12 mars 2025

On a appelé Myd, qui crée son album en live sur Twitch 24h/24 | INTERVIEW

Allô Myd ? Ici la vraie vie ! Le producteur est en livestream non-stop sur Twitch depuis quelques jours, pour (re)composer son album, qu’il avait bouclé avant de perdre son disque dur (classic sh*t). On a passé un coup de fil à Myd sur sa ligne spéciale, en direct donc, entre deux sessions de prod et un DJ-set.

par Oumeyma Aouzal et Siam Catrain

Notre objectif, prendre des nouvelles et voir s’il tenait encore debout après une semaine de livestream non-stop sans interruption. Spoiler : Myd est toujours là, en pleine création. Et il nous raconte comment il a transformé la perte de son disque dur en un challenge d’improvisation musicale.

Rappel des faits : Myd avait bouclé son nouvel album… Jusqu’à ce que le drame survienne. En voyage, il perd son sac contenant le disque dur avec toutes ses productions à l’intérieur. Plutôt que de sombrer dans le désespoir, il décide de tout refaire en une semaine : en direct, avec le soutien de ses potes, de ses fans et de quelques suggestions totalement absurdes des spectateurs.

Résultat ? Une semaine de pure improvisation entre sessions de prod, invités surprise et bruitages de jungle soufflés par le chat Twitch. On a donc profité de cette hotline improbable pour lui demander comment il survivait à cette aventure, ce qu’il retenait de l’expérience. Et surtout, s’il avait enfin retrouvé son disque dur (spoiler : non).

Capture écran du live Twitch de Myd

__________

Qu’est-ce que tu retiens de cette expérience ? Est-elle traumatisante ?

Je ne l’ai pas du tout vécu comme un traumatisme, au contraire. Bien sûr, il fallait bosser sur les morceaux, mais tout ce que cette semaine a apporté à côté est assez génial. Ce que je retiens surtout, c’est qu’un élément négatif peut être transformé en quelque chose de positif. Et puis je réalise que ma vie en studio, mon quotidien, intéressent bien plus de monde que je ne l’imaginais.

On a vu du monde passer dans ton studio pour te prêter main-forte. Il manquait qui, à part ton disque dur, pour changer la donne ?

Difficile à dire ! Justement, cette semaine a prouvé qu’on ne sait jamais qui va apporter quoi. Chaque rencontre, chaque soirée, chaque DJ set… tout ça influence les morceaux d’une manière ou d’une autre. Ce qui vient du public ou des artistes peut complètement modifier la direction d’un track. Tout est matière à création.

Si tu devais sampler un moment du live que tu as vécu jusqu’ici pour en faire un track, ce serait lequel ?

J’ai un super souvenir du set de Jersey, qui était là dès la première soirée. Il y avait encore la machine à flammes, contrôlée par le chat, qui envoyait des flammes jusqu’au plafond. Ce moment était dingue ! Ça m’a donné une grosse impulsion d’énergie, une vraie ambiance club et nuit. Malheureusement la machine a pris feu le lendemain, pendant le set de Pedro… Du coup je garde le souvenir de Jersey, c’était une impulsion d’énergie pour la semaine.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Myd (@mydsound)

Passer des DJ sets aux sessions studio dès le matin, ça doit être intense. Comment tu tiens ?

Dans le fond, ça ne change pas tellement de ma routine habituelle : je passe déjà énormément de temps en studio. La vraie différence, c’est de ne pas en sortir pendant une semaine entière ! Mais c’est loin d’être désagréable car au final, les gens sont venus à moi. D’habitude je pars en DJ set le week-end, là tout s’est déroulé au studio… C’est excellent.

Quand un spectateur te propose une contrainte créative en direct, tu joues le jeu, ou tu fais semblant de ne pas voir ?

Je ne regarde pas le chat et je ne vois pas non plus le nombre de viewers, pour éviter d’être influencé. Par contre, j’ai une petite imprimante qui me transmet des messages et une ligne téléphonique où les gens peuvent m’appeler… Comme on le fait là !

Capture écran du live Twitch de Myd après deux jours de live

Les spectateurs ont donc vraiment pu influencer certains morceaux ?

Oui, c’était même l’un des objectifs de la semaine : ouvrir le studio et permettre aux viewers d’avoir un impact. Par exemple sur le morceau inspiré de la jungle qu’on a fait avec Antoine Bourachot, quelqu’un nous a suggéré d’ajouter des bruits d’eau. C’était une très bonne idée, et ça a apporté une ambiance en plus au track. C’est toujours intéressant d’avoir des retours extérieurs sur ton processus créatif.

On en est où, dans les tracks que tu as prévu pour ton album ?

J’ai bien avancé ! Il y a eu plein de moments incroyables pendant ce live, mais l’objectif restait avant tout de finir ces morceaux. Et oui, je suis dans les temps ! Ce soir, je dois rendre les tracks à Pedro Winter pour qu’ils puissent les sortir demain à 21h.