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© raphael.chene
15 juillet 2024

Peacock Society 2024, au Parc Floral comme à la maison | LIVE REPORT

par Tsugi

Cette année, Peacock Society était de retour au Parc Floral pour une teuf nationale en format warehouse. Tsugi vous raconte ce retour à la maison mémorable.

Par Marion Sammarcelli 

 

Ce n’est pas du tout ainsi que l’édition 2024 du festival parisien Peacock Society aurait dû se passer. Il faut être honnête, l’organisation a essuyé quelques difficultés cette année : devoir réduire la durée du festival de deux à un jour, ou encore changer de lieu et d’horaires à trois semaines du début des festivités… À qui la faute ? Les Jeux Olympiques évidemment. Mais qu’importe, il a fallu rebondir.

Alors, terminé le format diurne et l’ambiance plein air bucolique du parc de Choisy. Cette année, c’était back to the rave et warehouses enfumées. Cinq ans après, Peacock Society n’avait d’autre choix que de réinvestir le parc Floral pour notre — et votre — plus grand plaisir.

Finalement, pour la veille du 14 juillet, c’était comme une teuf nationale tout ce qu’il y a de plus normal, à la maison, à une différence près : ça n’était pas ton pote un peu trop éméché qui mixait. Mais c’était Skrillex, Marlon Hoffstatd, Jyoty, Sama’ Abdulhadi et plein d’autres — supers — artistes connu(e)s à l’international comme dans notre terrain national.

 

Peacock Society

© raphael.chene

Peacock 2024, pour faire trembler les murs

La particularité d’une warehouse par rapport à un format open air, c’est qu’il y a des murs à faire trembler (logique). Et ça tombe bien, parce qu’à Peacock Society, il n’y en n’avait pas une, bien mais deux : la ‘Warehouse stage’ et la ‘Squarehouse stage’. Qui ont, évidemment, chacune hérité d’un line-up aux petits oignons. Mais il y avait surtout un DJ et producteur international très attendu : parlons-en directement : l’Américain Skrillex qui, dans les années 2010, s’imposait comme le patron du dubstep commercial.

Aujourd’hui il revient métamorphosé, dans un style plus underground prenant à la scène UK (bass music, break beat, 2-step garage) tout en y injectant les voix et sonorités — parfois — stridentes propres à son dubstep originel. La foule a tout de suite adhéré. Dans une Warehouse stage teintée de rouge, Skrillex a envoyé sa nouvelle discographie (‘Rumble‘, ‘TAKA‘ …), son ancienne (‘Bangarang‘) et des tracks qui ne lui appartiennent pas comme le ‘flight fm‘ super efficace de Joy Orbison. Par contre, non, Fred Again.. et Four Tet n’ont pas passé de tête… Dommage.

 

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Juste avant le DJ-set fort en décibels de Skrillex, on a eu un coup de coeur. Il s’agit de Jyoty. Avec elle, nous sommes passés par tous les univers entre UK garage, afro beat, house et même pop. Car oui, on le répète cet été sera un Brat summer : ça a été un régal quand elle a passé le fameux ‘Club classics‘ de Charli xcx. Évidemment, les lasers revêtaient un puissant vert fluorescent. Puis, cette onzième édition de Peacock Society au parc Floral a aussi été marquée par des closings d’exception dans la Warehouse stage comme dans la Squarehouse stage. Entre Sama’ Abdulhadi et ÂMD (Âme + Marcel Dettmann), ça a été compliqué de choisir.

Alors, nous avons vogué entre les deux. Car oui, les deux scènes communiquaient. Bien qu’il s’agissait de deux ambiances différentes : techno
punchy et trance pour la DJ palestinienne ; classiques de la house et de la techno pour le duo (d’une soirée) allemand, c’était explosif. Les murs ont bel et bien tremblé.

Peacock Society

Lacchesi et Mac Declos© raphael.chene

Expériences immersives

Si il y a bien une scène qu’on a squatté de A à Z, c’est la ‘Circlehouse stage’. Le concept ? Une scène à 360º dans une serre du parc Floral et des artistes submergé(e)s par le public. Au niveau de la programmation, c’était un sans faute. La scène a bouillonné — littéralement — toute la nuit. Nous avons adoré nous échauffer sur la folie et l’univers rave de Laze qui a su nous surprendre en enchaînant les transitions.

Mais, le peak time, ça a sûrement été le live de Jersey qui se prêtait extrêmement bien à l’exercice du 360º. Sur leurs machines conçues par Xavier Garcia aka Hackin’Toys (dont on vous a déjà parlé par ici), éclairées frénétiquement par des lampes de chevet, les compères ont enchaîné les tracks techno et ghetto avec des passages souvent rappés. Une réussite.

Vous l’aurez compris : cette année, aucun(e) artiste n’avait le temps. Et encore moins Teki Latex -qu’on avait croisés la veille aux Nuits Secrètes dans le Nord. Invité à jouer pour la première fois à Peacock Society en 11 ans, il avait une seule idée en tête : en découdre. Vêtu de sa plus belle —et bariolée— chemise ‘Game Boy’, il est passé par tous les styles musicaux, en distribuant de l’amour au public.

Il n’y a évidemment que lui pour ouvrir son set sur 13 Block, passer par de la hard house, du hard groove, de la rave et de la ghetto tech, puis finir sur Céline Dion. Pour terminer en beauté, nous avons adoré voir le jour se lever sur le back to back des acolytes Lacchesi et Mac Declos habités par leur groove pur et dur, puis animés par une complicité sans faille. Seul point négatif ? On a failli se transformer en plante tropicale et ne jamais quitter cette serre.

Peacock Society

horsegiirl / © Geoffrey Hubbel

Ambiance bon enfant Peacock Society Peacock Society

Il existe une règle d’or en festival ou club : si tu es un(e) artiste qui parvient à faire danser un(e) artiste qui n’est pas venu ici pour jouer, tu as tout gagné. C’est exactement ce qui est arrivé à la Néerlandaise (et anglaise d’adoption) Jyoty pendant son closing. En sachant pertinemment que GЯEG se trouvait derrière elle, elle n’a pas manqué de mettre du bouyon pour terminer son set. Chose que le DJ et producteur a visiblement apprécié, si on en croit la story qu’il a posté sur Instagram dans la foulée.

C’est ce genre d’anecdote qui fait que Peacock Society se vit comme un festival bon enfant, sans prise de tête. Sans exagérer, nous avons vu — très exactement — 12 000 sourires dans la foule. Sourires qui se sont d’autant plus étendus devant les sets multi-vitaminés, quasi-kermesse, de horsegiirL (mais comment fait-elle pour respirer sous ce masque ?) et Marlon Hoffstatd.

Résultats des comptes : on a eu le fameux ‘My Barn My Rules‘, des remixes en veux-tu en voilà… Comme le tant-attendu ‘Day’N’Night‘ de Marlon Hoffstatd — qui assume de plus en plus son alias DJ Daddy Trance —, deux versions de ‘Sandstorm‘ de Darude et une pyramide humaine qui a failli donner encore plus de boulot à la Croix Rouge.

Le pari est réussi. On y retourne l’année prochaine ?

 

Meilleur moment : Voir le jour se lever sur le set de Lacchesi et Mac Declos. Priceless.

Pire moment : Transpirer des seaux d’eau dans la Circlehouse stage

 

Par Marion Sammarcelli

 

 

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À lire également sur Tsugi.fr : Beauregard : sous le ciel normand, l’effervescence collective 
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