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12 octobre 2020

Tout cet automne, des concerts Covid-compatibles où l’improvisation est le maître-mot

par Léonie Ruellan

Quatorze musicien·es regroupés sous le collectif Tenaces investissent la salle parisienne du Hasard Ludique tous les vendredis soir depuis le 2 octobre et jusqu’au 18 décembre, pour des concerts d’improvisation et covid-compatible. 

Rien n’arrête un peuple qui danse ? À voir. Ce qui est certain, c’est que rien n’arrête un peuple qui écoute de la musique, même s’il doit rester assis. C’est la condition sine qua non des douze concerts organisés par le collectif Tenaces au Hasard Ludique (18e arrondissement), pendant lesquels trois des quatorze musicien·es improvisent ensemble sur scène. Des instrumentistes aux divers profils qui baignent dans la pop et l’électronique.

Les deux premières éditions ont été un succès et affichaient complets (on vous conseille donc de ne pas traîner pour réserver vos billets – sur donation à partir de 5€). Ce vendredi 16 octobre, c’est Matthieu Souchet (batterie ; moitié du groupe electro Turfu), Loya (clavier synthétiseur modulaire) et Manon Duchemann (vibraphone ; membre du projet électronique Medium Douce) qui monteront sur scène.

Rencontre avec les organisateurs, qui nous en disent plus sur le projet Tenaces et ses géniales sessions musicales.

Tenaces Hasard Ludique

©DR

Comment vous est venue l’idée d’organiser ces concerts improvisés ?

Depuis son commencement, cette crise nous force à repenser nos modèles. La flexibilité et l’improvisation sont devenus nos maîtres mots. Et c’est précisément ce que nous avons décidé de mettre à l’honneur ! Nous n’avons rien inventé, l’improvisation musicale existe depuis toujours mais elle est souvent réservée à des styles définis comme le jazz. Les « jam » ou impro sont rares en musiques électroniques et encore plus dans la pop. Nous avons donc réuni 14 artistes de ces deux styles qui, tous les vendredi, se rencontrent sur notre scène. C’est aussi l’occasion d’être solidaire vis-à-vis des artistes qui subissent de plein fouet cette crise en leur proposant – fait rare en ce moment – de jouer en live !

« C’est aussi l’occasion d’être solidaire vis-à-vis des artistes qui subissent de plein fouet cette crise en leur proposant – fait rare en ce moment – de jouer en live ! »

Pour des concerts assis, il a certainement fallu adapter sa programmation… Qui sont ces artistes ? En quoi sont-ils parfaits pour ces conditions ?

Pour ce qui est du projet Tenaces, ce n’est pas tant les artistes qui se prêtent à la configuration assise mais plutôt le format proposé. On est vraiment dans l’esprit des clubs de jazz. Le public se laisse guider par les artistes en totale impro tout en sirotant un petit cocktail. C’est finalement une expérience différente de ce qu’on fait d’habitude, mais assez intéressante et confortable.
Le collectif TENACES regroupe 14 artistes :

  • Armelle Dousset – accordéon
  • Axel Rigaud – clavier synthétiseur modulaire, saxophone
  • Clémence Lasme – basse, contrebasse, clavier (Moodoïd, Pomme…)
  • Ed Mount – guitare basse
  • Juliette Serrad – violoncelle, chant (Piers Faccini, Laake,…)
  • Kasbah – percussions, basse, sampleur et boite à rythmes
  • Lucie Marsaud – flutiste, claviériste, chant (Brns,…)
  • Loya – clavier synthétiseur modulaire
  • Manon Duchemann – vibraphone (Medium Douce)
  • Mathilde Vrech- voix, violon, alto (Canine,…)
  • Matthieu Souchet – batterie (Turfu,…)
  • Ricky Hollywood – batterie, boite à rythme, chant
  • Theodora – basse
  • Toro/Azor – chant, boite à rythme, sampleur, clavier (Le Vasco)

« On est vraiment dans l’esprit des clubs de jazz. Le public se laisse guider par les artistes en totale impro tout en sirotant un petit cocktail. »

collectif Tenaces

©Camille de Cussac

Finalement, de la contrainte peut naître de beaux projets, on peut dire ça ?

La situation que nous vivons actuellement n’est pas tenable et met en grave danger l’ensemble du secteur. Mais nous ne pouvions pas nous résoudre à rester les bras croisés en attendant que les conditions s’améliorent. Et c’est en effet là que la contrainte est devenue créative. Comment imaginer un format compatible avec les mesures sanitaires qui reste simple, intimiste, informel tout en gardant un intérêt artistique ? L’improvisation musicale est apparue comme une évidence. Cette crise nous force à repenser nos modèles et reconsidérer les collaborations sur le moyen et long terme, à travailler en plus grande proximité avec les artistes, à revenir à des échelles humaines, etc. Et c’est tout ce que faisons avec ce projet.

Que voyez-vous pour le futur ?

Beaucoup de musique live, de la fête, des gens qui s’enlacent (à nouveau) ! Bon ok, ça ce n’est pas pour tout de suite… Plus sérieusement, si on rêve un peu on voit plein de beaux projets artistiques qui, dans leur format et mode de collaboration, innovent et intègrent une vraie dimension écologique. On se questionne pas mal sur l’impact environnemental et social de nos activités au Hasard Ludique sans pour autant avoir toutes les solutions. Comment repenser nos modèles en privilégiant (autant que faire se peut) des projets au long court, à impact positif sur le territoire, qui mobilisent les ressources locales ? Finalement le projet Tenaces répond un peu à cette question… Le TURFU, c’est maintenant au Hasard Ludique !

Évènement Facebook du Tenaces #3 – vendredi 16 octobre

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