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©Garley Gibson
8 avril 2024

Spotify méprise les « petits » artistes, encore une fois

par Olivia Beaussier

Début mars, la branche française de Spotify avait déjà suscité de vives réactions, en annonçant augmenter ses tarifs afin de couvrir la ‘taxe CNM’ (dont on vous parlait juste ici). C’est désormais Spotify global qui annonce qu’à partir du 1er avril, les artistes ne seront rémunérés que si et seulement si ils dépassent la barre des 1000 streams. On explique.

La décision ne date pas d’hier. On vous en parlait déjà en novembre, quand Spotify a annoncé vouloir mettre à jour son système de royalties. Si l’ancien système n’était clairement pas rémunérateur (on rappelle, une rémunération d’à peu près cinq centimes pour 200 écoutes sur une musique enregistrée aux États-Unis)… Cette fois-ci, dans un communiqué, le géant du streaming instaure qu’en dessous de 1000 streams sur un an, les producteurs et productrices ne recevront rien. Et oui, rien du tout, nothing, nada. Ces 1000 streams devront aussi respecter un minimum d’utilisateurs. Minimum qui reste inconnu, sans doute afin de ne pas pousser les gens à contourner la règle.

 

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Pour un artiste émergent, difficile d’avoir envie de continuer de diffuser sa musique sur les plateformes de streaming dans ces conditions. L’organisation United Musicians and Allied Workers (UMAW) tirait le signal d’alarme sur Twitter. Selon elle, la solution serait de mettre en place un revenu minimum pour les musiciens afin de contrer ce genre de situation.

Dans son communiqué, Spotify tente de rassurer, en disant que ce nouveau système de royalties va (lui) permettre d’économiser un milliard de dollars. Et que cet argent sera alors utilisé pour aider les artistes émergents et professionnels. Assez pour rassurer ? Spotify se défend en avançant que les artistes ne dépassant pas les 1000 streams ne touchent déjà quasiment rien : encore une fois, est-ce vraiment le bon argument ? Envie de répondre « la faute à qui ». Ne vaudrait-il pas mieux commencer à rémunérer les artistes décemment, émergents comme professionnels ?

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