Astropolis L’Hiver s’installait à Brest pour une 12e édition. Le festival a affiché complet sur ses trois soirées : 6.000 festivaliers réunis autour d’une programmation qui n’a cédé à aucune facilité, paritaire, en majorité française et régionale. C’était aussi la première étape des 10 ans de Tsugi Radio ! On y était, on raconte.

Quand on arrive à Brest ce vendredi, l’édition d’hiver de l’emblématique festival brestois a déjà commencé. Tout au long de la semaine, Astro Hiver a présenté une flopée d’événements : nuits bouillantes sur le port de commerce, mais aussi concerts immersifs et gratuits, un événement centré sur le jeune public, sans oublier ateliers et masterclasses. On se mord notamment les doigts d’avoir raté le passage de S8jfou, place des machines.

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Succès également avec l’après-midi Astrokids qui a réuni 450 enfants aux Ateliers des Capucins, d’abord autour d’ateliers et animations, avant de finir sur une maxi boum! La relève est en marche.

Découvertes et explorations sonores

En journée, on est allé faire quelques tours à la Passerelle, centre d’art contemporain au coeur de Brest : on y a trouvé des frippes, des bacs à disques et des lives hybrides. Pour voir les passages de Sarah Maï, Prix Libre, Bulie Jordeaux ou encore La Bande à Bader, performances intimistes au plus près des artistes.

© Romain Louault

Mais ce sont évidemment les nuits à la Carène, vendredi et samedi, qui nous ont le plus fait vibrer. Côté exploration sonore, dur de faire mieux que Flore : la productrice lyonnaise hostait la soirée du vendredi au Club de la Carène, pour célébrer les 10 ans de son label POLAAR !

Ce fut une leçon de set : transitions au cordeau, sons tapageurs, c’est underground et maîtrisé. L’impression d’être face à la fougue d’une productrice de 18 ans, tant il y a de prises de risque et d’influences venues du monde entier (de l’Afrique du Sud à la Colombie en passant par la Chine). Respect pour la Lyonnaise, sans même parler de tout ce que Flore a fait pour la scène féminine, l’ouverture et l’hybridation.

© Romain Louault

Pour l’occasion Flore a rameuté Glitter55 (qu’on voyait pour la première fois), remplaçant JASSS au pied-levé. Voilà un set archi-bouillant, ça va à 8000 km/h avec des drums jouissifs, de très grosses basses et d’habiles ponts-transitions entre les genres. On s’en est pris plein la tête et on lui dit merci.

Astro a déniché une jolie pépite avec le Tanzanien DJ Travella, l’une des signatures exaltantes de Nyege Nyege Tapes, qui nous a offert une performance autour du singeli, style musical surexcité et semi-improvisé. Un bonheur pour clôre le club de la Carène ce samedi soir autour de 4h.

Savoir-faire local, fête totale

Astro Hiver n’a cédé à aucune facilité dans cette programmation, d’ailleurs paritaire, allant chercher aussi dans les projets locaux. Deux tiers des noms programmés cette semaine sont des artistes régionaux.

La scène régionale DÔME était à la fête : comme pour suivre ce nouveau Various Artists de 4 titres sorti début février, Astro Hiver 2025 accueillait la très bonne surprise Nouveau Monica, qui ouvrait la grande scène de la Carène vendredi soir. Il a livré un live garage breaké très bien construit, dans lequel on est entrés dès les premières mesures. La progression au fil du live est bien maîtrisée, et il va piocher dans pas mal d’influences sans jamais être fouillis.

Egalement présents sur ce maxi, Eklose, Aeven et Batenko ont enflammé samedi la salle La Suite, située à moins de 5 minutes à pieds de la Carène. Cette ex-discothèque (les podiums au centre sont là pour en témoigner) est traditionnellement, le point de chute idéal quand La Carène ferme ses portes. Mais on n’a pas attendu la fin de la soirée pour s’y infiltrer. Là le public est plus jeune, l’ambiance davantage club, l’énergie est survoltée. On a pourtant dû quitter les lieux, pour se ruer vers le live d’Ago Gazo au club de la Carène.

Astropolis L’Hiver, les émotions

On avait déjà vu Ago Gazo aux dernières Escales de Saint-Nazaire. Irrésistible trio franco-togolais réuni autour du gazo, musique traditionnelle d’Afrique de l’Ouest, de la bass music et de la culture club. Leur live à Astro Hiver fut évidemment incendiaire, communicatif et rassembleur, sur cette « musique de fer et de feu ».

Débarqué de Detroit, le duo Octave One s’est fendu d’un set techno tout-droit, néanmoins efficace. On a vécu des émotions devant Canblaster, qui semble se bonifier live après live, productions chargées mais jamais indigestes. Il redevient vite petit prince des synthé modulaires (et des gros kicks agressifs). C’est maîtrisé et même émouvant. Et puis c’est esthétique, cette vision du producteur qui s’étend et s’étire pour dompter les machines :

© David Boschet

Marquants également, les sets de GiGi FM (franco-italienne basée à Berlin) élégant voyant entre techno, bass et breaks ; celui des légendes locals Da’Gilm, Grolex et Draibant alias Sonic Crew pour chauffer la Carène samedi soir ; le passage archi-boullant de Goldie B, grande prétresse marseillaise, de la deep-house au funk brésilien !

10 ans de Tsugi Radio : première étape, tournée lancée

Ce week-end marquait le début d’une belle histoire : Astro Hiver était la première étape des 10 ans de Tsugi Radio, dont la tournée anniversaire s’étendra toute l’année sur la route des festivals. À Brest, Tsugi Radio a non seulement présenté une émission en direct sur place (comme à son habitude) mais a également hosté le Bunker Palace ♯2, fil rouge de la soirée du samedi.

© Corentin Fraisse

La radio a alors convié son collectif résident |D/A\W/A\ : Aya, Diyou et Mosofè sont venus à trois pour s’emparer des platines du club de la Carène, et ainsi lancer les hostilités.

De nombreuses personnalités sont passées au micro d’Antoine Dabrowski : notamment GiGi FM, Octave One, Ago Gazo, Flore, Nouveau Monica ou encore les organisateurs d’Astro et de la Carène. Vous pourrez rapidement retrouver le replay de l’émission enregistrée en direct d’Astropolis L’Hiver, et réécouter plusieurs performances captées au fil du weekend : tout se passe ici !

Magnifique lancée pour cette tournée anniversaire des 10 ans de Tsugi Radio.

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Après ce week-end et cette douzième édition, Astropolis a une nouvelle fois marqué les esprits avec une géniale édition d’hiver. Toujours plus tournée vers le partage et l’ouverture, vers la fête aventureuse. Astropolis, l’oreille et la main toujours tendues vers le futur : hiver comme été.

Meilleur moment : ça se joue entre Flore et Canblaster, tant c’était maitrisé et plein d’émotions. Coups de coeur découvertes sur Nouveau Monica et DJ Travella

Pire moment : Mézigue, la faute à un set gloubi-boulga manquant de cohérence + le sol qui devient une patinoire de bière passé 2h du matin

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Lire sur tsugi.fr : Interview : Blutch, de son amour pour la Bretagne aux compil’ skate de SuGaR