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8 janvier 2020

Vers la fin de l’élitisme de Boiler Room ?

par Marthe Chalard-Malgorn

La légende de la techno de Détroit, Carl Craig, semble s’être réapproprié, non sans ironie, le concept de Boiler Room. C’était le 29 novembre dernier, au festival Polaris en Suisse. Carl Craig devait faire revivre son pseudonyme Paperclip People, joué une seule fois en 1999 à San Francisco. Mais entre génie ou malaise, notre cœur balance. Masque de ski sur le nez, énorme manteau en fourrure sur le dos, micro à portée de bouche façon club de village, service champagne et surtout harem de filles en keytars qui nous renvoie immédiatement au clip de Robert Palmer, « Addicted To Love« , bref, tout ça sent la farce à plein nez.

Supprimée des réseaux sociaux de la chaîne, une copie de la vidéo a quand même été mise en ligne. Les réactions des internautes oscillent entre amusement et insurrection. Pourtant, techniquement, le set n’est pas si mauvais et la musique de bonne facture. Alors quel message faudrait-il y voir ? Une forme de dénonciation de la starification du DJ ? Ou de l’élitisme de Boiler Room et de certains clubs qui cultivent l’entre-soi plutôt que l’esprit fédérateur de la fête ? Peut-être que tout ce cirque serait pour désacraliser Boiler Room et désamorcer le sérieux qu’entoure les sets des artistes qui y jouent (sinon, pourquoi l’avoir supprimé ?) Ou bien tout simplement un énorme délire de l’artiste ? Vous avez deux heures.

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