Les résultats d’une enquête menée par la Confédération internationale des éditeurs de musique montrent que Google, Microsoft, Meta, OpenAI ou encore X utilisent illégalement des musiques, protégées par des droits d’auteurs, pour entraîner leurs outils d’Intelligence Artificielle.
La Confédération internationale des éditeurs de musique (ICMP) — qui représente 90% de la musique commercialisée dans le monde — a partagé mardi 2 septembre via le média américain Billboard les résultats de ses investigations concernant ce qu’ils qualifient de « plus grand vol de propriété intellectuelle de l’histoire ». D’après l’enquête de l’ICMP — réalisée sur plus de deux ans —, plusieurs géants du numérique ont récupéré de la musique sur des plateformes telles que Youtube ou Spotify, pour entrainer leurs modèles d’IA génératives avec des morceaux protégés par des droits d’auteurs.
Plusieurs dizaines de millions d’infractions par jour
Selon Billboard, l’ICMP affirme que ses preuves, recueillies via l’analyse de codes programmes, de registres accessibles au public et des recherches menées par des experts en IA sont « complètes et claires ». John Phelan, directeur général de l’ICMP, indique que la confédération a constaté plusieurs dizaines de millions d’infractions par jour, visant la musique d’artistes tels que Les Beatles, Beyonce, The Weeknd, Gorillaz ou encore Ed Sheeran.
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Des documents judiciaires issus d’un procès intenté par un groupe d’éditeurs musicaux parmi lesquels Universal, Sony et Warner, contre Anthropic prouveraient par exemple qu’Anthropic aurait à la fois copié des paroles de chansons pour les utiliser comme données d’entrée pour entrainer son modèle d’IA Claude, mais aussi pour générer des résultats. Dans leur plainte, les éditeurs ont relevé des sorties de Claude copiant les paroles de centaines de leurs chansons (dont « Halo » de Beyonce, « Uptown Funk » de Mark Ronson et Bruno Mars ou encore « Sweet Home Alabama » de Lynyrd Skynyrd). Et ce ne sont que quelques exemples, parmi tant d’autres.
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L’enquête montre également que Grok, le chatbot IA intégré à la plateforme X, copie et distribue des paroles de chansons, faisant de lui l’un des plus gros contrevenants du droit à la propriété intellectuelle. De nombreuses données visuelles, telles que des pochettes de disques, auraient par ailleurs été aspirées par X.
L’enquête se poursuit
D’après Libération, même si l’ICMP a annoncé poursuivre son enquête, les premiers résultats ont d’ores et déjà été présentés à plusieurs instances gouvernementales, dans le cadre de réunions privées sur le thème de l’Intelligence Artificielle.
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Lors d’une interview accordée à Billboard, le directeur général de l’ICMP, John Phelan, a déclaré que les entreprises incriminées ont répondu en indiquant « vouloir accéder aux œuvres librement, sans licence » pour entrainer leurs outils. Une demande ‘hypocrite‘, car selon le directeur général de l’ICMP, ces géants du numérique essaieraient en parallèle de « garantir que personne ne puisse accéder à leurs données dans les mêmes conditions ».