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Technopol à la Paris Electronic Week : où en sont les musiques électroniques ?

Pour ouvrir sa dix­ième sai­son, la Paris Elec­tron­ic Week a tout de suite plan­té le décor en dédi­ant une con­férence d’1h30 à la présen­ta­tion de l’é­tude Technopol sur les musiques élec­tron­iques. Avec Olivi­er Pel­lerin en mod­éra­teur, six pro­fes­sion­nels du secteur ont pu s’ex­primer à ce sujet : Dominique Muller (Min­istère de la Cul­ture), Arnaud Der­rien (Le Cargö), Aurélien Deloup (Cabaret Aléa­toire), Zig­gy Hugot (Odd­i­ty Fac­to­ry), Cindie Le Dis­ez (Technopol, Act Right) et Tom­my Vaude­crane (Technopol)

Autant de jeunes que d’an­ciens se sont pressés pour assis­ter à cette ten­ta­tive bilan gén­er­al de l’é­tat actuel de la musique élec­tron­ique en France. Menée pen­dant la péri­ode du covid, l’é­tude sociale de Technopol, l’as­so­ci­a­tion des musiques élec­tron­iques, a per­mis de pos­er des chiffres con­crets sur un secteur musi­cal encore trop peu con­sid­éré par les insti­tu­tions. Et dont les métiers ont la pré­car­ité facile. Comme l’ex­plique Tom­my Vaude­crane, prési­dent de Technopol, il s’ag­it ici d’une “cul­ture jeune faites par des acteurs jeunes”, avec une moyenne d’âge de 38 ans pour les hommes, con­tre 33 ans pour les femmes.

A été égale­ment abor­dée la ques­tion de la place des femmes dans ce secteur, avec notam­ment l’in­ter­ven­tion de Cindie Le Dis­ez, co-fondatrice de l’as­so Act Right. Les chiffres qui ressor­tent de l’é­tude ne sont, en ce sens, pas reluisants : deux femmes sur trois ont déja vécu un com­porte­ment sex­iste dans le milieu, et seule­ment 4% ont porté plainte. De plus, la musique élec­tron­ique reste mal­gré tout très iné­gale avec 3/4 d’artistes mas­culins. Arnaud Der­rien, Aurélien Deloup et Zig­gy Hugot se sont aus­si rejoints sur l’ab­sence encore fla­grante de par­ité au sein des métiers de la technique.

Pour con­clure, Tom­my Vaude­crane admet que la musique élec­tron­ique néces­site des besoins dif­férents des autres secteurs et surtout, plus adap­tés. C’est une musique qui a besoin d’être jouée fort, une musique que les gens vont écouter quand d’autres par­tent dormir, c’est une musique majori­taire­ment jeune. Mal­gré la lente renais­sance post-covid et les très douces évo­lu­tions vers une égal­ité plus juste, le secteur de la musique élec­tron­ique con­tin­ue de faire enten­dre sa voix afin d’obtenir plus de con­sid­éra­tion, d’aides, de la part du sys­tème cul­turel français et de ses institutions.

 

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