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6 avril 2016

Tsugi Podcast 402 : Samba De La Muerte

par rédaction Tsugi

Adrien Leprêtre, aka Samba De La Muerte et croisé chez Concrete Knives ou encore Kuage, aime les mélanges de couleurs. Sur la pochette jaune et rose de Colors (sorti en mars dernier) d’abord, dans sa musique surtout. Avec lui, pas question de se cantonner à un style, encore moins à un seul continent. Et cela se sent quand on lui demande de nous concocter un podcast : si Samba De La Muerte vient de Caen, c’est vers l’Afrique qu’il nous embarque au long de cette heure de mix, expliquée track by track par le principal intéressé – qui en profite pour nous rappeler la belle recette de son dernier album. 

De quoi se remettre dans le bain pour la grosse série de dates qui attend Samba De La Muerte : Adrien Leprêtre et son groupe live sont attendus ce soir au festival Chorus, demain à la Lune des Pirates d’Amiens, au Printemps de Bourges le 12 ou encore le 13 au Point Ephémère (toutes les dates sont à retrouver sur sa page Facebook). Une tournée assez impressionnante pour un premier album : c’est amplement mérité ! 

Tracklist :

Dirty Projectors – « Swing Lo Magellan »

Je me souviens avoir entendu parler pour le première fois de Dirty Projectors dans un ascenceur. C’était un de mes prof au lycée qui me disait : « tu vas voir tu vas forcément adorer ce groupe c’est un mélange de folk-lo fi avec des influences africaines et des voix complètement folles ». J’ai écouté et j’ai tout de suite accroché. A chaque réécoute je suis surpris par la qualité et l’inventivité de ce groupe.
 
José Gonzales – « This Is How We Walk On The Moon »
 
Le mariage parfait entre instruments acoustiques et beats électroniques. C’est un exercice que j’essaye souvent de faire dans ma musique. Ce morceau a été une vraie révélation et j’ai aussi découvert par la même occasion le répertoire d’Arthur Russell dont ce morceau est une reprise. 

Zombie Zombie – « Rocket #9 »
 
Le groove de Cosmic Néman, la basse, les voix, les claviers et solo de saxophone d’Etienne Jaumet. De quoi faire danser le monde entier !
 
Francis Bebey – « Bissao (Pilooski Remix) »
 
J’ai toujours aimé le melange de la musique électronique et de la musique africaine. Ici c’est un remix du morceau « Bissao » de l’artiste camerounais Francis Bebey sorti chez Born Bad Records. Lorsque nous étions en tournée avec Samba De La Muerte et pendant l’écriture de l’album j’ai beaucoup été dans des clubs pour danser. Je me suis énormément imprégné de l’ambiance et de l’énergie qu’il y a dans ses endroits. J’ai l’impression que les gens s’y sentent vraiment libres, qu’ils dansent sans réfléchir, que tous leurs soucis disparaissent sous leurs pieds. Un morceau comme « The Beat », le huitième titre de Colors, parle clairement de ça.
 
Owiny Sigoma Band – « Owour Won Gebme »

C’est l’union de musiciens kenyans et anglais. Ils ont sorti trois albums magnifiques chez Brownswood Recordings, le label de Gilles Peterson. Le dernier, dont est issu ce morceau, est une vraie pépite. C’est rempli de douceur et de rage à la fois. J’aime beaucoup la manière dont il joue avec le son des instruments traditionnels kenyans, la distorsion, les reverbs, et comment ils les intègrent dans leur musique. 
 
Kouyate & Neerman – « Toumbéré »

La rencontre du balafon et du vibraphone. Encore une fois ici c’est la diversité et la rencontre de deux mondes qui m’inspirent. Je pourrais égalemenr citer Vincent Ségal et Ballaké Cissoko avec leurs deux merveilleux albums aussi sortis chez NoFormat. C’est tout ce que j’aime dans la musique et ce que j’essaye de faire avec Samba De La Muerte.
 
The Knife – « A Tooth For An Eye »
 
Ce morceau est tiré de leur dernier album qui s’appelle Shaking The Habitual : rien que pour ça cet album aurait pu m’inspirer.
 
Débruit – « Separeted Together »
 
J’aime beaucoup la mélancolie de ce morceau, l’utilisation des voix sampler et tous les sons de claviers. C’est un artiste aussi très inspiré par la culture africaine. 
 
Al Dobson Jr – « Cigar Box » 

Dans la même veine que Débruit, j’aime la manière dont Al Dobson Jr sample et réutilise les percussions, les voix et fait groover le tout. Il fait aussi partie du très beau label anglais Rhythm Section. Je pourrais citer chaque artiste de ce label dans cette playlist.
 
Mount Kimbie – « Break Well »
 
Leur album Cold Spring Fault Less Youth est une anthologie pour un bon nombre de ma génération. On a déjà comparé ma musique à celle de Mount Kimbie et c’est un très beau compliment pour moi. Je pense que cet album va pouvoir traverser les époques sans jamais vieillir. Il est inclassable et ne ressemble à rien de ce que l’on connait comme musique, une sorte d’ovni.
 
Fela Kuti – « Why Black Men Dey Suffer »
 
Parce que c’est le premier musicien que je cite quand on me demande ce qui m’inspire. 15,16 min d’afrobeat pour notre plus grand plaisir.

Ali Ouaguenoun – « Allo Allo L’Agence »
 
Et on finit par ce très beau morceau de Ali Ouaguenoun dans lequel il parle de la condition des immigrés en France avec beaucoup de mélancolie et de poésie. 
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