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4 mai 2017

L’album du mois : Isaac Delusion – « Rust & Gold »

par Patrice BARDOT

Extrait de Tsugi 101, disponible jusqu’à demain en kiosque et à la commande ici.

Il est très rare que l’on puisse se fier à son premier single pour juger le contenu entier d’un album. Mieux, c’est souvent trompeur. Comme ici avec “Isabella”, lâché en apéritif du deuxième album des Parisiens d’Isaac Delusion. Non pas que le titre soit décevant (au contraire), mais il pouvait laisser augurer un successeur bien dans la lignée de leur album homonyme de 2014. C’est-à-dire nourri d’une pop aventureuse mélancolico-lymphatique. Ce n’est pas le cas. Comme nous aimons les (bonnes) surprises, on ne peut que s’en réjouir. Dès le deuxième morceau, on a droit ainsi à ce magistral “Black Widow”, qui dévaste tout sur son passage dans un furieux rythm’n’blues futuriste. Plus loin “Voyager” fait un pont improbable, mais jouissif, entre reggae et flûtes andines. Mais ceux (et celles surtout…) qui craquent pour la voix si particulière de Loïc, dont les racines pourraient prendre leurs sources aussi bien dans le bayou que dans le Poitou, vont le découvrir pour la première fois tenter avec bonheur de chanter en français. C’est le surprenant “Cajun” qui monte comme une cavalcade avant de laisser place à un break irréel. On pourrait ainsi détailler longtemps les contours d’un disque qui a su, contrairement à leur premier essai, varier les plaisirs en allant bien au-delà de leur volonté d’origine de mélanger pop et musique électronique. Même si on parierait à coup sûr du pouvoir que pourrait avoir “Distance” ou le discoïsant “How Much (You Want Her)” sur un dancefloor. Les gens de goût apprécieront également le clin d’œil à Neil Young avec ce titre d’album que l’on comprend comme une double référence à Rust Never Sleeps ainsi qu’à la chanson “Heart Of Gold”, tirée, elle, du fameux Harvest. Enfin, c’est notre interprétation que l’on a puisée dans notre numéro d’octobre 2012, où ceux qui étaient alors un trio (ils sont aujourd’hui quintette) citaient le Loner comme héros. Puisque Rust & Gold confirme au-delà de nos espérances cette couverture ancienne titrée “Le Futur leur appartient” où, parmi les espoirs sur lesquels nous misions, figurait en bonne place Isaac Delusion. On a le nez fin chez Tsugi.

Si vous êtes plutôt Spotify.

Rust & Gold (Microqlima/Idol/Pias), sorti le 7 avril.

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