!K7 et DJ-Kicks : l’héritage indélébile de Horst Weidenmüller
Le 10 février, Horst Weidenmüller nous a quittés à 60 ans laissant derrière lui une trace immuable dans la musique électronique à travers son label !K7, et sa série de compilation DJ-Kicks. Hommage.
Qui n’est pas marqué à vie par la naissance de son premier enfant ? Personne et surtout pas Horst Weidenmüller puisqu’il lui collera à la peau jusqu’après sa mort. En 1985, il donne naissance à !K7, un label baptisé du nom des murs qui l’ont abrité au Kaiserdamm 7, Berlin.
Prêt à en découdre face à une scène club en plein développement, des projets ambitieux se développent, un à un, dans les studios de !K7. Les futuristes vidéos 3LUX sont rapidement rejointes par les compilations X-Mix, dont on retient les volumes mixés par Richie Hautin & John Acquaviva et par Laurent Garnier, les deux en 1994.
Horst Weidenmüller et les débuts de DJ-Kicks
Désireux de capturer l’énergie des clubs tout en l’exportant hors des dancefloors, Weidenmüller lance en 1995 la première compilation DJ-Kicks, confiée à C.J. Bolland, figure du label belge avant-gardiste R&S. DJ-Kicks a un but : redéfinir l’art du mix en ouvrant la voie à une nouvelle manière de consommer la musique.
Rapidement, la série se distingue par son concept novateur : chaque compilation est réalisée par un artiste qui y intègre un titre exclusif, brouillant ainsi les frontières entre album personnel et set mixé. Le temps passe, et DJ-Kicks devient une véritable institution. Offrant une visibilité sans précédent aux courants émergents, les légendes d’aujourd’hui se succèdent : du trip-hop avec un fameux volume signé Kruder & Dormeister à la drum’n’bass avec Kemistry & Storm, en passant par la house de Moodymann ou l’abstract hip-hop de DJ Cam.
Durant les années 2000, le label continue de révéler les tendances, s’aventurant vers l’électro avec Tiga, l’indie dance avec Erlend Øye ou encore le dubstep avec Kode9. La liste des curateurs devient une véritable anthologie de la musique électronique, des figures underground aux artistes majeurs comme Peggy Gou, Four Tet, John Talabot ou Nina Kraviz.
Outre DJ-Kicks, Weidenmüller a bâti un empire musical en transformant !K7 en un label incontournable, signant des artistes comme Tosca, Seth Troxler ou Dominik Eulberg. En 2008, il réinvente même le label Strut, spécialisé dans les sons afrobeat et italo-disco, renforçant encore son empreinte.
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Infatigable défenseur des artistes et des labels indépendants, il siégera jusqu’à sa mort au sein d’IMPALA et du Merlin Network, défendant avec ferveur les intérêts de la scène alternative. Son patrimoine musical, incarné par DJ-Kicks, !K7 et les innombrables artistes qu’il a soutenus, n’invitent qu’à célébrer l’immense héritage qu’il nous laisse.