La techno berlinoise au Patrimoine Culturel de l’Unesco
L’Unesco vient d’inscrire la culture techno berlinoise à son Patrimoine Culturel Immatériel ! Nouveau cap franchi dans la reconnaissance culturelle de la musique techno, désormais classée dans la catégorie ‘arts du spectacle, coutumes sociales, fêtes et rituels’ de l’héritage commun de l’Humanité.
La nouvelle fait l’effet d’un shoot de dopamine. L’Unesco vient d’inscrire la ‘technoculture’ berlinoise au Patrimoine Mondial de l’Humanité, en tant que Patrimoine Culturel Immatériel. Un grand moment pour l’Histoire des musiques électroniques, que la ville de Berlin a considérablement façonnée.
Dès a présent, la culture techno allemande est officiellement reconnue par l’Unesco comme une sous-culture, basée sur un style musical spécifique -la techno-, ‘les soirées dansantes qui l’accompagnent’ et la mode. Dans un communiqué publié sur son site web, la commission allemande de l’Unesco rappelle la dimension socio-historique de la culture techno berlinoise :
« La culture techno à Berlin n’est pas seulement un style musical spécifique, mais aussi une opposition vécue aux pratiques classiques d’écoute de la musique (…) Issue de la culture des DJs qui s’était développée au cours des années précédentes, la techno est devenue la bande-son de l’atmosphère de renouveau qui a suivi la chute du mur (…) Le son et les productions sonores sont étroitement liés à la ville et ont développé leur caractère particulier dans le contexte de la réunification allemande.
L’initiative était portée par l’ONG Rave the Planet, soutenue par de nombreux acteur-trices de la nuit berlinoise, dont Ellen Allien, Dr Motte (fondateur de la Loveparade) et Dimitri Hegemann (co-fondateur du Tresor). Un combat que Rave the Planet peut maintenant se féliciter d’avoir remporté, et qui survient après des années de préparation du terrain par l’association Clubcommission Berlin.
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Depuis le début des années 2000, l’association Clubcommission Berlin apporte un soutien indispensable à la vie nocturne et à la culture club au sein de la capitale allemande. À titre d’exemple, le succès de la reconnaissance des clubs comme lieux culturels par le parlement allemand en 2021, doit beaucoup aux nombreuses années de travail de la Clubcommission. En 2020 à l’initiative de Klaus Lederer -sénateur pour la culture de l’Etat de Berlin- et de la Clubcommission, le gouvernement allemand a même créé une journée officielle de la culture club : affichant ainsi son soutien à la scène des musiques électroniques, dans un contexte de crise sanitaire qui l’avait particulièrement fragilisée.