Dans un post Instagram, le collectif de house et techno égyptien Yalla Techno pointe du doigt le parasitage des cabines DJ dans les soirées. Avec un bémol — il impute la faute les femmes uniquement.
« Faut-il bannir les femmes de l’espace DJ ? ». Dans un post publié ce 8 juillet sur Instagram, Yalla Techno, un collectif de techno et house égyptien, pointait du doigt le comportement supposé des femmes — dans leur généralité — lors des soirées électroniques. « Récemment, bien trop de femmes se précipitent pour danser, filmer et s’accrocher au DJ juste pour les caméras » peut-on lire dans la légende du post.
Un contenu qui a suscité un backlash, à raison. Pourquoi se concentrer sur la population féminine, tout en reprenant des clichés et facilités sexistes — les femmes stupides qui se dandinent pour un peu d’attention — alors que le problème bien réel de l’envahissement des cabines DJ concerne tous les genres ? Une affirmation misogyne, une sortie lunaire qui élude en plus, les situations auxquelles les femmes (artistes ou public) sont elles-mêmes confrontées.

Une industrie qui instrumentalise les femmes
Dans un commentaire laissé sous le post, la DJ Shay de Castro rappelle -à juste titre : « Ce qui est réellement dingue, c’est que je me sois fait attoucher alors même que je mixais devant des centaines de personnes. Nous devrions plutôt garder ces hommes dangereux loin de la cabine ». Dans un registre voisin, rappelons le témoignage de la DJ Paloma Colombe, qui avait dû faire face à des insultes, des marques d’irrespect et globalement un sentiment d’insécurité permanent.
Un autre commentaire, celui de @losless_official, rappelle la réalité structurelle de la situation : « Pourquoi ne pas plutôt parler des promoteurs qui instrumentalisent la présence des femmes derrière le DJ pour faire des vues. N’oublions que nous parlons d’une industrie qui instrumentalise la présence et les corps féminins pour attirer l’attention. »
Le sujet en lui-même — le parasitage des DJs par le public — mérite d’être posé, mais uniquement si on inclut l’entièreté de la population. Les hommes ne sont pas en reste pour créer des situations déplaisantes.
Est-il donc vraiment pertinent, pour le collectif Yalla Techno, d’avoir choisi cet angle ? Sans l’ombre d’un doute, non — et il faut bien dire que cela interroge. Est-ce un clickbait, soit un post volontairement provocateur pour faire réagir ? Après tout, un badbuzz reste un buzz.