Ahadadream : héritage pakistanais, avant-garde londonienne et FIFA
Connaissez-vous des artistes électroniques de la scène sud-asiatique ? Tsugi vous fait découvrir l’une de ses figures de proue : Ahad Elley, plus connu sous son nom de scène Ahadadream. Validé par Laurent Garnier, ce DJ et producteur mêle les influences de ses origines pakistanaises avec l’énergie de la musique club UK.
Pour Ahadadream, la musique n’a pas toujours été une vocation. En grandissant dans une famille pakistanaise immigrée à Londres, elle était un passe-temps plutôt qu’un projet de vie.
« Musique était censée être un hobby pour moi. Mes parents voulaient que je fasse des études, que je trouve un bon emploi », raconte-t-il pour Mixmag.
Les tournants décisifs pour Ahad Elley sont sûrement son passage comme employé chez Boiler Room et sa résidence sur la BBC Asian Network. Ces plateformes n’ont pas que renforcé sa crédibilité dans la musique, mais ont surtout permis à ses parents de comprendre que sa passion était plus qu’un simple passe-temps.
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Ahadadream, un amour inconditionnel des drums
Ahad Elley ne se produit pas seulement derrière les platines, mais aussi derrière les boutons du studio. Un track d’Ahadadream, on le reconnaît tout de suite. Pour distinguer sa patte, c’est tout simple : il faut tendre l’oreille du côté des percussions.
Héritées de la musique folk pakistanaise, les drums sont tordues et reconfigurées. Des rythmes de tabla et de dhol, emblématiques de la musique de son enfance, s’entrelacent avec une basse puissante, des beats de grime et des sonorités venant de l’amapiano et du gqom sud-africain. Besoin d’un exemple ? On vous laisse écouter « Dhol » et « Tabla GQOM« .
More Time Records et Dialled In, fruit de l’union Sam Interface/Ahadadream
Depuis 2017, Ahadadream co-dirige le label More Time Records avec Sam Interface. La signature sonore du label ? Tout simplement la leur : une fusion percussive avant-gardiste qui traverse les continents. Des rythmes du Ghana, de Trinidad, d’Arabie Saoudite, de RDC et d’Afrique du Sud s’imbriquent avec une énergie brute made in UK, oscillant entre bass music, afrobeats, UK funky, grime et techno. Sous le nom More Time Records, ils ont signé Mina, Dismantle, Zed Bias, DJ Polo ou Bryte et séduisent quelques grands noms comme Ben UFO, Four Tet ou Skream.
Comme si être producteur, DJ et boss de label n’était pas suffisant, ils ont lancé en 2021 le projet Dialled In. Ils y célèbrent la culture et la musique sud-asiatique en organisant des événements allant d’une Boiler Room au Pakistan à une résidence artistique au Népal. En 2024, Dialled In donne même naissance à une soirée aux allures de festival. Le 7 septembre dernier, ils ont pris d’assaut The Cause à Londres, accompagnés (entre autres) de Sidd, Skeptic, Naina, Gracie T et OG SHEZ.

© Programmation de la soirée Dialled In à Londres le 7 septembre
Si son EP, Homecoming, sorti en 2022, l’ancre définitivement en précurseur de la scène électronique, c’est le titre « Taka », composé en collaboration avec Skrillex et Priya Ragu, qui le fait connaître auprès du grand public. Fun fact : le track figure même dans la playlist d’EA Sports FC25 (FIFA pour les intimes).
Une dernière consécration ? Un de ses titres, « Piano Skank », a été sélectionné par Laurent Garnier pour sa dernière compilation « fabric Presents Laurent Garnier : Into The Low-end (Mixed) ». Rien que ça.