Jamie XX, Walter Astral, Occibel… Les projets de la semaine
Vendredi, jour de sortie. Vous connaissez la chanson depuis le temps. Cette semaine, hormis le grand retour de Manu Chao (monsieur a fait la couv’ d’un certain Society Magazine récemment), on note l’arrivée fracassante du nouvel album tant attendu de Jamie XX, mais aussi ceux de The Voidz et Tramhaus. Sans passer à côté des EP de Occibel, Baraka et le single de Liv Del Estal.
Jamie XX – In Waves
Osons dire que le monde de la musique se divise en deux catégories: ceux qui admirent Jamie xx, et ceux qui collaborent avec lui. Ce qui revient finalement au même. C’est là la preuve de son attractivité, le signe qu’il émane de lui une inventivité et un charisme qui entraînent dans son sillage quiconque a l’intelligence de s’y laisser prendre.
Nul doute, d’ailleurs, que les fidèles seront toujours plus nombreux à l’écoute d’In Waves, un deuxième album fourmillant, faussement nostalgique, qui a l’ingéniosité et la politesse de ne pas se contenter du charme de son casting XXL: les fidèles Romy et Oliver Sim, bien entendu, mais aussi Panda Bear, Robyn, The Avalanches, Kelsey Lu ou encore Honey Dijon et John Glacier.
A l’instar du I Hear You de Peggy Gou, autre house sorti il y a quelques mois, le Britannique fait donc ce qu’il sait faire de mieux: réunir ses potes et composer des tubes à même de transformer chaque dancefloor en un lieu de confessions, propice à l’extase, aux frotti-frotta et, pourquoi pas, à l’introspection. Sauf que chez Jamie xx, rester fidèle à ses acquis signifie entretenir le même plaisir enfantin pour l’expérimentation, le bricolage, la quête du sample ultime.
Mis en branle en 2020 pendant le confinement, In Waves est né des multiples recherches de l’Anglais (…)
La suite dans le Tsugi Magazine n°173
Walter Astral – Nuit
Après le Jour vient la Nuit, assurément. Une logique que les enchanteurs druidesques du duo Walter Astral ont suivi pour ce troisième EP, qui appelle l’obscurité comme une incantation dès le coucher du soleil. Nuit c’est l’élixir que Tristan et Tino ont préparé avec quelques notes orientales à la Altin Gun ou BALTHVS, une des rythmes techno psychédéliques et des nappes subtiles d’acid.
Un disque hypnotique dont les tracks regorgent de phrases ficelées comme des formules magiques. Mention spéciale au titre ‘Crépuscule’ qui propulse en plein rituel lunaire au milieu de la forêt de Brocéliande (coucou Nolwenn Leroy) avant le lever du soleil (les vocalises de LEÏ y sont pour beaucoup). Introspectif et profond, on ne s’en lasse clairement pas de ces quatre titres, parfaits pour les moments d’insomnie -par exemple.
Occibel – Endless Moments, Pt. 1
Passé par différents labels comme Hoarder, Physical Education, Addition by Subtraction, ou encore Tessellate, Occibel (alias Corentin Chanterelle) se fraye un chemin dans le monde house depuis la sortie de son premier album TKL 001 (2019). Celui dont on a pu entendre le set, entre deux épreuves olympiques retranscrites au Décathlon Playground vient de publier un EP de quatre morceaux. Sans grande surprise, on se laisse aller dans une ambiance house généralisée avec quelques- particularités intrigantes.
Soit, des bouts de voix sur lesquelles on a apposé plusieurs formes de vocoder et des modulations sonores bidouillées sur des airs souvent disco. Sur ‘Dark & Light’, on cerne la technicité d’une envolée aiguë qui ressemble à une flûte et ces ondulations téléphoniques moitié cosmiques en nappes de fond.
The Voidz – Like All Before You
Ça ressemble à The Strokes mais ce n’est visiblement pas The Strokes. Du moins, ça ne porte pas le même nom. Le point commun entre les deux groupes, c’est bien sûr Julian Casablancas. The Voidz, ça dure depuis 2014 et après le succès du premier album Tyranny et Virtue en 2018, le groupe revient avec Like All Before You, un dix titres intelligemment construit. On pourrait décrire le résultat comme un ascenseur émotionnel, entre sonorités rock-bagarre qui s’apaisent de track en track en basculant vers la synth-pop.
