Cet ex-Kraftwerk a cru collaborer avec T. Bangalter, mais en fait non
Pas de poisson d’avril, promis. Wolgang Flur, ex-membre Kraftwerk, annonçait depuis deux ans la sortie d’un album avec Thomas Bangalter. Le 28 mars, Times sort avec une terrible vérité : aucun Daft Punk sur l’album, simplement une imposture.
Les histoires d’arnaque sur Internet sont de nos jours monnaie courante. Une « femme chaude veut te rencontrer près de chez toi », un « bon de réduction » qui réduit seulement ton compte épargne ou un Brad Pitt malade à sauver… On imagine moins, dans un nouveau fait divers, un membre de Kraftwerk, une moitié de Daft Punk et un bassiste de New Order. Pourtant l’arnaque est là, gravée dans le sillon numérique, disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Leurré par un ‘Daft Punk en carton’
Wolfgang Flür, toujours actif depuis son départ des batteries de Kraftwerk en 1987, prépare son nouvel album Times. Il y a deux ans, sur Facebook, il reçoit un message d’un prétendu Thomas Bangalter, complètement fan, qui lui déclare ô combien Kraftwerk a influencé Daft Punk.
Flatté, Wolfgang Flür finit par lui proposer une collaboration. Ce fameux Thomas Bangalter est d’une terrible efficacité. Peu de temps après, il envoie une piste, un embryon musical bancal. Flür et son collaborateur Peter Duggal n’ont pas peur — et puis, dur de remettre en cause la production d’un Daft Punk. Ils ajustent la tonalité et le tempo et le morceau « Über_All » voit ainsi le jour, accompagné d’une ligne de basse de Peter Hook (New Order).
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Daniel Vangarde, oui, mais pas Thomas
L’histoire aurait pu passer inaperçu. Mais en janvier 2025, lorsque la tracklist de Times est révélée, les discussions Reddit s’affolent et les fans s’étonnent. Pas de Bangalter, mais un mystérieux Thomas Vangarde en featuring. Ceux qui connaissent l’histoire de la French Touch font immédiatement le lien avec Daniel Vangarde, père de Bangalter et producteur historique. Coïncidence troublante.
À la sortie de l’album, le 28 mars 2025, l’entourloupe est éventée. Flür et Duggal précisent que « malheureusement, ce n’est pas Thomas de Daft Punk sur le projet et les informations à ce sujet sont inexactes ». Ironie du sort, Kraftwerk, modélisant l’esthétique de l’homme-machine depuis ses débuts, se fait avoir par un simple subterfuge numérique.
Une leçon à tirer ? Parfois, juste rencontrer les gens en vrai. Car sur Internet, en dessous d’un casque, il n’y a pas toujours un Daft Punk.
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