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© DJ Funk et dance Mania / Elevate Festival
6 mars 2025

DJ Funk, pionnier ghetto house, est décédé à 54 ans

par Siam Catrain

Vétéran de la ghetto house, Charles Chambers, alias DJ Funk est décédé ce 6 mars à 54 ans, victime d’un long cancer. Sa famille avait lancé plus tôt dans la semaine, une collecte de fonds pour couvrir les frais de ses funérailles. 

La scène électronique de Chicago vient de perdre l’une de ses figures les plus emblématiques. Charles Chambers, mondialement connu sous son nom de scène DJ Funk, est décédé à l’âge de 54 ans, comme l’a confirmé son ami proche DJ Slugo. Atteint d’un cancer au stade terminal, le producteur était en soins palliatifs au moment de sa disparition.

 

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DJ Funk: moins de groove, plus de ghetto house

Né en 1971, DJ Funk s’impose dès le début des années 1990 comme une figure clé de la scène rave, issue du Midwest, des warehouses de Chicago aux soirées underground de Detroit. Son approche musicale fusionne trois esthétiques majeures : l’incontournable house de Chicago, la Miami bass et les beats saturés de la TR-808 et un hip-hop cru. La preuve sur son tube « Work It »:

« If you don’t know what a ghetto style is, right now, I just got to break it down for you »

 

C’est de cette hybridation qu’émerge son style signature : la ghetto house, variante plus brute, accélérée et sexuellement explicite de la house ‘classique’. Là où la house traditionnelle jouait sur la sensualité et la sophistication, la ghetto house assume de manière frontale son côté vulgaire et festif. Dur de trouver un titre qui ne place pas des « booty », « ass » ou « dick », sur un pattern de TR-808 ou TR-909.

De Dance Mania à Funk Records

Dès 1994, DJ Funk devient un incontournable du catalogue Dance Mania. Label culte fondé par Ray Barney et spécialisé dans les sons les plus brutaux de la house de Chicago, Charles Chambers s’entoure de tous les plus grands du genre : DJ Deeon, DJ Slugo, Traxman ou encore Houz’mon. Ensemble, ils contribuent à définir l’esthétique brute du label. Des maxis comme House The Groove ou The Original Video Clash sont rapidement devenus des classiques underground.

 

En 2006, DJ Funk tente l’aventure et lance son propre label, Funk Records. Les collaborations continuent avec des artistes phares du MidWest comme Jeff Mills, DJ Deeon et Houz’mon mais aussi à l’étranger avec Justice, qui l’invite à remixer leur titre « Let There Be Light ». Ce n’est d’ailleurs pas sa première connexion française : dès 1997, Daft Punk le cite sur « Teachers », titre hommage de leur premier album Homework, qui liste les producteurs ayant influencé leur son.

 

À lire sur Tsugi.fr : Tsugi Podcast 484 : DJ Deeon

 

Le travail de DJ Funk a inspiré des scènes entières, de la Baltimore club au Footwork de Chicago. Et tout cela est cristallisé dans le documentaire Modulations sorti en 1998.

La famille de DJ Funk avait lancé une collecte de fonds pour ses funérailles plus tôt cette semaine. Près de 32 000 dollars ont été récoltés. Quant à DJ Funk lui-même, dans The Gardian, il avait exprimé son souhait d’éviter un enterrement traditionnel. Il imaginait plutôt une fête où ses tracks les plus sulfureux tourneraient toute la nuit, et où la seule consigne serait simple : « Shake that ass ».

 

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