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Paloma Colombe aux platines © Gaétan Clément
11 mars 2020

Tsugi Podcast 584 : Paloma Colombe

par Arthus Vaillant

À l’occasion de son passage au festival Nouvelle(s) Scène(s) de Niort du 13 au 21 mars, la résidente de la webradio Le Mellotron d’origine algérienne Paloma Colombe livre un mix épatant en hommage aux femmes kabyles.

Paloma Colombe est une DJ et documentariste dont le parcours n’est que témoin de sa grande curiosité. La DJ, résidente de la webradio parisienne Le Mellotron, y anime l’émission Radio Amazigh. Avec Pierre Antoine-Piezanowski, elle a également crée le podcast Ecoute-la, qui interroge sur le rapport à la sexualité, à la colère ou à l’estime de soi des femmes. Des témoignages anonymes que Paloma Colombes associe à des extraits d’artistes tels que Maria Carey, Salma Agha ou $afia Bahmed-Schwartz.

Sa musique est ainsi un genre hybride mêlant ses multiples influences allant de Rachid Taha à François de Roubaix. Kabyle d’origine, elle s’engage et met à l’honneur ce pan de sa culture à travers des sets ou le documentaire Planet Malek, rendant hommage à l’artiste algérien Ahmed Malek.

Paloma Colombe garde la volonté de conter une histoire à travers ses mix. Pour ce podcast, elle souhaite rendre « hommage aux femmes kabyles » en y associant ses « sons préférés du moment » comme Tsuzing, le collectif mexicain NAAFI ou encore TSVI.

5 questions pour Paloma Colombe

Qui es-tu, d’où sors-tu, espèce de jeune ?

J’ai beau avoir grandi à Paris, je ne me suis jamais sentie vraiment « parisienne », d’ailleurs je ne sais pas trop ce que ce mot veut dire. Je vais en Algérie, d’où ma mère est originaire, dès que je peux, en plus de pas mal voyager… J’ai vécu un an à San Francisco en 2011.

Tu roules avec qui ?

J’aime être entourée de gens très différents, dans la musique (chEEk Magazine, Nova, Le Mellotron…) mais aussi de tous milieux, comme j’ai des centres d’intérêts qui vont de la réalisation de documentaires aux podcasts, et à mes engagements… C’est le grand écart permanent et c’est ce qui me plaît.

Ton son en trois mots (ou plus hein) ?

1. Sous influences
2. Tripes et trippé
3. À toi de définir la suite

C’est quoi ce mix ? T’as mis quoi dedans ?

Je suis partie d’une volonté de faire un mix en hommage aux femmes kabyles, mes aïeules, dont les voix, qu’on entend parfois à peine, reviennent fréquemment dans le mix. Elles sont la source de toute la société kabyle qui repose en elles : la transmission de la langue, la culture. Elles sont hyper fortes : de vrais rocs. Sur ce postulat de base, je suis allée chercher des bouts d’enregistrements sonores – avec mon grand-père, des extraits de documentaires qui se passent en Kabylie, des chants kabyles –, le tout combiné à mes sons préférés du moment qui évoquent la puissance, la leur. J’ai construit le fil pour raconter à ma manière la vie de ces femmes-là. Une vie extrêmement rude, de douleurs, de colères de frustrations. C’est romancé bien sûr, c’est mon interprétation, ça repose sur ce qu’on m’a raconté. Musicalement, on y trouve en vrac : Djurdura, un extrait de chorale de femmes kabyles mais aussi TSVI, DJ Haram, HAAi, Lemonick, Tzusing, Umfang, NAAFi, NKC, Ciarra Black, Ben Shimol…

Tu comptes faire quoi lors de ton set au Nouvelle(s) Scène(s) Festival ?

Un mix en puissance et storytelling comme celui-ci, si ça s’y prête !

 

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