Bonnie Banane, Gaettson, Keroué x Jeanjass… Les projets de la semaine
Aujourd’hui c’est vendredi. Et comme tous les vendredis chez Tsugi, on fait notre petite sélection des projets de la semaine. De la French Touch de Gaettson, au rap de Keroué ou Baloji, en passant par la pop de Dana Gavanski, les guitares de Khruangbin, le sitar d’Anoushka Shankar et le post-punk de Technopolice, on a même mis de la variet’ avec l’album-hommage pour Polnareff… Et parmi tout ça, on n’a évidemment pas oublié la seule et unique Bonnie Banane.
Dana Gavanski – LATE SLAP
En 2021, Dana Gavanski perd sa voix. Pendant plus d’un an, la chanteuse canadienne apprend à la retrouver. Ce long et douloureux chemin s’est avéré être une porte d’entrée vers une autre facette de son art qui se reflète dans ce nouvel album. LATE SLAP, c’est quand la réalité et la brutalité de la vie vous frappent en pleine face. En introduction « How To Feel Uncomfortable », la chanteuse livre son mode d’emploi pour se sentir mal à l’aise. Entre deuil, anxiété, relation aux images et aux autres… Dans cet album, Dana Ganvanski explore la négativité et trouve en elle une façon de se libérer.
Gaettson – Monolith
Que diriez-vous d’un retour en arrière, époque prime de la French Touch ? C’est ce que nous promet Gaettson dans son nouvel EP. Entre un DJ Mehdi et un French 79, complètement remanié à la sauce Gaettson, Monolith sonne comme un voyage dans les souvenirs d’adolescence du jeune producteur. Autant dire que la mission est réussie, on se sent pris dans cette nostalgie, et dans l’insouciance de la jeunesse.
Keroué x JeanJass – SCOPE
À part le rap, l’autre passion de Keroué est le golf. L’album s’ouvre d’ailleurs sur un homme s’exclamant : « Salut ! Utilisez-vous un Rangefinder [loupe utilisée au golf pour définir la portée du trou] ? Je vois que vous l’utilisez correctement, je vais vous montrer comment l’utiliser parfaitement« . Voilà le thème de cet album partagé entre Keroué et JeanJass. Les deux rappeurs vont dans la précision. Ils ne se contentent pas d’un ‘petit’ rap sans vie ni fond. Leur flow est soigné, dans un rap concis. Sur des instru angoissantes les deux rappeurs, parfois trois quand Caballero les rejoint, lient leurs voix et leurs cerveaux pour ne faire plus qu’un. Cet album est clairement un trou-en-un du rap : on rentre direct dedans, l’utilisation du Rangefinder est parfaite.
Various Artists – Il était une fois Polnareff
Cette année, on fête les 80 ans de Michel Polnareff. Pour l’occasion, douze artistes d’univers et générations différents se sont réunis pour une série de reprises. La consigne était simple : ‘faites ce qu’il vous plaît’. De « Mes regrets » repris par Indochine au piano-cordes et voix traînante de Sirkis, en passant par l’émouvant et épuré « Qui a tué grand’ maman ? » par Pomme, puis Laurent Voulzy sur un « Bal des Laze » mélancolique. Ne vous inquiétez pas, l’incontournable « Love Me, Please Love Me » est bien gardé, repris par Catherine Ringer. Rien que ça !
La chronique complète à lire juste ici !
Anoushka Shankar – Chapter II: How Dark It Is Before Dawn
Avec cet EP, Anoushka Shankar révèle le deuxième chapitre d’une trilogie entamée en octobre dernier avec Chapter I: Forever, For Now. Pour ce chapitre deux, on retrouve les sons flottants et hypnotisants auxquels la musicienne nous a habitués, mais dans une résonnance encore plus vaste que la première fois. Complétement instrumental, la joueuse de sitar nous baigne dans ses échos et sonorités proches de l’ambient. Une chose est sûre : après avoir plongé dans l’univers d’Anoushka Shankar, difficile d’en ressortir indifférent.
Baloji – Augure
Ancien rappeur belge, Baloji ne compte certainement pas être réduit à cela. En 2023 il sort son premier long-métrage, Augure, comptant l’histoire d’un jeune homme en voyage au Congo, son pays natal. Après avoir remporté le prestigieux prix de Nouvelle Voix de la sélection Un Certain Regard à Cannes, Baloji en sort la BO. Mais comme son créateur, cet album ne veut pas être réduit à sa fonction première. Voyez-le plutôt comme une extension du film. Tour à tour, les chansons explorent les points de vue des quatre personnages, donnant encore plus de profondeur à l’œuvre de Baloji.
Alors après avoir regardé le film, on ne peut que vous conseiller de l’écouter.
Technopolice – In Your Pocket
Difficile de se dire que Technopolice vient tout droit de Marseille, tant le groupe a ce petit air des grands moments du punk-rock anglophone. Influencé par ses ainés IDLES, Parquet Courts, Amyl & The Sniffers ou encore The Hives, les quatre jeunes de Technopolice content leur vie de Marseillais dans un post-punk qui décoiffe. Sans essayer de se revendiquer politique, ou porte-parole, Charles, Jules, Léo et Zacharie affirment « placer une caméra dans leur quotidien« . Qui a dit que Marseille ne pouvait pas être punk ?
Khruangbin – A LA SALA
Par Brice Miclet dans le Tsugi 169
A la sala, quatrième long format, synthétise la richesse des esthétiques du groupe. Adeptes du « less is more », le guitariste Mark Speer, la bassiste Laura Lee Ochoa et le batteur DJ Johnson peuvent dépeindre, en quelques notes, les ambiances désertiques qui entourent leur terre natale, naviguer vers l’Asie du Sud-Est, emballer le tout dans des sonorités psychédéliques loin des clichés et revenir, tendrement à leur genèse sur le morceau « Caja de la sala ». […] C’est juste beau en fait.
Chronique complète à retrouver dans le Tsugi 169.
Bonnie Banane – Nini
Par Léa Crétal
On l’attendait comme le messie. Plus de trois ans après son premier album Sexy Planet, Bonnie Banane vient de dévoiler l’insaisissable Nini, second album cousu-main. Comme à son habitude, la chanteuse fait différemment : des autres, des conventions, du mainstream. Quand l’adage veut mettre les points sur les ‘I’, Bonnie, elle, les met sur les ‘J’ (‘Hop-là!’). Avec sa diction unique, ses mélodies ingénieuses et ses instrumentaux hybrides, elle crée un univers insaisissable, comique, sensible… et merveilleusement singulier. Produit en collaboration avec le producteur Monomite, ami de longue date de la chanteuse, et le multi-instrumentiste Janoya, Nini offre douze titres, plus inventifs les uns que les autres.
On y retrouve une Bonnie Banane toute en douceur avec les titres ‘The Nap Song’ et ‘Instant Karma’, mais aussi insurgée, avec le quasi-punk ‘Franchement’. Mention spéciale également au morceau ‘PMS’, qui aborde le thème des syndromes prémenstruels, et dont le sublime pont 100% R&B nous a mis les frissons (rien que ça). Notre coup de coeur revient toutefois à ‘Sacha’, pour ses rythmiques latines et sa déclaration d’amour à un être aimé, qui ne daigne plus répondre au téléphone.
De notre côté, lui parler, c’est tout ce qu’on souhaitait. Et c’est ce qu’on a fait : Notre interview avec Bonnie Banane est à retrouver dans le Tsugi mag 169, disponible dès maintenant.