakepark Tunisee) avec vue sur la montagne, le tout en écoutant certains des plus grands DJs et producteur.ices de musiques électroniques, on aurait sans doute eu un peu de mal à y croire. Ne nous fions pas aux apparences : Sea You c’est un cadre idyllique et un soleil de plomb pour 3 jours de festivités, où la difficulté principale a été de faire un choix parmi les artistes à absolument aller voir. Le temps de mettre de la crème solaire et on était déjà devant le show des DJs et producteurs Tassilo Ippenberger et Thomas Benedix aka Pan-Pot, de la techno pour bien commencer quand on apprend plus tard que les shows de Lilly Palmer et Adam Beyer ne seront finalement pas assurés, à la suite du bug informatique de Microsoft du vendredi 19 juillet — la faute à un bon nombre d’aéroports bloqués et de vols annulés…
Un petit tour sur la scène trance, avec une scénographie propre au style, couleurs vives et magnétiques. On s’est laissés séduire par la performance de Vegas (qui par la suite passera un remix de ‘Somebody That I Used To Know’ de Gotye, pour le moins inattendu) mais le plus étonnant en termes de remixes sera sans doute ‘Vois sur ton chemin’ —bien qu’un classique—par Tube & Berger un peu plus tard dans la soirée. Bien décidé à profiter au maximum de cette première journée, on a enchaîné les découvertes : Somewhen, producteur et DJ allemand à la coupe vanille-chocolat, résident au Berghain depuis 2016 et connu pour ses performances de hard techno et ses kicks brutaux qu’on s’est pris en pleine tête, sous un dôme bien noir collant à l’esprit techno allemande… où l’air était quasi irrespirable. On aura terminé ce vendredi devant Astrix, qui aura eu le mérite de nous accrocher jusqu’au closing de la scène trance. Et parfois de nous frustrer avec ses faux drops.
Dix ans de Sea You, casting all stars
Contrairement à d’autres festivals, comme Beauregard par exemple, Sea You est loin d’être un festival à taille humaine : près de 84 000 festivalier.es étaient attendus sur ce week-end de ce début d’été. Son avantage est néanmoins d’être un évènement de jour (horaires compris entre 11h et 1h du matin) qui permet aux plus vaillants de débuter très tôt, ou pour les plus aguerris d’y aller progressivement et de picorer entre les 7 scènes du site.
Rendez-vous aussi bien pour les artistes que pour les festivalier.es, Sea You Festival est devenu un incontournable de la musique électronique allemande et a vu passer de très beaux noms : entre autres Nina Kraviz, Carl Cox mais aussi Sven Väth, Aka Aka, Len Faki, I Hate Models, Alle Farben, Liquid Soul ou encore Boris Brechja sont des réguliers, pour certain.es présent.es sur les toutes premières éditions : Brejcha, fondateur du label FCKING SERIOUS et célèbre pour son énergie incroyable durant ses sets, interagit souvent avec la foule —maintenant un haut niveau d’excitation tout au long de ses performances. Une des grandes star de cette édition 2024, qui sait comment créer une connexion avec son public, et il n’aura pour autant pas été celui devant lequel on s’est le plus amusés.
Un goût de reviens-y
Passage culinaire obligatoire : la fameuse Flammkuchen (ou tarte flambée alsacienne), parce qu’on n’oublie pas que le Sea You est situé non loin de la frontière alsacienne. Un savant mélange d’oignons, de crème fraîche et de lardons enfilé en rien de temps et il est temps d’aller dépenser les calories. On a donc pris la température sur la fin du set de Kim She qui, sous la chaleur toujours étouffante, affichait un dôme plein à craquer. Un peu trop véner en pleine digestion.
« J’ai mal aux pieds ! » a-t-on entendu, naviguant entre deux scènes. Le plus dur avec un festival de cette envergure, c’est de tenir la distance sur les trois jours. Avec presque 30 km au compteur, le week-end n’aura pas été de tout repos. On a profité d’un instant de pause pour sonder quelques festivalier.es sur leur expérience du Sea You Festival. Beaucoup d’entre eux étaient ici pour la première fois, très séduits par la qualité et la diversité de la programmation (les plus cités étaient Aka Aka, Boris Brechja, Alle Farben) ainsi que la localisation et les activités proposées (wakeboard). Première fois qui donne un goût de reviens-y, donc !
De notre côté, le jour le plus attendu en terme de prog était sans doute le dimanche, dernier jour donc. Avec un marathon techno/hardtechno entre Schwefelgelb, 999999999 et I Hate Models —un tunnel de 5h de kicks— dans lequel on s’est lancés tête première (bon, on avoue qu’on a triché) et pour lequel on a dû faire un choix pour… zapper Sven Väth, lui aussi emblème de la scène musicale électronique. Petit crush pour le live du duo berlinois Schwefelgelb, même si on n’aura pas reconnu le titre ‘Es Zieht Mich’ qu’on attendait un peu. On saluera aussi les perf de Shlomo, Len Faki, Liquid Soul, Alle Farben sur lesquelles on s’est laissés porter. On finira en beauté ce festival avec Boys Noize (passé juste avant par les Nuits Secrètes) qui a notamment balancé un remix de ‘Meet Me At The Love Parade’, pour embraser, toujours carré, travail de pro.
Encore —malheureusement— peu connu du paysage francophone, Sea You festival annonçait pourtant de belles têtes d’affiche et de belles découvertes, qui permet d’attirer à la fois les jeunes et les moins jeunes. Localisé au bord d’un lac avec vue sur la montagne, c’est conquis qu’on repart les oreilles encore bourdonnantes avec la confirmation que les Allemands savent définitivement comment faire la teuf mais toujours avec une bienveillance infinie. Et si vous vous demandiez si on s’est baignés : la réponse est oui.
Meilleur moment : le set de Boys Noize, le dernier jour
Pire moment : les toilettes de chantier alors qu’il a fait 30° tout le week-end