Cette artiste 100% générée par IA signe en label avec un gros contrat

par | 24 09 2025 | news

Elle se fraie un chemin dans les charts R’n’B américain, avec sa voix entre Beyoncé et Alicia Keys. Problème : Xania Monet est entièrement générée par intelligence artificielle. Et elle vient de signer chez le label Hallwood Medias.

On le savait, l’intelligence artificielle pille vos morceaux préférés. On l’a découvert plus récemment, ces outils font également chanter les morts. Eh bien désormais, on peut être un artiste généré par ordinateur et signer chez un label. C’est en tout cas ce que montre le cas de la vraie-fausse chanteuse de R’n’B Xania Monet.

Cela fait maintenant quelques mois que la ‘chanteuse’ connaît un petit succès aux États-Unis. « How Was I Supposed To Know ?« , un titre tiré de son album Unfolded paru le 8 août, comptabilise actuellement presque 2 millions d’écoutes sur Spotify. Une ballade R’n’B, évoquant Beyoncé ou Alicia Keys. Seul problème : personne ne chante, ne joue d’instruments ou même n’existe en chair et en os — tout est généré par IA.

C’est une certaine Telisha Jones qui est derrière le personnage de Xania Monet. C’est elle qui écrit les textes, originaux donc, puis les porte sur Suno, un outil permettant de générer un morceau en indiquant le style, la structure, l’ambiance que l’on souhaite. Une plateforme qui a récemment été attaquée par les majors – en tête Universal, Warner et Sony – pour violation de droits d’auteur. Celle-ci a en effet entraîné illégalement ses IA avec des titres sur lesquels elle n’avait pas les droits.

L’opprobre sur Suno et autres outils de génération musicale, explique sûrement pourquoi aucun label n’a souhaité signer d’artistes artificiels jusqu’ici. C’est le label Hallwood Medias – géré par Neil Jacobson, un ancien d’Interscope Records – qui a franchi le pas, en signant avec la chanteuse virtuelle un contrat estimé à plusieurs millions de dollars (les sources varient entre un et trois millions). Le directeur du label insiste sur la qualité des paroles écrites par Tenisha Jones. On ne sait pas encore s’il prévoit de capitaliser sur l’artiste artificielle, ou de fournir à la lyriciste une équipe de producteurs pour lui permettre de développer ses capacités sans l’aide d’outils génératifs.

Précisons aussi que dans un interview pour Billboard, Tenisha Jones n’a pas souhaité se montrer à la caméra. Un détail qui a son importance, lorsque l’on sait à quel point les artistes, en particulier les artistes féminin-es, sont scrutés dans le show-business.

La parolière a peut-être souhaité recourir à une persona numérique, pour ne pas avoir à subir de jugement sur son physique, ou que l’on se concentre sur la musique. Une manière nouvelle de ne pas s’exposer, comme avaient pu le faire ces dernières années certaines consœurs : notamment H.E.R. en tout début de carrière, ou la regrettée Shiloh Dynasty.