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Sony Music / Nous sommes Bagarre / Devilish
29 mars 2024

Gesaffelstein, Mila Dietrich, Roy Vision… Les projets de la semaine

par Léa Crétal

Dire adieu au mois de mars en musique, c’est ce que l’on recommande pour ce week-end prolongé, bien mérité. Notre conseil : repos, moments en famille ou entre ami-es, et écoute des nouveaux projets du prince (devenu roi ?) de la techno Gesaffelstein, du groupe -déjanté- Bagarre, de la pianiste new-yorkaise Kelly Moran, mais aussi de Beyonce, Mila Dietrich, Roy Vision, Turfu, Johnnie Carwash, Theodora et Rank-O. 

 

Roy Vision – Cold Sea Euphoria

Roy Vision nous embarque dans les abysses sous-marines et les profondeurs de la house avec Cold Sea Euphoria, un EP de deep-house, tout aussi percutant qu’élégant. Ancien réalisateur radio chez TSF Jazz et Radio Nova, le musicien et producteur français propose ici rythmes syncopés, percussions crépitantes et mélodies raffinées. En bonus : un remix de la DJ-productrice Tatie Dee (qu’on a récemment interviewée), qui convient autant au format club qu’à la contemplation.

 

Kelly Moran – Moves in the Field

Moves in the Field sonne comme le ruissellement d’un cours d’eau en été, ou la caresse d’un vent frais et léger, ou bien le vol agile des papillons… Bref, quelque chose d’agréable et de -très- paisible. Organique et gracieux, le deuxième album de la compositrice new-yorkaise ferait presque l’effet d’une sieste en pleine clairière. Kelly Moran, pianiste aux doigts de fées et à l’univers enivrant, y travaille plusieurs couches de motifs de piano, une superposition permise par l’utilisation d’un Yamaha Disklavier (permettant d’enregistrer des performances que le piano est ensuite capable de reproduire seul). D’une pureté et d’une délicatesse bouleversantes.

 

Johnnie Carwash – No Friends No Pain

Le voici, le voilà, notre groupe de musique/potes lyonnais préféré : Johnnie Carwash. De retour avec un deuxième album, intitulé No Friends No Pain, le groupe de garage rock vient réveiller des souvenirs d’adolescence avec dix titres qui célèbrent l’amitié, l’amour et les ruptures avec légèreté, et toujours sans prise de tête, aucune. Pour la petite anecdote, la pochette, comme tous leurs visuels, a été réalisée par Margaux Jaudinaud, moitié du groupe Ottis Coeur.

 

Turfu – Sous rosée 

Mêler le bal populaire au club, l’accordéon à la techno, c’est le pari relevé par le duo champêtre Turfu. Ce qui pourrait apparaître comme une idée saugrenue s’avère en fait une proposition audacieuse, qui importe l’ambiance guinguette dans la musique électronique. Formé au Portugal il y a six ans, le groupe Turfu amène cette touche populaire traditionnelle vers l’electro-house (‘Maison’), la techno à tendance dark euro-dance (‘Tendresse’) ou encore à la synthpop (‘Seul’).

 

Bagarre – LE CLUB C’EST VOUS

Après quatre ans d’absence, le groupe -déjanté- Bagarre est de retour avec un album de dance-pop décomplexée : LE CLUB C’EST VOUS. Pensé comme « une free-party en plein soleil, un rêve libertaire et inclusif », l’album oscille entre house, pop, italo-disco et influences psychédéliques. Le mot d’ordre : spontanéité. Une qualité qui leur a permis de s’éclater sur ce nouveau projet, où les paroles biographiques et intimes recoupent tout de même de questions de société (la déconstruction, les discriminations, l’intranquillité de l’époque etc.). Finalement Bagarre, c’est beaucoup de fête, mais aussi pas mal de politique et d’engagement.

