Il est des semaines plus généreuses que d’autres, et celle-ci en fait définitivement partie. Au programme aujourd’hui : neuf projets (oui, oui, neuf!) avec The Caracal Project, Dombrance, Zélie, Gwendoline, Zamdane, Brittany Davis, Bada Bada, Stereoclip et Luke Anger. 

 

Dombrance – Double Trouble

Après Poutou, Taubira et l’ensemble des présidents de la Ve République française, c’est au tour des politiciens François Bayrou et Jean-François Copé de prêter leurs patronymes aux deux nouveaux morceaux de Dombrance. Le producteur farfelu avait d’ailleurs déjà dévoilé ‘Cope’ en exclu dans le Tsugi Podcast 554 en 2019 : cinq ans après, ce track EBM/dark-wave est enfin disponible à l’écoute, et couplé au track italo-disco ‘Bayrou’. Les deux sons originaux sont agrémentés de huit remixes -rien que ça- réalisés par les noms bien installés :  Lindstrøm, dont le remix nu-disco de ‘Bayrou’ sonne comme une ode à la saison estivale ; Francois K et son remix psyché de ‘Cope’, mais aussi Diskjokke, Rigopolar, Daniele Baldelli, Freudenthal et Josh Ludlow.

Zamdane – Solsad

Il réservait la surprise à ses fans. Après la sortie de la première partie de Solsad vendredi dernier, Zamdane a dévoilé la suite avec le ‘disque 2’, composé de dix chansons supplémentaires. Pour en savourer l’écoute, il est une vertu indispensable : la patience. Car pour donner toute leur force aux mélodies, le rappeur marocain mise sur des progressions lentes et des drops tardifs. Le coeur lourd, il déverse un rap mélancolique, piano-voix et samples de guitares règnent en rois.

Subtilement ficelé, Solsad se donne à entendre comme un seul et unique track d’une heure, aux milles nuances. On y retrouve pas moins de sept collab’ à travers lesquelles Zamdane révèle toute sa polyvalence : posant aux côtés de Pomme comme de Niska, en passant par des feats avec So La Lune, Kekra, Josman, TIF, Zaho…

 

My End Is My Beginning – My End Is My Beginning

Par Corentin Fraisse

Un disque pour vous ensorceler entre techno organique, claviers cinglant et musique savante. À la baguette c’est Fabrizio Rat, accompagné des voix de Linda Olah et Isabel Sörling. Huit tracks aux rythmiques torturées, aux synthétiseurs imposants, avec des basses profondes et des voix qui tournent… Tout pour emmener vers la transe. Car les voix sont tordues par des effets (reverb, saturation, dillatation) et mises en résonance avec des oscillations synthétiques. C’est une galette à part où chaque titre envoûte d’une manière différente. Et quand tout s’arrête, on ressent encore le tourbillon, le typhon qui nous emporte. Leur fin est leur début, en somme.

Brittany Davis – Image Issues 

Pour mesurer la force d’esprit et de caractère de Brittany Davis, il suffit de se pencher sur les nombreuses épreuves qu’iel a dû affronter, depuis son jeune âge. Brittany Davis a été sauvé.e par la musique. Chanteur.euse, multi-instrumentiste, ingé son… L’artiste américain.e excelle dans son nouvel album Images Issues, composé de pas moins de 26 morceaux oscillant entre hip-hop, jazz, funk, rnb et même un peu de house. Solaire, funky et plein de groove, Images Issues raconte aussi les expériences traumatiques de Brittany à travers sept interludes musicales parlées, intitulées ‘Treadmill Memories’ (« tapis roulant de souvenirs »).

 

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Bada-Bada – Portraits

Le trio Bada-Bada donne une bonne leçon de trance-jazz avec son nouvel album Portraits. Infusée de sons électroniques, symphoniques et psychédéliques, la musique du trio (Léo Fumagalli au saxo, Lillian Mille à la trompette, Tiss Rodriguez à la batterie) mêle percussions et machines, acoustique et électronique, pour un résultat expérimental et transcendant.

Stereoclip – Reflex 

Alors, oui, on vous l’accorde : les journalistes musicaux ont l’habitude de bassiner leur lectorat avec le qualificatif ‘éclectique’, à tel point qu’il est devenu fourre-tout. Mais pour le coup, le mot convient parfaitement (promis) pour caractériser le nouveau Stereoclip, dans lequel le producteur belge explore les sous-genres de la house de fond en comble. D’abord une bonne dose de deep house et acid hyper moderne (‘It’s Bliss‘, ‘Sinner‘), avant d’enchaîner sur de la disco house groovy (‘I Luv You More‘) et du breakbeat down-tempo, teinté de sonorités kitch et eurodance (‘U1‘). Stereoclip offre également un brin de French touch et de funk avec ‘Stereofunk‘ + un morceau très (voire trop) radio-friendly avec ‘Mystery‘.

 

Luke Anger – Continuum

Vous reprendrez bien un peu d’électro-pop made in France ? Fondateur d’ABBESS Records (Walter Astral, Zaspéro…) et musicien pour Crayon et Joseph Chedid, Luke Anger vient de sortir son nouvel EP Continuum, dans lequel il aborde sa relation au temps. Baigné de sonorités synth-pop et cold wave, Continuum touche aussi au jazz et au hip-hop sur ‘Mary’, et se clôt sur une prouesse d’hybridation difficile à décoder : le morceau pop-rock-psyché et teinté de techno ‘Dimension Parallèle’.

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The Caracal Project – Self reflections:

Dur de retenir sa bass face à l’écoute du nouvel album d’une des étoiles montantes de la scène électronique, The Caracal Project. Avec Self reflections:, le producteur français livre un premier EP de cinq morceaux, destiné aux amateurs de drum’n’bass. Nouvelle recrue de l’agence Wasserman (Aphex Twin, Skrillex, Fred Again, Brodinski…), il prouve une fois de plus son talent pour la bass music à travers un projet singulier et infusé de dubstep. Caracal Caracal Caracal

 

Zélie – un million de petits chocs

Par Olivia Beaussier

Ne vous faites pas avoir par la pop légère et la douce voix de Zélie. Pour son premier album, la jeune chanteuse nous ouvre les portes de son univers pour un album fort en justesse et sensibilité. Entre santé mentale, anxiétés, quête de sens pour sa génération… un million de petits chocs résonne comme un cri identitaire. Une sorte de prise de conscience mise en musique. À ne pas rater.

 

Gwendoline – C’est à moi ça

Par Corentin Fraisse

Six ans après (quand même), le duo brestois revient avec un deuxième album, cette fois signé chez Born Bad. Pierre et Mickaël sont toujours aussi shlags, nihilistes, acides observateurs. Textes désabusés et/ou ironiques déclamés en français sur une musique entre cold et dark wave, avec quelques refrains libérateurs. Une galette qui sent le tabac froid et le pastis croupi : la musique de Gwendoline n’en a ‘rien à foutre’. Et c’est très bien.