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© Alice Hameau
3 avril 2024

Polnareff : album-hommage avec Indochine, Pomme, Catherine Ringer…

par Olivia Beaussier

Cette année, on fête les 80 ans de Michel Polnareff. Pour l’occasion, ce vendredi 5 avril, douze artistes d’univers et générations différents se sont réunis pour une série de reprises. Cet album tribute intitulé Il était une fois Polnareff est un cadeau. On est parti à la rencontre de ces nouveaux interprètes, l’occasion de revenir sur la carrière et surtout l’impact de Michel Polnareff sur la chanson française.

Quand on pose la question aux interprètes de cet album-hommage, « ça vous fait quoi d’être sur ce projet ? », la réponse est immédiate. C’est un honneur et personne n’a hésité une seconde avant d’accepter. Derrière une longue chevelure peroxydée et de larges lunettes de soleil, se cachent soixante ans de carrière rocambolesque et de chanson française. « On rend hommage à un monument de la chanson, qui a dû s’exiler, qu’on a oublié. Ce tribute est comme un rappel pour dire qu’il n’a jamais cessé d’exister » nous confie Malik Djoudi, qui ouvre l’album sur le mythique « Lettre à France » (déjà disponible).

Pour ce disque, la consigne était simple : ‘faites ce qu’il vous plaît’. BMG, éditeur de Polnareff, a laissé carte blanche aux artistes. Que ce soit dans le choix des chansons ou les arrangements. Alors oui, il manque des tubes, mais prenez ça comme une invitation à (re)découvrir de grands titres, cachées derrière les gros tubes à succès. De « Mes regrets » repris par Indochine au piano-cordes et voix traînante de Sirkis, en passant par l’émouvant et épuré « Qui a tué grand’ maman ? » par Pomme, puis Laurent Voulzy sur un « Bal des Laze » mélancolique. Ne vous inquiétez pas, l’incontournable « Love Me, Please Love Me » est bien gardé, repris par Catherine Ringer. Rien que ça !

 

Polnareff, un tribute intemporel

En 1989, dans le célèbre « Goodbye Marylou », Polnareff écrivait « Quand l’écran s’allume, je tape sur mon clavier Tous les mots sans voix qu’on se dit avec les doigts Et j’envoie dans la nuit un message pour celle qui Me répondra OK pour un rendez-vous« . Comment ne pas faire un lien direct avec nos relations contemporaines, parfois portées sur le digital ? Sur ce sujet, les interprètes sont unanimes : Polnareff était avant-gardiste. Lilly Wood and The Prick voit le chanteur comme « un des rares artistes dont la culture musicale décomplexée et éclectique a traversé les époques. » Dans « Radio » que reprend le duo (déjà disponible), MP critiquait une industrie musicale qui s’appauvrissait artistiquement. Un thème qui résonne aujourd’hui comme une litanie.

Dans la fin des années 60, Polnareff est un des premiers à utiliser des synthétiseurs et boîte à rythmes. Avec des chansons rythmées et riches en instruments, mais aussi d’autres plus épurées, où il laisse sa voix résonner… le musicien est le symbole d’une pop libre, loin des genres restrictifs. Mais pas la pop dont on se lasse et qu’on a trop entendu, celle « qui n’a jamais été refaite après » lâche Voyou.

Cet album-hommage célèbre un chanteur qui a toujours, selon UssaR, « fait des bras d’honneur à ce qu’on attendait de lui« . Voyou finit son entretien en nous avouant que « Quand il fait des trucs compliqués, ça fait toujours simple« . Alors quand le musicien chantait « Il était une fois Toi et moi » (« Lettre à France »), 46 ans plus tard, les chanteurs lui répondent Il était une fois Polnareff.

 

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On vous invite à redécouvrir ces standards de Polnareff, dont la pochette a été réalisée par Alice Hameau. Laissez vous surprendre !

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