Le numéro 132 de Tsugi « et si le disco nous sauvait la vie », est disponible dès maintenant en kiosque et en ligne. Édito et sommaire.

On n’a jamais rien attendu de la Fête de la musique, on s’en est toujours foutu. Surtout depuis que son créateur Jack Lang a passé la main. La profusion dans les rues des joueurs de djembé du dimanche rivalisant avec les reprises à la guitare acoustique de “Smells Like Teen Spirit” devant une foule hébétée, la 8,6 à la main, très peu pour nous. Mais en cette année de confinement/déconfinement, l’évènement a symbolisé l’incurie du ministère de la Culture dans la gestion de la crise que nous vivons. Avec comme illustration ces consignes absconses : “Des concerts pourront se dérouler dans des lieux autorisés à accueillir du public dans le respect des règles sanitaires sous la responsabilité du dirigeant du lieuet en plein air sous la responsabilité d’un organisateur avec respect des distanciations physiques dans des lieux permettant de fixer une jauge en veillant à ne pas créer d’attroupement à proximité.” Traduction : “Démerdez-vous, mais vous serez responsables en cas de problèmes.” À rapprocher du “ayez de l’imagination” lors de la réunion de notre “bon” président avec les acteurs de la culture, que l’on peut également interpréter de la même manière. Depuis le 17 mars, notre secteur navigue à vue par gros temps. Mais rassurez-vous, nous conservons notre cap avec une foi et un enthousiasme qui ne nous ont jamais quittés. Et cela dure depuis treize ans maintenant et ce jour de juillet 2007 où nous avons lancé une aventure qui a vu depuis éclore tout un univers économique. C’est cette mobilisation, même à distance, de chacun.e.s d’entre nous, qui permet aujourd’hui la parution de ce numéro, et plus tard, de notre hors-série estival. Alors on a décidé pour l’occasion d’ouvrir tout grand les fenêtres, de faire péter la sono à fond pour balancer un disco tonitruant, nous unissant toutes et tous sur le dancefloor arc-en-ciel sans préférence de race, de sexe, de nationalité. Parce que derrière l’innocence de la boule à facettes, danser est parfois un acte politique. Surtout en pensant à Steve Maia Caniço.

Patrice Bardot

Sommaire

• Zenobia, Crystal Murray, Hotel Lux, Diane… Le futur de la musique est dans Tsugi.
• Comment l’increvable boule à facettes est-elle devenue le miroir de l’âme du clubbing ? On a enquêté sur le disco, son histoire et son héritage, car on lui doit plus que de la musique
• À l’occasion de la réédition de l’album King Of The World, l’icône du disco Sheila nous raconte une aventure qui a changé sa vie mais aussi celle de ses producteurs Nile Rodgers et Bernard Edwards.
• Rencontre avec Bill Bernstein, photographe personnel de tournée de Paul McCartney et témoin clé de l’âge d’or du disco
• Retour dans les roller rinks des années 70, où la sono diffusait les plus gros tubes disco pendant que la jeunesse américaine s’éclatait en patin à roulettes
• Portrait d’Antonio Lopez, dessinateur et photographe méconnu de l’ère des ballrooms
• Disco Demolition Night : retour sur la nuit où l’Amérique a voulu la peau du disco
• Les diggers nous parlent de leur passion, celle de dénicher les plus belles pépites sonores des décennies passées
• Les inspirations de Badly Drawn Boy pour son nouveau disque, Banana Skin Shoes
• Fakear nous parle de son virage underground pour son dernier album Everything Will Grow Again
• Portrait de l’étrange et captivant trio texan Khruangbin
• Red Axes, Yotam Avni, Autarkic, Niv Ast, Moscoman, Malka Tuti… Tour d’horizon avec d’éminents représentants de la scène électronique de Tel Aviv
• Enquête sur la mutation du jazz devant l’omniprésence des musiques électroniques
• Enjaillement & empowerment : les femmes qui font bouger Abidjan
• Strictly Rhythm : retour sur l’âge d’or d’une maison qui a façonné le son de la house new-yorkaise.
• L’album du mois : A Hero’s Death de Fontaines D.C., et des chroniques sur les dernières sorties de Helena Hauff, NZCA Lines, Alex Izenberg, The Toxic Avenger et bien d’autres.
• Klô Pelgag nous raconte une étrange nuit passée alors qu’elle traversait l’Islande en auto-stop avec une amie

Tsugi 132, maintenant disponible en kiosque et en ligne