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PPJ / MGMT / Moonshine
23 février 2024

MGMT, PPJ, Moonshine… Les projets de la semaine

par Olivia Beaussier

Vous connaissez la chanson : vendredi jour de sorties ! Jazz, pop, reggae, psyché, baile, et évidemment techno, rien est oublié. Yusan, PPJ, Liam Bailey, SHEARS, Tioklu, River Into Lake, Moonshine et MGMT, les projets de la semaine.

 

Yusan – BA YO

On commence tout en douceur avec l’ album jazz du groupe parisien Yusan. Yusan signifie « héritage » en coréen. Pas étonnant quand on sait que chaque membre reflète ses origines culturelles dans sa musique. Que ce soit jazz, musiques caribéennes, rythmiques africaines et sonorités gospel, Yusan nous emmène dans son voyage musical, teinté de ses multiples influences. Étonnement, quand tout pourrait virer en cacophonie, l’album résonne d’une grande harmonie ; pas une note de travers, juste du bon jazz.

 

PPJ – Bloco Vol.2

PPJ, c’est le mélange parfait entre baile funk et techno. Paula, la chanteuse du trio, nous berce de son brésilien langoureux, et ses sonorités samba et bossa qui donnent envie de danser au soleil. Povoa et Jerge derrières les platines la suivent dans le délire lusophone en ajoutant ce côté techno entrainant. Une chose est sûre, PPJ tient à mélanger les genres, que ce soit disco, hard-techno, parfois même hyperpop, tout en gardant un pied au Brésil. Une énergie folle transpire de ce projet qui ne ressemble à rien de ce que vous avez déjà pu entendre.

 

Liam Bailey – Zero Grace

Dans son nouveau disque, le chanteur d’origine jamaïcaine remet le reggae au goût du jour. Très influencé par Bob Marley, cette inspiration s’entend jusqu’à son enregistrement. Le son sonne étrangement éloigné, voir un peu de mauvaise qualité, comme s’il passait sur un vieux vinyle, une immersion complète dans l’âge d’or de Bob Marley des années 70s. En reprenant les codes du reggae engagé, Zero Grace s’ouvre sur les problèmes et craintes de Liam Bailey pour finir comme un cri de dénonciation et d’appel à l’action.

SHEARS – Now We’re Getting Somewhere

Derrière une voix qui sonne bien pop, SHEARS ne laisse pas la musique électronique en peine. La jeune artiste britannique vient mixer du drum’n’bass, du big beat et un peu de tech-house. Un petit EP pas piqué des hannetons, tout mignon, où la douceur et la longueur de sa voix se marie avec ses prods bien rythmées. Un mélange qui surprend, mais pas moins intéressant !

 

Tioklu – The Electric Soup

Celui anciennement connu sous le nom de T/O sort son premier album, et si on devait le résumer en un seul mot ce serait… étrange. Mais attention, pas dans le mauvais sens du terme. Au contraire, nous, on admire les projets complètement à part. Tioklu nous ouvre les portes de ses harmonies déconstruites, de ses synthés qui fuitent par ci par là, de sa voix qui ne sait pas trop dans quelle octave aller ou quoi raconter. Il change de langue, de rythme, d’instrument tout le temps. Tout se réunit dans un beau chaos très bien orchestré.

 

River Into Lake – Rise & Shine

Embarquez dans les aires éthérés de River Into Lake. Il est compliqué de réduire ce disque à de la pop tant le musicien varie dans les genres. C’est dans ce type de situation que l’adjectif pop ambitieuse semble être le plus adapté. Tantôt synth-pop, tantôt rock, parfois ambient, et même jazzy sur les bords. Boris Gronemberg, de son vrai nom, nous emmène dans un voyage musical frôlant le trop-plein d’information, mais tâchant de toujours rétablir l’harmonie.

 

Moonshine – Fédération Internationale du Bruit

Le collectif transfrontalier afrocentré, Moonshine, sort sa première mixtape sur le label Noire Fever Records qui met en avant les femmes noires et les artistes LGBTQIA+, monté par l’artiste Aluna. Moonshine propose de découvrir des expériences autour de la mode, du cinéma, et de la musique, ancrées dans le domaine de la culture clubbing et des musiques électroniques africaines et diasporiques. Et niveau musique, avec Fédération Internationale du Bruit, le collectif a mis la barre haut. En passant de la batida, à l’amapiano, au jersey et bien d’autres, pas besoin d’en dire plus, le projet donne envie de bouger, vos oreilles vont se régaler !

 

MGMT – Loss of Life 

Après six ans sans nouvelle, et contrairement à ce à quoi on pouvait s’attendre, le retour du duo ne se fait pas en apothéose, mais dans un un projet brutalement sincère. « LoL » n’est plus le « Laugh out Loud » des années 2010 de leur début, mais devient « Loss of Life ». À travers ce titre morbide, on découvre un album plus acoustique, un poil plus sérieux, mais qui n’a rien perdu de la folie d’MGMT. Comme ils le chantent, le monde est leur « Fine de Claire » – les musiciens veulent faire de leur vie quelque chose d’unique, comme la perle rare du coquillage. Pourtant cela n’arrive jamais.

C’est cette banalité qui bouleverse. Dans le déjà tubesque hymne rock des années 70s, « Dancing In Babylon » en featuring avec Christine and the Queens, les deux américains scandent : « I wanna tell everyone I know I love you« . Fini les entourloupes et les métaphores complexes, place à la vérité tel qu’elle l’est. Un besoin d’honnêteté ressort, loin d’être déprimant, simplement plus cru, plus eux sûrement.

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