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Violences sexuelles dans la musique : Mediapart révèle 2 grandes enquêtes accablantes

Medi­a­part a pub­lié hier soir un dossier de deux enquêtes : “Musique: l’industrie qui n’aimait pas les femmes” et “Vio­lences sex­uelles: à Stras­bourg, le patron du label Deaf Rock mis en cause”. Menées sur la base des témoignages récoltés par l’ini­tia­tive #Music­Too, ces enquêtes révè­lent des faits acca­blants de sex­isme et d’har­cèle­ments sex­uels envers les femmes dans l’in­dus­trie musicale. 

Cyber­har­cèle­ment, attouche­ments, blagues déplacées, abus d’in­flu­ence et de pou­voir… Dans son enquête “Musique: l’industrie qui n’aimait pas les femmes”, Medi­a­part com­pile des témoignages anonymes, rela­tant des faits de vio­lences sex­istes et sex­uelles qui touchent toutes les strates de la fil­ière musi­cale, dans toutes les villes et dans tous les styles musicaux.

 

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302 témoignages

L’en­quête tire ce con­stat : “La pré­car­ité des répon­dantes saute aux yeux : nom­bre d’entre elles sont sta­giaires, ser­vices civiques, inter­mit­tentes en quête de tra­vail, dans un milieu où la con­cur­rence est rude et où il est dif­fi­cile de se faire une place. L’épidémie de Covid-19 a encore frag­ilisé ces pro­fes­sions.” Emmanuelle Piet, prési­dente du Col­lec­tif fémin­iste con­tre le viol, explique à Medi­a­part : “Ce ne sont pas des filles qui sont con­nues, qui ont des hauts salaires, qui se font agress­er. Là, on a plutôt affaire à des gens qui décou­vrent le monde du tra­vail et à qui on explique qu’en fait, c’est comme ça que se passe le boulot.”

Ce ne sont pas des filles qui sont con­nues, qui ont des hauts salaires, qui se font agress­er.” Emmanuelle Piet, prési­dente du Col­lec­tif fémin­iste con­tre le viol

Ces réc­its com­pilés ici font par­tie des 302 témoignages envoyés au col­lec­tif français et anonyme #Music­Too, qui a mené du 18 juil­let au 30 sep­tem­bre 2020 une cam­pagne de récolte de témoignages. Cer­tains de ces témoignages ont déjà été mis au ser­vice d’enquêtes jour­nal­is­tiques, comme celle du média Street­Press qui en pub­li­ait une en octo­bre dernier sur le rappeur Retro X, accusé d’agressions sex­uelles par huit femmes.

 

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Un patron de label de rock strasbourgeois dans le viseur

La sec­onde enquête pub­liée hier par Medi­a­part, réal­isée con­join­te­ment avec Rue89 Stras­bourg, se penche sur les réc­its “des com­porte­ments déplacés, voire vio­lents, à car­ac­tère sex­uel, qui se seraient pro­duits entre 2015 et 2019 : pro­pos sex­istes, drague répétée, bais­ers décrits comme for­cés, rela­tions sex­uelles où le con­sen­te­ment ferait défaut, de la part de Julien Hohl, 36 ans, fig­ure emblé­ma­tique d’un label qui fait référence dans le rock indé français, salué par la presse et qui a acquis une notoriété nationale.” Julien Hohl est le patron et cofon­da­teur du label stras­bour­geois Deaf Rock.

Ces enquêtes, dont l’ac­cès est réservé aux abon­nés, sont à lire sur mediapart.fr.

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