Sur Spotify, l’intelligence artificielle fait chanter les morts

par | 31 07 2025 | news

Le média spécialisé dans les questions liées à la technologie 404 Media a révélé une faille chez Spotify : des morceaux générés par I.A. se retrouvent sur les pages d’artistes décédés.

Le 21 juillet dernier, les fans de Blaze Foley ont eu la surprise de découvrir « Together », un nouveau titre disponible sur la page Spotify du chanteur. Problème : ce grand nom de la country est décédé il y a plus de 30 ans, en 1989. Problème plus grand encore : que ce soit le style, la voix ou même l’image de la pochette, rien ne correspond à Blaze Foley.

Le morceau est en réalité généré par intelligence artificielle — et ce n’en est qu’un parmi tant d’autres. C’est ce que révélait une enquête de 404 Media, un média spécialisé dans les questions liées à la technologie. Il ne s’agit pas d’un single inédit, mais bel et bien d’une usurpation d’identité. Le vrai-faux morceau a été publié sous le copyright « Syntax Error ». Un nom qui n’en est pas à son premier coup d’essai, puisqu’on le retrouve sur une autre chanson générée par elle aussi publiée sur la page d’un artiste décédé : Guy Clark, mort en 2016.

Selon Spotify, la faute est celle de SoundOn, un distributeur officiant pour plateforme. Depuis, les chansons incriminées ont été supprimées pour « violation de notre politique sur les contenus trompeurs. »

Ce n’est pourtant pas la première fois qu’un scandale éclate face au lien qu’entretient la plateforme avec l’I.A. Dans son livre Mood Machine, la journaliste Liz Pelly montrait comment Spotify remplit ses playlists avec de la musique créée par des artistes fictifs et/ou générée par intelligence artificielle.

D’après son enquête, le géant suédois a mis en place un programme interne, appelé le PFC (Perfect Fit Content), chargé de faire entrer ces morceaux dans les playlists incontournables. Tout en échappant aux obligations financières, liées aux véritables créateurs de musique.

Plus récemment et dans un autre registre, le groupe de rock australien King Gizzard & the Lizard Wizard a rejoint une liste grandissante d’artistes quittant la plateforme suédoise. En cause ? Daniel Ek, son PDG, a investi dans Helsing, une entreprise de défense axée sur la construction de drones militaires pilotés par IA. En signe de protestation, le groupe boycott donc la plateforme — et comme il le précisait sur ses réseaux, « Fuck Spotify ».