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11 février 2025

34 000 artistes alertent sur les dangers de l’IA

par Oumeyma Aouzal

Le Sommet pour l’action sur l’IA a battu son plein à Paris ces 10 et 11 février. Mais d’autres voix se font entendre en parallèle : celles de plus de 34 000 artistes et créateurs qui tirent la sonnette d’alarme. Auteurs, musiciens, écrivains, dessinateurs, réalisateurs… Tous dénoncent une menace de plus en plus palpable : l’utilisation de leur travail par les IA, sans leur consentement et sans rémunération.

Le sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle se termine à Paris. En parallèle de ce rassemblement pour débattre sur l’IA, 34 396 artistes et créateurs ont signé une tribune pour défendre leurs droits face aux défis de cette technologie.

 

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Parmi les signataires de cette tribune coup de poing, des figures majeures comme Jean-Michel Jarre, Catherine Ringer, Jean-Jacques Goldman, Patti Smith et bien d’autres. Leur message est clair : l’intelligence artificielle, aussi fascinante soit-elle, ne doit pas devenir une machine à piller le talent humain.

 

« Dans la longue histoire du rapport entre art et technologie, de l’imprimerie au streaming, jamais une innovation n’avait eu la capacité de remettre en cause le principe même de la création humaine » 

 

Le problème ? Les IA, nourries par des millions d’œuvres artistiques, absorbent des années de travail sans que les auteurs originaux touchent le moindre centime. Une étude menée par la Sacem et la Gema en janvier 2024 estime que les pertes pour les créateurs pourraient atteindre 2,7 milliards d’euros d’ici 2028. D’autant plus que, selon les prévisions, la musique générée par IA pourrait représenter 20 % des revenus du streaming et 60 % des bibliothèques musicales d’ici quelques années.

Les artistes dénoncent un système où leur voix et leur style sont copiés à l’infini, par des machines qui s’améliorent chaque jour. Certains morceaux d’IA envahissent déjà les plateformes de streaming, parfois supprimés, mais souvent tolérés. Des comédiens de doublage voient même leurs propres voix recréées sans qu’ils aient donné d’accord.

On se souvient du track baptisé ‘Heart on My Sleeve’, où l’on pouvait entendre les voix générées par une IA des deux chanteurs canadiens Drake et The Weeknd. Le titre fut posté sur les plateformes de streaming, puis rapidement supprimé par Universal Music Group pour violation de droits d’auteur. Mis en ligne sur tiktok par un certain Ghostwriter977 en 2023, la vidéo comptabilise trois millions de ‘j’aime’.

À lire sur Tsugi.fr : On a fait ces portraits de DJs avec une IA, dans le style des grands peintres

 

Les grandes organisations d’artistes et d’auteurs – Sacem, Adami, Scam, SGDL, Spedidam – soutiennent ce mouvement et appellent à un cadre juridique clair qui garantirait un juste équilibre entre progrès technologique et respect des créateurs. L’objectif ? Faire en sorte que l’IA ne devienne pas un prétexte à l’exploitation gratuite des œuvres existantes.

Le débat est lancé. Reste à voir si les décideurs politiques et les géants de la tech’ prendront en compte cette mobilisation lors du sommet pour l’action de l’IA… Ou pour les prochains. Une chose est sûre : les artistes ne comptent pas se laisser effacer par la technologie et certaines de ses supposées avancées.

 

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