La saison des festivals n’est pas encore finie : le festival La Bonne Aventure revient les 11 et 12 septembre pour sa quatrième édition. Et pour tout savoir sur comment on organise un festival ambitieux dans le contexte actuel, Olivier Connan, programmateur et directeur, nous a fait le topo sur ce « week-end les pieds dans le sable, avec une programmation branchée et conviviale », comme il le résume.
« Ce n’est jamais gagné, un festival est toujours un tour de force. »
Comment avez-vous préparé ce festival, après avoir dû annuler l’édition précédente ?
Il a fallu faire preuve d’humilité et de patience. Et d’adaptation, bien sûr. Normalement, le festival se tient en juin, et on l’a décalé d’abord à septembre 2020 avant d’annuler, et on a encore décalé de juin à septembre. Il faut se rappeler que fin juin, il aurait fallu finir à 23h et avoir une jauge en dessous des 5 000 personnes. Là, sur la grande scène, c’est 12 000 personnes, et sur un format gratuit, ça va beaucoup tourner. Donc on a dû s’adapter, comme tout le monde, mais toujours avec la volonté et la détermination de faire quelque chose. C’est important pour notre santé mentale à tous, on l’a vu avec les autres festivals cet été. C’est essentiel, pour reprendre un mot très utilisé. Et là, au final, on a un week-end assez ambitieux et réjouissant, je trouve, avec un départ à midi jusqu’à minuit. Ce n’est jamais gagné, un festival est toujours un tour de force. Mais on est très heureux de revenir, d’autant que la météo est avec nous !
« On est sur ce qu’on a toujours fait, des concerts éclectiques, accessibles, avec des artistes dans l’air du temps, que les gens ont envie de voir. »
Comment avez-vous investi cet espace du front de mer de Dunkerque ?
On a nos bureaux dans le Kursaal, le palais des congrès, en front de mer. Et la main stage est sur une place juste à côté du bâtiment, qui a l’avantage d’être à l’abri du vent. C’est un élément important à prendre en compte, Dunkerque est un spot de kite surf et de bateau à voile, il y a beaucoup de vent. C’est pour ça qu’on ne peut pas être sur le sable, notamment. Mais entre le sable et la grande scène, il doit y avoir 80 mètres de distance. Pour accéder à cette scène, il faudra son pass sanitaire. Et sinon, on investit également tout le front de mer de Malo-les-bains, la station balnéaire de Dunkerque. C’est une grande digue de plusieurs kilomètres de long, où on a installé des choses assez ludiques, créées spécialement pour l’occasion. Et là, il n’y a pas besoin de pass, c’est comme aller à la plage. On est les pieds dans le sable. On a la chance d’être soutenus par Dunkerque, et d’autres partenaires publics. Ça nous permet d’avoir une assise financière et de le faire gratuitement. C’est comme ça que le projet a été pensé dès le début, quand on voulait investir la digue de Malo. Et ces partenaires nous font une totale confiance, c’est très emballant !

Olivier Connan, directeur du festival © Rémi Debreu
Comment avez-vous pensé votre programmation ? A-t-il fallu faire des ajustements, à cause de la pandémie ?
On a plus de propositions que d’habitude sur le front de mer, tandis qu’au niveau musical, on a dû tout recentrer sur la grande scène. Avec toujours de l’ambition, mais on a dû mettre de côté notre idée de parcours secret, et le club de nuit. Sinon, on est sur ce qu’on a toujours fait, des concerts éclectiques, accessibles, avec des artistes dans l’air du temps, que les gens ont envie de voir. Et mettre Myd ou Lala&ce sur une main stage devant 12 000 personnes, c’est un super spot pour eux, comme pour le public. On arrive à mêler nos envies personnelles avec de grosses têtes d’affiche comme Vianney ou IAM. C’est aussi ça le plaisir du gratuit, c’est de faire des découvertes. Même s’il a fallu tout faire et refaire, parce qu’aucun des artistes prévus en juin n’était disponible, on a une copie très ambitieuse, avec des choses qu’on a tous envie de voir, et qu’on n’a pas forcément déjà vues. On a également une attention sur la scène régionale, avec Weekend Affair et Yolande Bashing, qu’on suit depuis longtemps.
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Toutes les informations et la billetterie sont à retrouver sur le site du festival