 

Theodora – Odyssey

Vous la connaissez peut-être déjà en tant que bassiste du quatuor de rock acoustique Astral Bakers (dont on vous parle régulièrement et avec qui on a eu l’occasion de discuter). Avec Odyssey, Theodora -également productrice et chanteuse- propose un nouvel EP gorgé de cold wave, pop et musique électronique. Le projet est beau, l’histoire de sa conception aussi : Odyssey est le fruit d’un voyage le long de la Méditerranée, durant lequel Theodora a fait escale dans le sud de la France, en Italie, en Grèce, en Turquie ou encore au Liban. Chaque morceau correspond à une étape de cette aventure méditerranéenne. Dépaysement garanti.

 

Rank-O – Monument Movement

Avec Monument Movement, le quintet Rank-O nous sert un deuxième disque résolument rock. Du rock oui, mais pas n’importe lequel. Ici, l’album de Rank-O se veut chargé de guitares et de mélodies pop, dans un univers à la croisée du noise rock, du shoegaze et du post-punk. La particularité de Monument Movement : une captation plus ‘live’ (à la différence du premier album, De Novo), qui privilégie l’énergie de jeu d’une prise de son plus directe.

 

Beyoncé – COWBOY CARTER

Par Olivia Beaussier 

Difficile de résumer en quelques lignes l’œuvre d’une heure et 18 minutes de BeyoncéCOWBOY CARTER se présente comme la seconde partie d’un triptyque déjà commencé il y a deux ans avec le phénoménal Renaissance. Le but est simple : se réapproprier les genres musicaux issus de la culture des Noirs américains, que les personnes Blanches se sont attribuées. D’abord la house et le disco, maintenant les musiques sudistes américaines (country, rock sudiste, pure pop…). Beyoncé ne reproduit pas le genre, elle se l’approprie et c’est bien là toute la subtilité. Elle le tord dans tous les sens, en extrait toutes ses facettes et retourne à son essence-même, afin de le faire sien.

COWBOY CARTER, plus qu’une œuvre musicale, devient une tribune historique au Sud des États-Unis d’où la chanteuse est originaire (Texas) – en immersion dans le genre et ses paysages pittoresques. Ce projet résonne tant personnellement avec les propres samples et références de Miss Honey B, qu’historiquement en insérant des interludes et participation d’icônes du genre (Dolly PartonWillie NelsonLinda Martell…). La mythique « Jolene » de Dolly Parton devient « Becky with the good hair » de Lemonade. On ne mentira à personne en affirmant que Beyonce est, sans nul doute, à son prime artistique. Alors retenons la leçon : COWBOY CARTER n’est pas un album de country, mais bien un album de Beyoncé.

 

Mila Dietrich – You Will Never Be Alone

Par Corentin Fraisse 

Mila Dietrich et sa musique s’expriment dans la réunion, le mélange. Et ce même dans la composition électronique, exercice introspectif et fatalement solitaire. Deuxième long-format pour celle qui vient du rock infusé à l’emo, et avait signé des premiers tracks électroniques incisifs : entre darksynth qui se mue en electroclash et EBM qui tape dans une ambiance moite, libidineuse (EP Nymphomaniac). Manière de se démarquer, de s’imposer avec l’insolence de la jeunesse. Aujourd’hui dix ans plus tard, l’esprit punk de Mila Dietrich, sa nouvelle rébellion, c’est d’éclater les barrières. La transition s’est opérée au fil des projets, pour aboutir à ce deuxième album. (La suite de la chronique à retrouver dans le prochain numéro Tsugi mag) 

 

Gesaffelstein – GAMMA

Par Gérome Darmendrail 

Au moment de la sortie de son premier album, en 2013, Gesaffelstein fut tour à tour qualifié de « nouveau prince de la techno française », de « petit prince de la techno », de « prince noir de l’électro », de « sombre prince de l’électro », chaque magazine ou journal y allant de sa variation personnelle. Une quinzaine d’années plus tard, en est-il devenu le roi ? Les chiffres tendraient à aller dans ce sens. Avec près de 17 millions d’auditeurs mensuels sur Spotify, Gesaffelstein peut aujourd’hui être considéré comme l’un des artistes français qui marchent le mieux dans le monde, et pas seulement dans la sphère électronique. (La suite de la chronique à retrouver dans le prochain numéro Tsugi mag) 

Également sur tsugi.fr : En 20 secondes de vidéo, Gesaffelstein a ravivé la flamme
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