C’est reparti pour un tour. Direction Fribourg-en-Brisgau pour la onzième édition de Sea You Festival du 18 au 20 juillet 2025. Un train direction Strasbourg et un bus supplément tipunch vers Fribourg plus tard, on met enfin les pieds dans le « meilleur festival d’Europe de l’Ouest » (on ne l’invente pas), prêt à en découdre. Après tout, c’est brat summer forever <3 —comme dirait Charli xcx.
Par Léa Formentel
Les nombreux noms alléchants, disséminés au long du festival, annonçaient déjà la couleur. Il est 16h, les 6 scènes réparties de part et d’autre du lac, balancent chacune des sons différents, full blast sous soleil de plomb. Autour de nous, on peut entendre des mots comme « Guten Tag » ou encore « Alles ok? », sur fond de techno. Pas de doute on est bien à Fribourg-en-Brisgau, au Sea You festival.
Et c’est Kevin de Vries qui donne le top départ sur la main stage, —pas encore remplie— il est 18h30 et pourtant les aficionados sont présents. Les verres remplis de bière sont levés au rythme des kicks, c’est parti pour 1h30 de pur kiff. D’un coup, Kevin envoie un sample de « Meet her at the love parade » de Da Hool (exemple ci-dessous) —on l’aura entendu trois fois au cours du festival. C’est là que la foule lance de cris de contentement accompagnés de « Kevin, Kevin » ! L’intéressé poursuit le visage fendu d’un grand sourire. Une demi-heure plus tard et une scène quasiment pleine, De Vries passe un sample de « Promiscuous » de Nelly Furtado, de quoi apporter une dose de nostalgie pour tout le monde.
Sea, sets and sun
Cloué à la scène principale à cause de l’enchaînement légendaire avec Sven Väth, on a quand même osé l’arrêt par Lilly Palmer. Et laissez-nous vous dire que la transition n’était pas évidente, tant Sven paraît tout de suite plus tranquille par rapport à l’Allemande qui délivre un set phénoménal, jusqu’à en faire chanter les festivaliers !
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Un passage rapide du côté de Vegas le temps de déguster un Döner Vegan et de manger en rythme et c’est déjà l’heure d’aller voir James Hype. Un sample de « Satisfaction » plus tard et pas franchement convaincu par le britannique on a visité la scène 6, qui cette année troque son aspect chill pour une scène plus développée et offre une sélection d’artistes plus nrv comme Mischluft, le DJ/producteur basé à Leipzig à su conquérir nos oreilles avec ses beats groovy et s’en est sorti avec une belle foule malgré le côté reculé de la scène, belle surprise de cette édition.
Que la fête continue !
On ne va pas mentir, on avait hâte de voir Vitalic et Len Faki. Et on a pas était déçu : une faille spatiotemporelle de 20h30 jusqu’à minuit. Vitalic succède d’abord au fou furieux Alfred Heinrichs , déjà présent l’année dernière et qui n’hésite ps à engager le public, à grimacer, de quoi mettre la foule en ébullition, ajouté à l’odeur de clope et de transpiration, vous voyez le tableau il est 20h30, ressenti 2h du matin.
Le Français démarre avec un tempo bien plus lent et langoureux, pour se mettre en jambes puis le rythme s’accélère pour afficher les 140 bpm : la fête peut commencer. Lunettes de soleil sur le nez il reste carré et stoïque, il est là pour faire le taf.
Mention spéciale pour son closing qui n’est autre que « Vladimir 92 », extrait de la bande son du film Disco Boy (2023) avec ses kicks généreux et son ambiance rétro-futuriste, meilleur son pour terminer. Et comme un chauve peut en cacher un autre, Len Faki prend le relais et met les potards au max, histoire de rendre tout le monde surexcité avant d’aller dormir.
Les sets de MYPD, Deborah de Luca ou le live de Paul Kalkbrenner nous ont laissé dubitatif (au risque de vexer la moitié de la planète) : tantôt kermesse, tantôt trop attendu… Partie remise. L’événement du dimanche —mis à part peut-être Paul Kalkbrenner ou Nina Kraviz— était sans doute l’alerte tempête. Il est 14h45 et tout le monde est mobilisé, de préférence sous un abris. Alors on s’occupe comme on peut, certains jouent aux échecs en ligne, d’autres s’acharnent sur leurs éventails. Quarante-cinq minutes plus tard, le silence est brisé et les festivités peuvent reprendre en ce timide début de journée.
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Aufwiedersehen
Beaucoup apprécié le set psytrance de Omiki, fun avec ses mélodie bondissantes et ses boucles hypnotisantes. On est ensuite parti se réfugier sous le dôme pour voir l’artiste sibérienne Nina Kraviz, couronnée ‘DJ de l’année’ en 2017 par Mixmag, pendant que dehors il pleuvait des cordes. Tête d’affiche des plus grands festivals de musique du monde, productrice acclamée, chanteuse, compositrice et fondatrice des labels трип (trip) et Galaxiid, Nina Kraviz a secoué le restant de festivaliers qui n’hésite pas à montrer son contentement à coup de sifflement et autre cris de joie pendant qu’elle, très expressive —mimiques, pas de danse—, a l’air de kiffer autant que son public (un passage drum& bass au milieu d’un mix de techno indus, parce que pourquoi pas).
On est essoufflé, c’est une fin de festival haut en couleurs supplément feu d’artifices. On comprend mieux le « meilleur festival d’Europe de l’Ouest ». À l’année prochaine.
Meilleur moment : L’enchaînement du live de Vitalic avec le set de Len Faki
Pire moment : quand on nous a annoncé le risque de tempête et qu’on a dû attendre le retour du son pendant 45 minutes.
Paf Léa Formentel