Quatre jours avant son passage à Rock en Seine, Kneecap au tribunal

par | 20 08 2025 | news

Mo Chara, l’un des rappeurs du trio irlandais Kneecap, comparaît aujourd’hui devant le tribunal de Westminster, à Londres. Il lui est reproché d’avoir brandi un drapeau du Hezbollah lors d’un concert le 21 novembre 2024, ainsi que d’avoir crié « Allez le Hamas ! Allez le Hezbollah ! ».

Retour au tribunal pour Kneecap. Le 18 juin dernier, l’un de ses membres, Liam Og O Hannaidh — aka Mo Chara — avait déjà comparu au tribunal. Lors d’un concert du groupe le 21 novembre 2024, ce dernier avait en effet brandi un drapeau du mouvement libanais Hezbollah, lui ayant valu d’être inculpé pour apologie du terrorisme. Il s’est depuis excusé.

Lors de cette audience du mois dernier, les avocats du rappeur avaient affirmé que son inculpation avait eu lieu hors du délai légal de six mois. L’affaire avait alors été reportée à la fin août ; c’est ce point qui doit être examiné aujourd’hui. La veille, le groupe avait publié un message sur X, : « Demain, Mo Chara sera de retour devant le tribunal judiciaire de Westminster, alors que le gouvernement britannique continue de faire diversion ». Il avait également appelé ses fans à se rassembler devant le tribunal, une petite centaine y était présente aujourd’hui.

Une procédure d’interdiction

C’est sur ces mêmes accusations que se basait Eric Berdoati, maire divers droites de Saint-Cloud, pour justifier la coupe des subventions au festival Rock-en-Seine. Ce dernier a en effet retiré les 40 000 euros du festival, expliquant « subventionner les actions culturelles, pas les actions politiques ». Mathieu Ducos, directeur du festival, avait de son côté réaffirmé son souhait de maintenir la programmation du groupe, soulignant qu’en l’absence de condamnation judiciaire, Kneecap resterait à l’affiche.

Le premier ministre Britannique, Keir Starmer, avait également jugé « inappropriée » la présence de Kneecap à Glastonbury, cherchant à empêcher sa venue. Le festival l’avait gardé à l’affiche, mais la BBC n’avait pas diffusé son passage en direct.

Dans le même registre, c’est Bruno Retailleau qui avait visé le groupe avec une « procédure d’interdiction », lors de sa venue aux Eurockéennes de Belfort. La députée Caroline Yadan, avait en effet demandé au ministre de l’intérieur d’interdire le passage de Kneecap à Rock en Seine. Dans la réponse de Retailleau, publiée par la députée sur son compte X, on apprend que le groupe avait dû s’engager à respecter un code de bonne conduite. Ne l’ayant pas enfreint, Kneecap ne pouvait plus être visé pour trouble manifeste à l’ordre public.

Kneecap avait pris les mêmes engagements avec le préfet des Ardennes pour sa venue au Cabaret Vert, qu’il a également respecté. Sa venue n’est donc pas mise en cause pour Rock en Seine.