Même au fin fond du mois d’aout, Tsugi a réussi à vous dégoter une sélection de projets à écouter en boucle pour la fin de vos vacances. Au programme cette semaine : le baile funk de DJ K, l’album cosmopolite d’Amaraae, le punk d’Osees, la slowcore sudiste de Teethe, la house de Sofia Kourtesis et le son dance de Cameo Blush.
DJ K – Radio Libertadora!
Du baile funk bien cru, bien agressif. Et plus précisément, sa version bruxaria — traduisez « sorcière » en portugais. Une excroissance récente du genre qui pousse tous les curseurs dans le rouge. Des percussions complètement distordues, des synthés bruts, bref un son crasseux, mais on aime ça.
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DJ K, l’un des inventeurs du genre (la bruxaria, pas le baile funk) sort aujourd’hui Radio Libertadora! : EP sans concession, qu’il faut traverser parfois en serrant les dents, mais toujours en dansant. Un parfait aperçu de ce qu’il se passe au Brésil, dans sa version la plus hardcore.
Par Bastien Laurent
Amaraae – Black Star
Prenez une bonne dose de pop, mélangez-la avec quelques éléments de deep house, saupoudrez le tout de RnB, de techno made in Detroit, de rythmes afrobeats et d’une riche palette de sous-genres ghanéens : vous obtiendrez l’excellent nouvel album d’Amaraae.
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Deux ans après Fountain Baby, la chanteuse ghanéenne-américaine revient en superstar avec Black Star, un patchwork cosmopolite euphorique, pétillant d’inventivité, qui transpire le luxe, les excès et la sensualité.
On a retenu le duo parfait avec PinkPantheress sur « Kiss me Thru The Phone pt 2 », son incursion hyperpop sur « Dream Scenario » qui se termine en gospel teinté de RnB avec Charlie Wilson ou encore « Girlie-Pop! », concentré jersey club aux influences highlife des années 1980. En somme, sans doute l’un des meilleurs disques du mois d’août.
Par Gil Martel
Osees – Abomination Revealed At Last
Thee Oh Sees, Oh Sees et désormais Osees. Le groupe de punk californien change de nom comme de chemise, et cela s’applique également à sa musique. Quand un de ses albums sort, on sait qu’on risque toute façon de sauter partout. La question est plutôt de savoir à quel point le disque sera expérimental. Quasi-aussi prolifique que la bande de King Gizzard & The Lizard Wizard, Osees se réinvente à chaque album.
Un an après SORCS 80, revoilà donc les Californiens avec Abomination Revealed At Last. Derrière la gorge serrée du chanteur John Dwyer et les guitares explosives, on devine des paysages psychédéliques, habités par des entités millénaires. Comme à leur habitude l’album des Osees est intense, surprenant et surtout définitivement réussi.
Par Bastien Laurent
Teethe – Magic Of The Sale
Paroles introspectives, mélodies graves, tempo alangui : Magic Of The Sale, nouvel album de Teethe, s’impose comme un parfait représentant du slowcore, sous-genre musical du rock alternatif. Cinq ans après son dernier projet, le groupe texan revient avec un disque doux et mélancolique. Magic Of The Sale interroge ce que signifie « construire sa vie » à l’heure de « l’effondrement collectif ».
Dans Magic Of The Sale, le track éponyme porté par la voix de Madeline Dowd en est le parfait exemple. Sur une instrumentation mêlant violoncelle et nappes synthétiques façon dreampop, la chanson a de quoi vous hypnotiser.
Si Teethe vous était encore inconnu, pas de panique : vous aurez l’occasion de le découvrir dans les meilleures conditions le 5 novembre prochain au Trabendo, dans le cadre du Pitchfork Music Festival.
Par Gil Martel
Sofia Kourtesis – Volver
De la french house lorgnant du côté du disco, et parfois même tribal. Des lignes de synthés joyeuses. Et des récits de vie. Avec Volver, la productrice péruvienne résidant à Berlin veut rendre un hommage heureux à la communauté LGBT+ et en particulier aux femmes trans, qui l’ont influencée tout au long de sa carrière.
Vous l’aurez peut-être deviné : le nom de l’EP est une référence au film du même nom par Pedro Almodóvar. Et comme l’œuvre du cinéaste, Volver raconte des expériences « chaotiques et douloureuses, mais finalement joyeuses ». Entre les basses groovy à souhait et les beats dansants, Sofia Kourtesis donne à entendre des vies, des trajectoires, des situations. Bref, c’est beau et très juste.
Par Bastien Laurent
Cameo Blush – Grace in Motion
Avec Grace in motion, Cameo Blush signe un EP de cinq titres calibré pour le dancefloor.
Pour concevoir ce projet, le producteur et DJ londonien a misé sur une démarche participative. En amont de la sortie, il a fait appel à son public pour orienter ses choix artistiques en soumettant des ébauches de morceaux… afin de déterminer la tracklist finale. Il a également invité les fans à soumettre des réflexions sur le thème de « l’existence » avant de se servir de ses réponses pour générer les titres des morceaux… ainsi que le nom de l’EP.
Le résultat ? De la musique électronique mêlée à des instruments lives, portée par des lignes de basses entrainantes, notamment dans « Here » et « Essa ». Comme à son habitude, Cameo Blush puise autant dans les sonorités britanniques qu’aux quatre coins du Globe. Ça donne une musique club euphorique, un chouïa expérimentale, créée sur mesure pour l’été.
Par Gil Martel