Un jour à Peacock Society, new look | LIVE REPORT

par | 16 07 2025 | live report, news

Peacock Society était de retour ces 11 et 12 juillet pour tous les fous-folles de sons qui tapent et pour la foule de headliners. Ciao le parc floral, bienvenue à l’Hippodrome Paris-Vincennes pour un nouveau format. Comme chaque année, on a voulu voir ce que ça donnait. On raconte.

Ses scènes où défilent les plus beaux noms de la musique électronique, ses subs défiant le calme de Vincennes, cette moiteur grisante de la teuf… Peacock Society nous avait manqués. À l’intérieur de l’Hipprodrome, le format du festival XXL en plein air et s’installe sur un terrain de jeu de 40 000m2. Mastock.


Il est bien tôt ! Exactement 17h30 quand on débarque devant le backtoback de Belaria et Olympe4000 sous le cagnard de l’Hippodrome Paris-Vincennes. Les deux boss de label (respectivement Binding System et Adrenaline Quality) se connaissent bien et ont déjà joué à deux. Alors on se fait confiance, on mêle les influences, on s’installe sur des terrains d’entente. Mélodies vénéneuses, kicks gras, samples de voix à foison : dont « Hollywood » de Madonna (originalement composé par Mirwais) sur une prod bien acid.

Un set qui vient du club EBM en passant par l’italo-disco, jusqu’à une presque-rave. Les basses tremblent dans nos bustes, ayé la soirée est lancée. Il fait si chaud que le public est arrosé au jet d’eau. Pas encore 19h, ressenti 2h : Belaria et Olympe4000 lâchent leur track tout neuf ‘Midnight Freaks’, extrait d’un EP commun prévu pour septembre.

Figure discrète de l’underground japonais, Yousuke Yuk1matsu s’est fait un nom à l’international en 2025. La faute à un passage chez Boiler Room en début d’année, qui a créé un phénomène et l’a fait changer de dimension. Depuis toujours, le Japonais ajuste les liens entre les styles, free jazz, metal, trance, noise, électronique tendance The Prodigy, gabber. Alors on attendait son set à Peacock Society : en effet Yousuke Yukimatsu mixe des genres éloignés avec la même intention, l’énergie à bloc dès l’entrée. Et les basses rentrent dans nos os.

Quelques bons choix : The Detroit Experiment, Jordan Nocturne, Nick León & Luc Duran, STLTH (il a aussi joué du Diplo ou Rustie) mais c’est souvent trop inégal. On pouffe sur le remix techno-club de ‘Wannabe’ des Spice Girls, notre adolescence dit merci pour le sample de voix de Kelly Rowland sur ‘Dilemma’… Mais faire un trio enchainé Swedish House Mafia – techno hardcore parpaings et bruit de chantiers – « Marea… we’ve lost dancing » de Fred again.. et The Blessed Madonna… On se retient d’appeler la police.

Serait-ce finalement ça, la vraie liberté ? Soit ça, soit Yousuke Yukimatsu a mixé tout avec n’importe quoi. Il clot son set sur ‘Black Poppies’ d’Underworld, l’hommage est mignon.

Car c’est Underworld qui enchaine sur la grande scène. Un nom que les moins de vingt ans peuvent ne pas connaître. Pourtant le duo Gallois est un pilier des musiques électroniques, bien au-delà du Royaume-Uni. Cela faisait 11 longues qu’Underworld n’avait pas joué en France ! Encore un joli coup réalisé par Peacock, pour nous offrir rien d’autre que la légende.

Là, on assiste à une leçon de live électronique. C’est vénéneux, Karl Hyde déclame des versets inaudibles qu’on absorbe malgré tout comme une parole d’Evangile, il enchaine les pas de danse chaloupés comme s’il avait 15 ans. Le duo gère les moments de tension, on ne décroche pas même une seconde. Du travail bien fait pour un moment inoubliable.

L’occasion de célébrer un anniversaire : celui de l’immense succès « Born Slippy » sorti en 1995, son de l’été 1996. (C’est donc pour ça qu’il y avait autant de +50 ans dans le public.) Un track également présent dans l’illustre BO du Trainspotting de Danny Boyle… Le son d’une génération, sans galvauder l’expression). On fête donc avec eux les 30 ans du track : quand résonnent les premières notes, une armée de téléphones se lève dans la foule. Motif de satisfasfacrion : les très bonnes refs culturelles circulent encore.

Underworld a profité de son passage à Peacock Society pour nous livrer un très grand live de musique électronique, un live en technicolor, captivant autant que libérateur. Alors que leur concert s’achève, dans le public autour de nous les câlins s’enchainent. Et on comprend amplement.

Après un rapide passage de Skin On Skin et Olympe 4000, vient le tour de l’inséparable duo à la scène comme à la ville, Brutalismus 3000. Les Allemands sont venus offrir ce que tout le monde était venu chercher devant la grande scène : de la vitesse et des kicks imposants. C’est la foire, on peut se défouler et suer de nouveau. Moment d’émotion innattendu qui monte en nous lorsqu’ils jouent live « badthiings (rip avicii) »…

Pour le reste Victoria et Theo alterne entre des tracks au kick lourd pour se poser au fond du temps, et du gabber de kermesse supplément sifflets de carnaval. Des sons de débiles, et ce n’est pas pour nous déplaire.


Bilan du jour ? Très bonne première journée-soirée dans ce nouveau format de Peacock Society à l’Hippodrome Paris-Vincennes, en 17h-minuit. On aurait voulu être là, le lendemain, pour voir le festival du paon se déployer sur 4 scènes au lieu d’une… Et pour découvrir une programmation monstre avec entre autres Vel, Kaba & Hyas, Nene H, Joy Orbison, Pureblast, DJ Travella, Charlotte de Witte ou encore Ki/Ki.

Merci Peacock : t’étais super, cette année encore !

Meilleur moment : en découvrant que Peacock Society a décidé d’interdire aux festivaliers d’être torse nu pendant l’événement. Pas de gormiti, de sueur non-sollicitée ou de différence de traitement. On salue l’initiative

Pire moment : « pire » est un bien grand mot, mais la deuxième moitié du set de Yousuke Yukimatsu était bien trop incohérente pour nous.

On vous laisse avec notre résumé vidéo de la soirée ::