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©Loopsider
26 novembre 2020

Un producteur de musique a été roué de coups par 3 policiers dans son studio

par Léonie Ruellan

Alors que la loi « sécurité globale« , qui pénalise notamment la diffusion « malveillante » d’images de policiers, est au cœur de la polémique en France, une vidéo de caméra de surveillance montrant le passage à tabac d’un producteur de musique par des policiers dans son studio a été diffusée jeudi par le média Loopsider. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé la suspension des policiers impliqués.

L’évènement s’est produit samedi dernier à Paris, dans le 17e arrondissement. Michel, producteur de musique à la tête de la société de production Black Gold Studios, arrive devant ses locaux professionnels mais ne porte pas de masque. Il croise une voiture de police et décide alors de rentrer à l’intérieur de son studio pour échapper à une éventuelle amende, selon son récit des faits. Mais les policiers le suivent et pénètrent dans ses locaux, illégalement, où ils rouent l’homme de coups et d’insultes racistes pendant treize minutes. Ils ne le savent pas, mais ils sont filmés par la caméra de surveillance du lieu.

« Sans ces images-là, moi, je serais en prison aujourd’hui.« 

Ils arrêtent les coups quand les artistes qui enregistraient au sous-sol finissent par entendre les cries de Michel et viennent intervenir, avec difficulté. Repoussés à l’extérieur, les policiers balancent une grenade lacrymogène à travers la vitrine. Michel est ensuite placé en garde à vue pendant 48 heures pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « rébellion ». Dans leur déclaration, les policiers disent que Michel a essayé de les frapper et de prendre les armes, ce que Michel nie et que la vidéo ne semble pas montrer.

Jeudi, le média Loopsider diffuse sur les réseaux sociaux la séquence intégrale qui montre la violence inouïe de la scène. Ils publient également une vidéo avec le témoignage de Michel, qui commente : « Sans ces images-là, moi, je serais en prison aujourd’hui« .

Update 27/11/20 : une nouvelle vidéo filmée par un voisin apporte un autre éclairage sur cette intervention à la violence inouïe.

Enquête ouverte pour « violence »

Gérald Darmanin a demandé au préfet de police de « suspendre à titre conservatoire les policiers concernés« , comme il l’a écrit dans un tweet. Il a précisé que l’IGPN a été saisie dès mardi, un jour avant que la vidéo sorte sur les réseaux sociaux. Les policiers font l’objet d’une enquête du parquet de Paris pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « faux en écriture publique ».

Il faut comprendre que si la loi « sécurité globale » était en vigueur, il aurait été illégal de diffuser cette vidéo aujourd’hui. Une « Marche des libertés contre les lois liberticides » est organisée samedi à 14h dans toute la France.

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