Keiona © Capture d'écran France TV / Slash

Drag Race France : le sacre de Keiona, la victoire du ballroom français đŸ‘‘

Au terme d’une sai­son sans-faute, puis d’une grande finale en pub­lic au Grand Rex, c’est bien Keiona qui a rem­portĂ© la deux­iĂšme Ă©di­tion du con­cours Drag Race France, suc­cé­dant Ă  Palo­ma ! Grande reprĂ©sen­tante de la scĂšne ball­room, la drag franco-ivoirienne n’a pas volĂ© sa couronne. 

Ça y est c’est fait, la logique a Ă©tĂ© respec­tĂ©e. Pour la derniĂšre fois de la sai­son, son altesse Nicky Doll a pris sa dĂ©ci­sion : c’est bien Keiona qui rem­porte la deux­iĂšme Ă©di­tion de Drag Race France. Et c’est plu­u­u­u­us que mĂ©ritĂ©. Elle a mar­quĂ© la sai­son par son charisme indé­ni­able, par des looks ahuris­sants portĂ©s par un corps incroy­able, et par des per­for­mances jamais dĂ©ce­vantes. Keiona a mĂȘme mar­quĂ© l’his­toire de la fran­chise : en devenant la pre­miĂšre can­di­date Ă  ne jamais quit­ter le top 3, toutes saisons et tous pays con­fon­dus. Aus­si excel­lente en Afi­da Turn­er durant le Snatch game, que mag­nifique en Dal­i­da dans un remake de sa robe blanche Azzaro (1974) et Ă©videm­ment trĂšs Ă  son aise durant le tal­ent show (ci-dessous), avec du vogu­ing explosif. Keiona n’a pas fait semblant.

 

La Franco-Ivoirienne a dĂ©butĂ© le vogu­ing il y a env­i­ron dix ans, d’abord sous des traits mas­culins. Puis elle a com­mencĂ© le drag au sein de la scĂšne ball­room française, pour ne plus jamais la quit­ter et en devenir une icĂŽne. Elle s’est notam­ment pro­duite dans les cabarets parisiens avec le col­lec­tif King Chefs and Drag Queens, a jouĂ© dans le spec­ta­cle Nick­el qui a fait salles combles dans la France entiĂšre en 2019. Elle a aus­si gag­nĂ© en notoriĂ©tĂ© en dansant en 2018 Ă  l’ElysĂ©e, pen­dant le set de Kid­dy Smile, ou encore en 2022 en par­tic­i­pant Ă  la sai­son du 3 de la tĂ©lĂ©rĂ©al­itĂ© amĂ©ri­caine Leg­endary, grande com­pĂ©ti­tion de vogu­ing et de ball cul­ture, oĂč les maisons s’af­frontaient au fil des Ă©preuves.

Ce soir d’aoĂ»t 2023 c’est donc Keiona, mais aus­si toute la ball cul­ture Ă  la française, qui ont rem­portĂ© le con­cours Drag Race. Les queens n’ont pas merdĂ©. Deux ver­sions finales du ver­dict ont Ă©tĂ© tournĂ©es au Grand Rex, his­toire de garder le sus­pense pour tout le monde. Y com­pris pour les deux final­istes, Keiona et Sara For­ev­er. Alors elles ont appris le rĂ©sul­tat dĂ©fini­tif en mĂȘme temps que les tĂ©lĂ©spec­ta­tri­ces. Sauf qu’elles n’é­taient pas dans leurs canapĂ©s, mais bien Ă  une viewing-party Ă  Paris, au Yoyo du Palais de Tokyo.

 

“Je suis la pre­miĂšre reine noire Ă  rem­pro­t­er l’une des fran­chis­es inter­na­tionales de Drag Race et la pre­miĂšre de la com­mu­nautĂ© ball­room (
) en gag­nant, je sais que j’amĂšne ma com­mu­nautĂ© sur une autre plate­forme. J’ai rĂ©us­si Ă  la reprĂ©sen­ter donc je suis assez fiĂšre de mon par­cours” Keiona

 

 

La finale a Ă©tĂ© grandiose, devant une salle pleine Ă  cra­quer, avec un show au-delĂ  des espĂ©rances. Cha­cune des qua­tre final­istes (Keiona, Sara For­ev­er, Punani et Mami Wat­ta) avait pré­parĂ© une chan­son, et les qua­tre furent trĂšs bonnes. On a eu droit Ă  l’hymne de la sai­son “We are lĂ©gendaires” et Ă©gale­ment Ă  un remake de la grande rĂ©us­site de la sai­son : le Musidrag “Le bossu de notre drag”
 Et Ă©videm­ment, pour clore la boucle, un lypsinc* lĂ©-gen-daire sur Tita­ni­um. BĂ©mol d’ailleurs : si on veut ĂȘtre objec­tif, le lypsinc de Sara For­ev­er Ă©tait plus appro­priĂ© et plus impres­sion­nant (notam­ment avec le reveal encre bleue). Mais le vogu­ing + l’én­ergie mag­né­tique de Keiona ont fait le reste.

*Le lypsinc (lit­tĂ©rale­ment “syn­chro­ni­sa­tion des lĂšvres”) c’est du play­back amĂ©liorĂ©, LE pas­sage obligĂ© chez les drag queens et qui, Ă  chaque Ă©pisode de Drag Race, per­met de dĂ©partager les reines.

 

Cette vic­toire est ample­ment mĂ©ritĂ©e et devrait per­me­t­tre de met­tre encore un coup de pro­jecteur sur la ball cul­ture, qui gagne Ă  ĂȘtre con­nue par tou­jours plus de monde. On vous laisse check­er son “best-of” prĂ©sen­tĂ© en finale, qui rĂ©sume assez bien l’én­ergie et le sourire con­stant de Keiona :

 

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Bra­vo Ă  elle, mais aus­si aux autres reines de la sai­son avec Sara For­ev­er qui aurait elle aus­si pu mĂ©rit­er la vic­toire, Mami Wat­ta, Punani, Rose, Cook­ie Kun­ty et sa pro­gres­sion ful­gu­rante, Gin­ger Bitch et son humour dĂ©ca­pant, Piche, Kit­ty Space (pre­miĂšre drag asi­a­tique de l’émis­sion), Vespi et Moon ‑dont on n’ou­bliera jamais le dĂ©part.

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Encore une sai­son par­faite­ment rĂ©ussie pour Drag Race France, mer­ci Ă  toutes les reines d’avoir partagĂ© leurs par­cours de vies, sou­vent jonchĂ©s de trau­mas. Mer­ci pour cette Ă©mis­sion qui une nou­velle fois, fait beau­coup de bien au paysage audio­vi­suel français. Pour la reprĂ©sen­ta­tion des dif­fĂ©rents drags et des com­mu­nautĂ©s, pour les gamines et gamins qui se sen­tiront moins seules, pour les alliĂ©-es qui s’ig­no­raient encore et pour faire avancer le com­bat, petit pas par petit pas.