Tout cela entrecoupé de ballades planantes comme ‘Spectral Analysis’, plus rythmiques sur ‘7 Horses’, sans compter ‘Overture’ qui démarre l’album avec des nappes d’orgues sonnant comme une procession de foi. Cependant, gare à l’autotune un peu too much sur la voix de Casablancas, qui n’ajoute pas la plus-value recherchée.
Compilation Toy Tonics – Italomania II
Bonne nouvelle pour contrecarrer cette vague de rafraîchissement automnal. La compil’ du label Toy Tonics réchauffe l’atmosphère avec ses airs de disco italienne, mode été indien activé. Dans ce deuxième volet d’Italomania Kapote, membre fondateur de Toy Tonics, nous embarque dans une nouvelle ère italo-disco.
Celle d’aujourd’hui bien entendu, mettant en avant treize jeunes producteurs s’inspirant de classiques et s’adaptant aux genres les plus populaires du présent : la house (encore et toujours), l’indie, la dance-music et l’aspect latino pour rendre le tout plus caliente. On entendrait presque du funk sur ‘La Sfinge’ de Tommiboy et DM Disco Band et des nappes de synth-pop interstellaires dans ‘Maledetto’ interprété par Severino Panzetta, Giacomo Moras, M¥SS KETA.
Un coup de frais qu’on vous conseille d’écouter en compagnie d’un Spritz et vos plus belles lunettes de soleil face aux derniers rayons de la saison.
Tramhaus – The First Exit
Avis aux fans ultimes de Viagra Boys, qui aiment quand ça tabassent fort dans les oreilles. Du rock progressif dans toute sa splendeur, de la saturation des guitares à la voix éraillée du chanteur, qui se positionne à la juste limite du scream. Le premier EP de Tramhaus nommé Rotterdam et paru en 2022, avait déjà annoncé leur couleur sombre teintée post-punk écorchée vive. Jamie
Avec The First Exit, les Néerlandais imposent un peu plus leur marque de fabrique. Le track ‘A Necessity’ (qui porte bien son nom) remue le couteau dans la plaie, réveillant les âmes torturées avec un son de batterie déchaîné + une ligne de basse lourde, malgré son relai au second plan. Même si l’ensemble des neuf pistes est diaboliquement séduisant, on note tout de même une construction un peu cracra en termes d’harmonisation instrumentale. Mais bon c’est rock’n’roll, alors ça passe.
Baraka – Psycho
Prenez un bol et mettez-y un peu de trance, une pointe d’acid, rock et house et surtout beaucoup de drum’n’bass et de la trip-hop. Et paf ! Alors non, ça ne fait pas des Chocapic mais ça donne la patte unique du duo français Baraka. Sur ce dernier EP nommé Psycho, on entend un joyeux bordel de genres. Mais attention, aucune désorganisation par ici. Jamie
Tout est propre, ficelé et en nuances selon les tracks, histoire de ne pas s’ennuyer. D’entrée de jeu, ‘Psycho’ retourne les neurones avec une rythmique proche de Massive Attack, à quelques détails près : plus hypnotiques de par les nappes d’acid et trance. On entend presque de la tech-house sur ‘Nevermind’ et on retient son souffle à l’écoute de ‘Earth Replica’, qui donne une drôle d’impression d’étouffement. Cocasse.
Liv Del Estal – tellement que jmen fiche 🙂
Prenez garde ! Une bombe gorgée d’eurodance-techno-trance est prête à vous exploser les tympans… Mode “boum des années 2000” activé, supplément bad bitch ! Ce dont on vous parle porte un nom bien précis et se moque de toutes les potentielles répercussions : tellement que jmen fiche 🙂, soit le nouvel EP de trois pistes concocté par Liv Del Estal, auteure-compositrice-interprète franco-argentine, pour la sortie du single éponyme. Jamie
Elle qui vient de rejoindre la nouvelle sélection du FAIR aux côtés de ŒTE, Zélie, Théodora ou encore Edouard Bielle. Si l’on a pu découvrir au compte-goutte ses derniers tracks comme ‘Amour scandaleux’ ou encore ‘Space Invaders’ qui tabassent les cœurs (petite ref’ aux paroles), ‘tellement que jmen fiche :)’ est d’une nonchalance totalement enivrante. À poncer sans modération.