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© David Boschet
26 février 2024

Astropolis Hiver #24, le magma sous la glace | LIVE REPORT

par Léa Formentel

Comme annoncé il y a quelques semaines déjà, Astropolis c’est AUSSI l’hiver. Et avec une programmation toujours aussi léchée et des invité.es de renommée internationale (et plus locale). Face à cette palette de réjouissances, on a mis le cap sur le pays de Brest.

Il est de notoriété publique que la météo bretonne est un brin capricieuse, ajoutant ainsi à Astropolis Hiver, une touche aquatique. C’est donc sous un ciel grisâtre que nous avons débuté ce week-end chargé en BPMs le vendredi 23 février, qui promettait un démarrage tranquillement mais sûrement avec Dela Savelli. Malgré un public encore un peu timide, compte tenu de l’horaire (18h30), Dela ne se démonte pas et tente un : « vous pouvez danser aussi », tout en continuant de chauffer doucement Passerelle avec sa musique à mi-chemin entre hyperpop et drum & bass. 

 

Lire aussi sur tsugi.fr :: Live report : Astropolis Hiver #23, la transe en danse

 

S’enchaîne le set de Olivier 2Mo (il se cache derrière les machines -entre autres- des groupes Heimat, Accident du travail, plus anciennement Cheveu) qui nous a particulièrement tapé dans l’œil grâce tous ses mélanges musicaux, de mélodies pop à des textures plus lofi. On sent clairement l’influence des groupes dans lesquels il se produit, et ce n’est pour nous déplaire. Brigitte NRV prend la main, ici on a affaire à un set beaucoup plus punk et DIY, accompagné d’un texte engagé pour conclure ce début de soirée à Passerelle.

astro hiver astropolis

© Luc Leroy

On se donne rendez-vous à La Carène pour le début des lives : il est 22h et c’est le début des hostilités. Après être passée chez Tsugi Radio, SOA420 entame la soirée avec un mix de breakbeat, dancehall et trap devant une salle toujours timide.

La deuxième salle Le club, située juste à côté —ce qui permet de voguer à travers les sets et d’en prendre plein les oreilles—s’ouvre avec le live d’Egoprisme. Il réussit à électriser le club avec sa coldwave/EBM. À noter le travail remarquable sur la scénographie et les jeux de lumières tout au long du festival, amplifiant encore davantage l’expérience sensorielle.

Le set de Sherelle —qu’on attendait un peu, voire beaucoup— prend le relais avec une énergie incandescente dès 23h45, plongeant le public dans un océan de techno pure. La Londonnienne se montre d’une concentration impressionnante, enchaînant les tracks avec une précision impeccable. Son passage est un coup de cœur, du dancehall à la rave en passant par la jungle.

On a dû quitter ce set de folie pour aller voir Zaatar, —eh oui, on ne pouvait pas manquer ça non plus— alternant entre de l’italo disco et de la darkwave envoûtante. Ici c’est clair, on est dans le sombre. Détail amusant : Madben a fait une apparition pour assister à la performance de Zaatar au sein du public, tandis que dans l’effervescence de la soirée, un individu n’a jamais arrêté de crier, ajoutant une touche d’excentricité à l’ambiance déjà électrique. Car qui dit fête, dit également costumes extravagants : une licorne entourée de guirlandes se démarque parmi la foule. C’est ça aussi, Astropolis.

astro hiver astropolis

© Luc Leroy

Certainement le plus fou d’entre elles et eux parmi la programmation du week-end : Kettama. Déjà devenu légende dans le monde de la teuf, il a réussi à passer un remix de ‘Temperaturede Sean Paul qui, ma foi, résonnait parfaitement avec les 1000°C de la salle. Pendant que la Marseillaise TTRISTANA clôturait l’autre scène avec son mélange rave-club music.

Astro, au-delà des soirée, c’est aussi plein d’activités très chouettes, on est allés voir du côté des ateliers prévus le samedi 24 février. On a suivi l’initiation au DJing aux cotés du duo Valise : une petite dizaine de personnes est venue s’essayer à passer de l’autre côté des platines. À deux, les deux go de Valise partagent leur expérience dans un atelier en non-mixité choisie, ce qui permet aux femmes et aux minorités de genre d’être le plus à l’aise possible.

Suivi de Swooh, qui nous a offert un atelier d’initiation à la production, cette fois et la découverte du logiciel Ableton. On en ressort donc plus instruit et plus capable de reconnaître les petits secrets qui se cachent derrière les prochains mixes/sets qui suivront. 

astro hiver astropolis

© Luc Leroy

Comme souvent, le warm-up se débute à Passerelle centre d’art contemporain, avec à la suite Siwal, les lives d’Ephere et Commuter. Ici, on y va progressivement niveau BPM pour finir, bien sûr, par balancer de gros kicks à deux doigts de faire trembler les murs. Et puisqu’à Astropolis, il ne s’agit pas que de mixes et de DJ sets : étaient également présentes des expo d’artistes -avec notamment des risographies chanmé- et un marché aux vinyles qui permettront aux plus férus de galettes (pas bretonnes cette fois) de ne pas repartir les mains vides !

Mais le clou du spectacle a lieu à La Carène. Sonic Crew lance les festivités. Les Brestois se préparent à une nuit qui promet d’être longue. La piste de danse offre l’opportunité d’explorer ses meilleurs mouvements. Peu après, le crew Barbi(e)turix prend le relais avec Rag en tête, suivie de près par Minuit Machine et Anaco pour achever la soirée au Club. La diversité des choix musicaux crée alors un marathon entre les performances de MadBen, Marie Montexier et KINK avec les membres de Barbi(e)turix. On ne sait plus où donner de la tête.

astro hiver astropolis

© Luc Leroy

Le public se montre réceptif dès le set de Rag. Son ambiance sombre et suspendue, rappelant l’EBM, permet une montée en intensité progressive délivrant les corps, direction la danse.

Madben, lui, saisit la foule avec un set exaltant, concluant avec l’indémodable titre ‘Grief Dance to Death’. Au tour de Marie Montexier —ici la seule à mixer en 100% vinyles— relève le défi avec brio, captivant un public déjà conquis et une salle pleine à craquer. Minuit Machine, dont le set débute avec un titre phare de leur dernier album 24 « Contradictions », a sans doute déstabilisé le public avec sa partie chantée, qui a doublé les allers-retours entre les deux scènes. 

KINK, lui aussi attendu avec impatience ce samedi, ne déçoit pas. Loin de là. Son énergie contagieuse et ses interactions avec le public font l’unanimité, confirmant ainsi son statut d’incontournable de la soirée/et du week-end. Pour couronner le tout, c’est à La Suite avec les artistes de Dôme à savoir Matilda, Valise, Mac Loud, Ley Mar, Opäk, Saint Misère et Daïf devant lequel on a terminé cette incroyable soirée… au petit matin. Une fois de plus, Astropolis nous a fait planer le temps d’un week-end. L’hiver et le froid n’y ont rien changé.

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Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, on vous laisse écouter le replay de l’émission sur Tsugi Radio, en direct d’Astro ce week-end.

 

Meilleur moment : le closing de Daïf aux aurores

Pire moment : quand Antoine et Luc de Tsugi Radio ont raté leur train

 

astro hiver astropolis

© Luc Leroy

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