EN PHOTOS|Expo diabolique sur le métal à la Philharmonie
Si le métal porte cette réputation sulfureuse, c’est aussi parce qu’en termes de représentations visuels, le genre flirte régulièrement avec le diable et l’enfer. La Philharmonie de Paris a justement consacré une exposition à cette union quasi-blasphématoire. L’exposition s’intitule Diabolus in musica et c’est encore disponible jusqu’à la fin du mois.
Vous vous souvenez de votre première expérience-rencontre avec le métal ? Concert, virée au Hellfest ou simplement, écoute sur un disque ? L’exposition Diabolus in musica (‘le diable/démon dans la musique’) à la Philharmonie de Paris, présentée depuis avril et disponible jusqu’au 29 septembre, pourrait alors faire office d’une madeleine de Proust (métalleuse). Et si le genre vous est étranger, voire que vous y êtes un peu hostile, l’évènement pourrait peut-être vous réconcilier avec lui.
Car en franchissant le seuil de l’exposition, on pénètre dans un univers décadent mais surtout saisissant, qui capte tant l’ouïe que la vue. En déambulant dans les allées obscures, vous découvrirez comment le métal a fait ses premières armes jusqu’à rentrer quasiment dans la culture populaire et collective. Et puis pourrez contempler des guitares légendaires, ce qui n’enlève rien.
Surtout, une myriade d’objets sont exposés, certains sont franchement inattendus. Affiches de festivals, pochettes d’albums, t-shirts et tenues iconiques… Mais aussi des masques complètement loufoques, portés lors de concerts ou encore des tableaux marginaux. Vous y découvrirez que le métal a souvent flirté avec le dogme, en témoignent les innombrables religieux (vitraux, tableaux détournés de la Vierge…) que l’on peut admirer lors de l’exposition. Sur l’un des vitraux, on pourra par exemple distinguer la figure du chanteur et bassiste du groupe Motörhead, Lemmy Kilmister.
À lire aussi sur tsugi.fr :: Metal mongol, la horde sauvage
Le métal est aussi et évidemment subversif pour ses prises de positions politiques, comme le montre par exemple la photo ci-dessous, prise par Corentin Charbonnier en 2022. On y voit Negral, membre du groupe de métal polonais Béhémoth, allumant des fumigènes aux couleurs de l’Ukraine, alors que l’invasion russe débute.
Puis, pour le plus grand plaisir des yeux, vous verrez que le métal a beaucoup inspiré les artistes de tous bords. en témoignent les toiles exposées ci et là, comme par exemple, l’œuvre de Chloé Trujillo, compagne de Robert Trujillo, bassiste de Metallica, Time and Eternity (2013). C’est chatoyant et coloré, mais ne vous y méprenez pas : la mort et l’enfer ne sont jamais très loin.
À travers cette exposition pour le moins déroutante, imagée et immersive, la Philharmonie de Paris rend un bel hommage au métal. Encore ouvert quelques semaines jusqu’au 29 septembre, l’événement vaut clairement le détour.
Jusqu’au 29 septembre à la Philharmonie de Paris.