Clairo, un album pommade pour soigner les coeurs 💿
Vous êtes peut-être passés à travers. On se devait de vous parler du dernier album de Clairo qui, au fil des semaines et de l’été, gagne en saveur. Ce troisième volet nommé Charm nous a clairement tapé dans l’Å“il. Alors on prend le soin, même avec deux semaines de délai, de présenter cette tendre galette sortie au coeur d’un étrange été.
C’est sur une vague d’élégance en subtilité que Clairo est revenue nous charmer avec ses ballades pop. Cette fois-ci, Claire Cottrill (de son vrai nom) abandonne les quelques notes électroniques de ses précédents albums Immunity (2019) et Sling (2021) pour se concentrer entièrement sur une ambiance folk-indie, couleur qui lui colle à la peau. Sans oublier de timides accents rock sonnant sixties, voire seventies pour accompagner les onze titres. On entendrait presque des airs à mi-chemin entre la Néo-Zélandaise Aldous Harding et l’Américaine Weyes Blood. Intéressant.
Et pour parfaire cette atmosphère vintage jusqu’au bout, Claire est partie faire un tour du côté des Studios Allaire, situés dans les montagnes de Woodstock, pour enregistrer Charm. Elle est également passée chez Diamond Mine Recording dans le Queens pour peaufiner le tout. Un résultat tout en analogique, capturé sur bande, histoire de trouver enfin ‘le son qu’elle a toujours voulu’. ‘À l’ancienne’, donc.
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Cet aboutissement, elle le doit aussi à Léon Michels : producteur, auteur-compositeur et multi-instrumentiste américain connu pour son identité soul sur le projet El Michels Affair et celui des Dap Kings, mais aussi pour sa collaboration avec Norah Jones. C’est aussi grâce à lui et à leur coproduction que Clairo a réussi à saisir cette musicalité si authentique.
Charm -comme son nom l’indique- se présente comme un appel du pied, fait de manière subtile, telle une caresse sous la table. Avec beaucoup de sensualité, la chanteuse à la voix de velours nous attrape avec un seul but : nous faire glisser, tout doucement, dans un décor feutré. Accords de piano, arpèges envoûtants à la guitare… Ajoutez à ça, une structure rythmique rigoureusement fine et des phrases d’une infime poésie.
Nous sommes bien en tête-à -tête avec Clairo. Sous ses nappes tamisées, elle raconte comment elle souhaite être ‘Sexy to someone’. D’ailleurs, on ne va pas se mentir. Cette envie-là , on l’a tous déjà eue, solo face au miroir de la salle de bain avant de filer à ce fameux rendez-vous galant.
Au fil des tracks, la jeune femme de 25 ans nous confie les péripéties qui ont jalonné son chemin. En 38 minutes, elle décortique ses rencontres aux connexions fortes, revient sur ses peines de cÅ“ur et détaille les prises de conscience. Découvrez ‘Juna’ et ses envolées de synthé lors de son passage au Tonight Show de Jimmy Fallon.
Sur ‘Nomad’, première chanso de l’album, elle suggère de choisir la solitude, plutôt que de repiquer une tête dans des schémas répétitifs ; dans ‘Second Nature’ elle parle de cette évidence amoureuse dont on en rêve toutes et tous (en secret), ‘Echo’ révèle cet effet miroir qui peut survenir lors d’une rencontre fortuite ; ‘Terrapin’ et ‘Thank You’ émettent une résilience qui nous suggèrent simplement de marcher dans l’instant présent, la tête légère, sans oublier ceux qui ont marché à nos côtés.
On ressort de cet album réconforté mais aussi la tête remplie d’optimisme et de conseils, qu’il ne nous reste plus qu’à appliquer. Voyez notamment Charm comme un guide préventif, parfait pour vos prochaines rencontres de l’été.
Alors, on dit merci Clairo pour ce privilège intime passé ensemble tout au long du disque. Avec, déjà , la hâte du prochain rendez-vous.