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© Sam van Bussel
7 décembre 2023

Un musicien sur trois a des problèmes de santé mentale, selon une étude britannique

par Léa Formentel

Selon une étude britannique, un tiers des musicien-nes basé-es au Royaume-Uni souffrent de problèmes liés à la santé mentale. Parmi elles et eux, une personne sur quatre envisage même un changement de carrière au cours des cinq prochaines années. De quoi inquiéter, mais surtout questionner le milieu.

Près de 6000 personnes ont été interrogées, sur la santé mentale des musiciens basés au Royaume-Uni. Et le constat est sans appel : un tiers d’entre eux souffre. Le rapport sur le bien-être mental des musiciens, qui est l’étude la plus complète sur le bien-être des artistes de la scène et de l’enregistrement, est le fruit du travail de la Musicians’ Union et de Help Musicians. Les deux organisations ont récemment mené le premier recensement des musiciens en Grande-Bretagne, dont les résultats ont servi de base à ce travail.

À noter que les problèmes étaient les plus fréquents chez les personnes qui font de la musique pour danser (34 %), suivies par le rock et l’alternatif, le rap, la pop et le R&B, ainsi que le blues et le jazz. Des différences régionales ont même été observées, les répondants d’Écosse, du Pays de Galles et d’Irlande du Nord qui font face à davantage de difficultés.

Les artistes qui débutent leur carrière sont également en plus grande difficulté que ceux qui sont avancés. Évidemment, les problèmes financiers sont cités : les artistes qui gagnent moins de 7 000 livres sterling par an sont deux fois plus susceptibles de souffrir d’un manque de bien-être psychologique (35 %) que ceux qui gagnent 55 000 livres sterling ou plus (17 %), logique. 47 % des musiciens qui luttent pour leur santé mentale sont également endettés.

 

Le rapport a mis en évidence le niveau disproportionné des problèmes de santé mentale chez les artistes issus de communautés et de milieux marginalisés. Le nombre de musiciens ayant fait état d’un bien-être mental négatif est passé à 43 % chez les musiciens LGBTQ+ et à 49 % chez les musiciens handicapés.

 

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Qu’en est-il de la santé mentale en France ?

Une étude sur la santé mentale avait déjà été réalisée en 2019 par la Guilde des Artistes et de la Musique (GAM) et affichait déjà un résultat alarmant. Seulement cinq cent personnes avaient été sondées pour cette étude mais les problématiques restaient les mêmes. La précarité financière, ll vie professionnelle qui empiète sur la vie privée, le décalage de rythme de vie ou encore la pression sociale restent les principales raisons qui augmentent ces phénomènes de stress et de dépression.

 

Une étude plus récente encore, datant de 2021 et menée par l‘Institut de Soin et d’Accompagnement pour les Artistes et Techniciens (INSAART) révèle des résultats sensiblement similaires : 72% des répondants avaient des symptômes dépressifs au cours des 15 derniers jours ;  39,43% des symptômes dépressifs d’intensité légère ; 25.15% des symptômes dépressifs d’intensité modérée ; 7,48% des symptômes d’intensité sévère. À noter que les femmes étaient plus nombreuses à présenter des symptômes dépressifs (76.8%) que les hommes (62.22%).

 

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La même question se pose toujours : « comment faire pour ne pas devenir le prochain Avicii ? » En 2021, ce sont 15.9% des répondants à l’étude qui affirment avoir eu des pensées suicidaires le mois précédent, alors que 10% de français en population générale en ont eu (+ 5 points par rapport au niveau hors-épidémie).

 

Les conclusions de cette étude montrent que les participants souhaitent en premier lieu une meilleure reconnaissance de la valeur du travail, et donc une revalorisation et une justesse de la rémunération. La question de la rémunération et de la précarité est d’ailleurs la plus souvent citée et où en ressort un fort sentiment d’insécurité et d’anxiété. Enfin, un important besoin de reconnaissance est également cité, non seulement par une rémunération ‘raisonnable’, mais aussi par une reconnaissance de la valeur, de l’utilité et de l’importance de ces métiers par le reste de la société à savoir le public, les employeurs et les pouvoirs publics.

 

 

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