Brunch Electronik Festival : décor onirique, line-up fantastique
Il fait chaud à Barcelone, très chaud. Et la température est d’autant plus montée du 9 au 11 août 2024. Phénomène chimique ? Réchauffement climatique ? Non, c’est le Brunch Electronik Festival. Pour sa seconde édition, l’événement a vu les choses en grand : six scènes, un lieu démesuré puis une programmation électronique internationale et protéiforme. On y était, on vous raconte.
Par Marion Sammarcelli
You came at the right place b*tch » (« Tu es venu au bon endroit sal*ope / sal*ud ») hurle Marc Rebillet depuis la EuphoriK stage. Et on veut bien le croire. On peut même dire que le Brunch Electronik Festival compte très exactement 30 000 sal*pes et sal*uds qui se sont déplacé(e)s au bon endroit chaque jour, du 9 au 11 août 2024.
Initialement habitué à investir différentes villes (Paris, Los Angeles, Madrid, Montpellier…) avec un format open air — terriblement efficace — sur une après-midi et une soirée, le Brunch Electronik s’est essayé à l’exercice du festival pour la seconde fois. Et, quoi de plus logique que d’implanter la fête au cœur de la ville qui a vu naître le Brunch en 2014 ? C’est officiel, Tsugi vous emmène à Barcelone. Sous 35ºC, gare à l’insolation : on n’a jamais vu autant d’éventails.
Ambiance portuaire et containers
Pour vous raconter ce qu’on a vécu pendant ces trois jours, il est important de planter le décor. Et quel décor… Au nord-est de Barcelone, il existe un lieu atypique jouxtant la mer des Baléares. Pour y accéder, il faut zigzaguer entre des bâtiments futuristes rappelant la Philharmonie de Paris. Bienvenidos al Parc del Fòrum, un endroit pensé spécialement pour organiser des événements artistiques, souvent musicaux, puisqu’il abrite également le festival Primavera Sound.
Ce lieu, terrain de jeu du vendredi et du samedi, Loïc Le Joliff, co-fondateur du Brunch Electronik puis DJ et producteur au sein du duo de techno mélodique Pole Position (dont le nom est également inscrit sur le line-up du festival), nous explique ne pas l’avoir choisi au hasard. En effet, ce n’est pas partout qu’on peut trouver un emplacement « qui se prête parfaitement à ce type d’événement, devant la mer en plus. » L’ambiance n’aurait jamais été la même ailleurs.
Oui, on a été charmés. Le décor, à la fois industriel et onirique, où chantier naval, bâtiments de béton aux formes singulières, structures abstraites illuminées, containers et plantes grimpantes se mêlent, rend l’expérience du Brunch Electronik Festival d’autant plus immersive. On n’a pas l’impression d’être à Barcelone, et nulle part d’ailleurs. On a la sensation d’être dans une bulle, au cœur d’un autre espace-temps. Imaginez ça agrémenté d’un coucher de soleil aux couleur flamboyantes… Ça n’a pas de prix. Mais ce qui est encore plus frappant, c’est la capacité du festival à regrouper une multiplicité d’univers en un seul lieu.
Six scènes, six thèmes
Il est enfin temps de parler musique. Ce festival, Loïc Le Joliff le décrit comme un Brunch Electronik classique « sous stéroïdes ». Depuis 2014, le Brunch explore une pluralité de styles électroniques. Entre Madrid, Los Angeles, Paris, Lisbonne et Montpellier tout y est passé : house, tech house, techno mélodique, techno et hard techno. « Toute l’année, en fonction du lieu on établit une programmation musicale très variée. Le festival, c’est l’occasion de montrer notre rayonnement ! », assure Loïc Le Joliff.
C’est donc devant six scènes que les festivalières et les festivaliers ont pu aller se déhancher en habits de lumière (ou sans même, il faut avouer qu’il a fait chaud).
Le plus intéressant, et ce qui fait la force du festival, c’est que ces six scènes avaient chacune un thème. Elles représentent des sortes de vitrines de ce qui se fait toute l’année au Brunch.
Il y a la GrooviK pour le côté Ibiza et tech house, la HarmoniK nichée dans un parc ombragé pour la techno mélodique, la IconiK, une scène à 360º 100% techno pure et dure où Modeselektor, Len Faki, Koboyo, Paula Temple ou encore Elli Acula ont envoyé leurs kicks assassins, puis, la RythmiK : la scène des selectors en partenariat avec Resident Advisor. Cette dernière, on l’a bien squattée. Il y résidait une joie de vivre devant les set du DJ sourire Palms Trax, de John Talabot qui jouait à domicile, ou encore de la reine de la house Jayda G, qui, enceinte de son premier enfant a assuré un closing parfait.
Oui, il manque deux scènes, car elles sont à part. « Très vite, l’année dernière, on a eu l’idée d’ajouter une cinquième scène, explique Loïc, une scène live de musique électronique qui nous positionne réellement en tant que festival. » La EuphoriK est donc née cette année. Et quel bonheur. On a pu y voir le live déjanté de Marc Rebillet, toujours rempli d’humour, le concert à la fois onirique et puissant de notre frenchie Irène Drésel ou encore le fameux live à trois batteries et aux machines de musique électronique futuristes (made in notre copain Xavier Garcia aka Hackin’ Toys encore une fois) des frères Dewaele de Soulwax. Inoubliable.
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On a également pu se dandiner devant l’Open Stage dont la programmation est faite de DJs amatrices et amateurs. « À la base, on voulait que les gens viennent avec leur clé USB au festival, un peu comme un open mic » raconte Loïc. Mais, par soucis d’organisation, il a fallu sélectionner les artistes en herbe : « On a lancé l’initiative sur les réseaux sociaux et en 24 heures, on a eu 1000 candidatures. » Qui sait, peut-être que les gens qui y sont passés cette année seront bookés sur une plus grosse scène dans les années à venir. « C’est même sûr », confirme Loïc Le Joliff.
Un retour aux sources pour clôturer le festival
Cerise sur le gâteau, le dimanche, nous avons changé de lieu. Il a fallu grimper en altitude et s’aventurer dans les hauteurs de Barcelone. Pour clore le festival, l’équipe a décidé de le réduire à deux scènes (la Green Stage et la Main Stage) au cœur des Jardins de Joan Brossa, perchés sur le Montjuïc. C’est ici que le Brunch Electronik de Barcelone a lieu habituellement, avec une scénographie tropicale et une vue imprenable sur toute la ville.
Côté musique ? La tech house et la techno mélodique étaient au rendez-vous. Mais le public attendait surtout avec impatience le DJ sud-africain Black Coffee expert dans l’art de la deep house et de l’afro house. On a donc pu dire au revoir à Barcelone sur des sonorités douces, dansantes et joyeuses tandis qu’au fur et à mesure, le soleil se couchait sur la ville.
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Meilleur moment : Le set de Palms Trax évidemment avec en bonus un festivalier qui réalisait une magnifique Tour de Pise d’ecocups sous les applaudissements du public.
Pire moment : Même si le festival est très safe (stands de préventions, féministes, LGBTQIA+, beaucoup de ‘safe places’) pour la santé auditive ça n’est pas encore ça. On a Marché longtemps — très longtemps — sous le soleil pour trouver la seule paire de bouchons d’oreilles disponible sur le festival.