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22 février 2017

Rencontre : Le nouveau rendez-vous de Superpitcher, « The Golden Ravedays »

par Mathilde LESAINT

Depuis le mois dernier, Superpitcher a commencé à offrir son nouvel album The Golden Ravedays. Mais d’une manière bien particulière : tous les mois pendant un an, le producteur sortira un maxi dévoilant de nouveaux morceaux, un véritable rendez-vous. Comme toujours avec Superpitcher, on pourra se perdre sur de longs morceaux poétiques, rêveurs et bienveillants. Pour en savoir un peu plus sur ce concept original, mais aussi sur les inspirations de l’Allemand, nous sommes allés à sa rencontre, à Paris – où il vit depuis cinq ans.

Tsugi : Qui est-ce « Little Raver » qui a donné son nom au premier morceau dévoilé de The Golden Ravedays ?

Superpitcher : Il est plein de choses différentes comme toujours ! Mais c’est surtout une manière de parler au petit raver à l’intérieur de moi, d’interpeller l’enfant que j’étais, et exprimer les doux sentiments que je peux avoir pour ce souvenir.

Dans tes morceaux il y a quelque chose d’à la fois nostalgique et heureux… On pourrait les comparer à des sortes de berceuses…

Je ne suis pas vraiment nostalgique, mais il y a ce sentiment dans ma musique puisque qu’elle fait écho au passé, aux expériences. Quand j’ai commencé à produire je voulais trouver une couleur musicale, une esthétique, un fil rouge, même si c’est quelque chose d’inconscient.

On a aussi l’impression que tes morceaux se répondent parfois, par exemple « Tomorrow » et « Happiness », extraits de ton album So Far So Super… 

Oui exactement ! C’est d’ailleurs vrai pour beaucoup de chansons de ma discographie. Encore une fois, c’est à cause de ce grand mélange d’émotions. La vie est un peu comme une rivière qui prend de nombreux virages et embarque plein de petites choses avec elle, j’essaye donc de prendre des éléments de ma vie et de les raconter un par un. La musique est pour moi la meilleure des manières de communiquer : j’ai souvent du mal à exprimer mes sentiments, alors je me sers de la musique pour le faire.

C’est pourquoi tu as choisi d’espacer la sortie des morceaux de ton nouvel album, parce qu’ils correspondent à des moments spécifiques ?

En partie, mais c’est surtout parce que je n’ai pas trouvé une autre façon de les sortir. J’ai produit tous les titres de The Golden Ravedays très rapidement, pendant une période où je me suis remémoré pleins de choses. Je me suis retrouvé avec beaucoup de morceaux. J’ai essayé de faire autrement, de choisir certains titres, de les rendre plus courts, mais je ne pouvais pas car il y a vraiment un ensemble dans cet album. J’ai donc décidé de sortir l’album petit à petit tous les mois, comme des sortes de chapitres. En plus, aujourd’hui les gens n’accrochent pas vraiment au concept de l’album, on ne peut pas leur donner trop de choses à écouter d’un coup. De cette façon, ils pourront mieux apprécier mes tracks et prendre le temps de les ressentir.

Il y aura des covers différentes pour chaque disque ?

Oui il y aura douze couvertures par douze artistes avec des styles différents et des visions qui collent à l’esprit des titres. Pour l’instant, je ne connais que six de ces couvertures, elles sont toutes uniques.

Tu pourrais en faire un grand tableau…

Il y aura une gros coffret quand tous les maxis seront sortis. Je pense que cela sera un très joli objet. Je suis vraiment très content de ce concept, j’ai mis trois ans à faire cet album, même si la création pure a duré trois mois, je me suis ensuite laissé beaucoup de temps pour tester des choses, réfléchir les morceaux, sans parler du mixage, de la promo etc.

Qu’as-tu utilisé comme instruments pour cet album ?

Tout ! Je n’utilise pas vraiment de software, je préfère les vrais instruments, les samples, je me sers aussi de ce qui est autour de moi, un verre de vin par exemple – il s’agit de sons que j’entends et que je décide d’enregistrer. Quand un jeune producteur me dit qu’il a du mal à produire parce qu’il n’a qu’un synthé, je lui répond qu’il suffit d’utiliser ce qu’il a autour de lui, il y a tellement de possibilités ! Pour créer quelque chose, il suffit d’avoir une idée et d’être persuadé que c’est la bonne.

C’est aussi ce que les gens apprécient dans tes productions…

Je pense aussi, j’essaye de créer des univers où les gens peuvent s’immerger, se plonger dedans. C’est pour cela que j’ai choisi de ne pas raccourcir les morceaux, parce que cela ne fonctionnait pas, cela ne reproduisait pas l’atmosphère de ma musique et l’émotion que je veux transmettre.

Tu ne pense pas que certains producteurs ne font pas assez durer les choses ? 

Je pense oui. A mon avis c’est un problème de confiance, la peur de ne pas aller assez vite et d’ennuyer son public. Alors que c’est délectable de jouer avec cet impatience, de laisser faire l’inspiration, le flow de la musique. Quand j’écoute de la musique parfois au début des morceaux je me dis « woua c’est génial » et puis trop de choses m’arrivent en même temps et je me sens submergé par tous ces détails. Bien sûr, ce n’est que mon avis personnel…

Tu passes aussi des morceaux très longs en DJ-set, tu joues beaucoup sur les montées interminables…

C’est la seule façon pour moi d’apprécier le DJing, je pense qu’il faut une certaine confiance pour apprendre à jouer avec son public et ne pas seulement gérer ses drops ou ajouter un break. En jouant sur la longueur des morceaux ou les montées, on fait un peu oublier l’espace temps. C’est aussi une manière de raconter une histoire, de créer un voyage.

Et avec Pachanga Boys, il y aura de nouvelles choses un jour ? 

Oui bien sûr, mais je ne peux dire quand. Notre processus de création est très spontané. Lorsque l’on se voit, on a souvent plein d’idées et, quand on a le temps, on le fait, tout simplement.

Il y a quatre ans avec Rebolledo vous avez mixé pendant 25 heures. J’ai entendu qu’il devait y avoir un film de cette aventure. C’est toujours en projet ? 

Le projet est devenu un peu hors de contrôle à vrai dire. L’idée est toujours là, on veut faire un genre de documentaire, mais avec 25 heures de set il est compliqué de sélectionner les plans. On veut choisir des parties et trouver un fil conducteur à cette histoire : ces heures de mixe ont été une véritable expérience, avec la musique, mais aussi avec le public.

Prochain rendez-vous avez The Golden Ravedays, vendredi !

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